il semblerait à vous lire que la pratique scientifique soit indissociablement soumise à un certain cloisonnement des intelligibilités autres que la sienne, et qu'ainsi en terme d'intelligence artificielle vous ne désigneriez qu'une fonction élaborée de translation d'informations, ce qui pour une machine serait déjà un assez grand stade de perfectionnement, mais en plaquant le terme "conscience" à la capacité programmatique d'une machine, vous entrez dans une polysémie du terme "conscience" qui ne respect plus du tout, ni la signification du mot, ni son implication dans une sémantique référentielle, ni la capacité de l'intelligence collective de la culture à reconnaître pourquoi le langage existe, ni enfin et surtout cela ne respecte plus la capacité de communication qui utilise le langage avec une aspiration de réciprocité dans l'échange intellectuel...
car vous écrivez : "La question est de savoir si une machine peut avoir une conscience et une intelligence créatrice et si oui comment expliquer qu'une machine (sans corps) puisse avoir de l'esprit. En fait, selon Clément Doucet, il faudrait comprendre ce qu'est la conscience au sens neurobiologique chez les êtres primitifs." dans cette phrase vous partez de l'abduction propositionnelle en désignant la possibilité d'une parité isomorphe entre une conscience humaine et un réseaux de connectivités électroniques, dès lors deux questions se posent : ne réduisez vous pas la notion de conscience à un fonctionnement physicochimique qui serait suffisant pour rendre compte de la qualité de présence d'un individu ? et d'autre part, ne voulez-vous pas justifier par réductio ad absurdum les autres présentations de la conscience ?
alors que l'on s'empresse de vous donnez des arguments philosophiques qui désignent "la conscience" comme un état de corporalité spirituelle interactif, c'est-à-dire une certaine individuation qualitative de matière vivante et donc transductive, ce n'est plus de la substitution polysémique que vous tentez de faire, mais c'est plutôt de l'usurpation d'intelligibilité...
pourtant je vois bien une certaine honnêteté à vouloir comparer des réalités artificielles avec des réalités naturelles, car par l'analogie matérielle ou efficiente une certaine connaissance peut advenir, mais cette obstination à vouloir imposer une "translation de terme à terme" sans avoir "mesuré" toute la dimensionnalité noétique de la notion de conscience, est très risqué voir même cause de disruption pour votre recherche...
de plus dans votre expression :"les êtres primitifs." il y a aussi un double sens, soit elle désigne des réalités vivantes dans leur état natif qui ont un développement organo-chimique limité qualitativement et quantitativement, soit elle implique que par des formes de vie les plus anciennes, existe déjà de manière archaïque, un état d'aperception significatif...
pour ce qui est de votre dernière phrase :"Une rédaction commence par une introduction qui fixe le cadre du développement. La synthèse qui reprend l'introduction devrait être faite par les personnes les plus compétentes sur le sujet." vous optez de nouveau pour un cloisonnement logique en faisant de l'écriture syntaxique une garantie de validation du contenu sémantique et là à part être un connexionniste pur jus, l'on ne peut pas entrevoir cette garantie comme suffisante bien que nécessaire, oubliant de fait que la pensée est antérieure au langage et que la conceptualisation tend vers l'intelligibilité du réel comme le discours tend dans sa cohérence à la cohésion des opinions, confondre les deux ou plus exactement remplacer la pensée par le langage n'augure pas le règne du vrai, mais uniquement du vraisemblable et conforte l'ingénierie des promoteurs de l'IA à parfaire son interface...