Il va de soi que je n'aurais jamais utilisé ce mot pour désigner ma pensée - même en considérant sa rapidité occasionnellement excessive - si un certain PhiPhilo ne l'employait de façon récurrente, comme un tic de langage. Le mot "délire" n'était là que pour annoncer le traitement qui serait réservé à cette réflexion parfaitement sensée, sans être définitive
Parler de "délire" à propos du "traitement" d'une "réflexion" est une contradiction dans les termes. A moins que ce ne soit, en tant que "tic de langage", une pure et simple tautologie. Dans aucun des deux cas, on ne saurait dire que votre "réflexion" (
sic !) est "parfaitement sensée", car "
la tautologie et la contradiction ne disent rien. La tautologie n’a pas de conditions de vérité, car elle est inconditionnellement vraie ; et la contradiction n’est vraie sous aucune condition. La tautologie et la contradiction sont vides de sens"(Wittgenstein,
Tractatus, 4.461).
Il s'agit de l'accroissement des connaissances des organismes au sujet de leur environnement. Qu'un protozoaire fasse marche arrière quand il rencontre un obstacle, cela me semble LOGIQUE.
Le fait d'écrire "logique" en lettres capitales ne change rien au caractère, effectivement, délirant de ce propos (ça rappelle étrangement les procédés cosmétiques de Z : écrire en gros caractères, écrire en rouge, etc.). La logique est un domaine de la réflexion (non-délirante) humaine qui s'occupe des relations
a priori qu'entretiennent les prémisses d'un raisonnement avec leurs conséquences, lesquelles sont précisément qualifiées de "conséquences logiques". Il n'y a donc ni processus logique (
a fortiori un processus biologique) puisque tout processus est matériel de part en part tandis que la logique est toujours purement formelle, ni même connaissance logique puisque "
la logique en général fait abstraction de tout contenu de connaissance [...] et ne considère que la forme de la pensée en général"(Kant,
Critique de la Raison Pure, III, 80). En revanche, qu'un organisme vivant évite un obstacle est une conséquence pragmatique (et non logique, puisqu'il n'y a pas raisonnement) du principe physique général dit "de moindre action" qui, appliqué à la biologie en particulier, devient "principe de pertinence", lequel se définit comme suit : "
la pertinence, c’est l’effet le plus grand pour l’effort de traitement le plus faible possible"(Sperber et Wilson,
Ressemblance et Communication,
in Introduction aux Sciences Cognitives). Cf. à ce sujet,
la réflexion de Searle sur l'aspect pragmatique de l'intentionnalité animale.
J'y reviendrai, ne vous en déplaise.
Il ne me déplaît nullement. Encore une fois, sans l'existence de tels "délires" la philosophie n'aurait aucune raison d'être.