PhiloGL ]respectant la charte de publication de ce site, il n'est pas question de débattre en dialogue privé sur les zones d'accès de la réflexion philosophique et sur celles qui lui serait fermées pour rester le pré carré des sciences... Mais juste vous dire que si vous posez la question : les philosophes sont-ils des artistes ?" c'est sans doute que vous avez dit juste avant: "Un sujet de discussion que je pourrais lire (juste lire, pas participer) "[/size] [size=13][font=Courier New]par là vous validez le dicton, "ce que mon filet prend je l'appelles poissons" puisqu'en vous désignant vous même comme spectateur, vous indexez de possibles artistes,(fautes de voir des œuvres dignes d'intérêt à vos yeux)...
Ce qui est évident pour moi c'est que la question : "les scientifiques sont-ils des artistes ?" ne se pose même pas puisque qu'il est là aussi évident qu'ils le sont en aillant le même appétit de reconnaissance, bien qu'ils aient substitué la cause efficiente à la cause exemplaire dans leur processus d'intelligibilité du réel, faisant donc de l'inspiration naturelle une source inépuisable de performation, avec l'oubli consubstantiel des effets induits et additionnels de toutes les sciences sur la Nature dont l'humanité fait partie...
Donc passons, puisque nous sommes hors sujet comme vient de nous le rappeler avec raison Clément dousset.
Ce qui me pose question en ayant lu les huit pages de ce sujet c'est que le thème inaugural, dont voici extraite une phrase du début : "En un mot que le cerveau pouvait enregistrer l'information contenue dans une image, la présentation d'un nombre par exemple, sans que le sujet ait eu conscience d'avoir vu l'image. Ils ont ainsi établi assez clairement l'existence d'un fonctionnement cérébral inconscient qui pouvait même être lié à l'élaboration de la pensée abstraite", le thème inaugural donc pose pour le coup assez clairement, que tout acte d'intelligibilité à partir d'un stimulus d'un récepteur corporel, est validé comme information/contact, c'est-à-dire comme validation d'un échange énergétique...
Il est pour moi évident aussi, dans le cas où un faisceau d'informations est saisi, non plus par un stimulus corporel mais par le résultat d'une programmation, protocole ou expérimentation ciblée, que l'intelligibilité est déjà conditionnée...Ce qui me fait m'interroger sur la validité universelle des résultats issus de ces expérimentations, dans la mesure où ils sont déjà dans l'entrée de données brutes, l'effet d'un choix méthodologique, et donc d'une reconstruction arbitraire... C'est pour cela que ce qui suit n'est qu'une contribution à la mesure humaine de l'interrogation individuelle, lors même où nous avons chacun une expérience directe de notre conscience, et qu'il est peut-être abusif de diffuser des informations issues de résultats acquis par une modalité d'intelligibilité conditionnée par une technique mécaniste, puisque ces informations ne sont intégrables qu'au prix de l'acceptation de la méthode qui les a produites...
Je sais que cette position, radicale et critique sur le statut du savoir scientifique n'est pas nouvelle et surtout pas acceptable pour la plupart de nos contemporains, mais que restera-t-il de notre conscience humaine dans l'avenir si le traitement de l'information consciente corporelle et individuelle n'est plus que le report inconditionnel du produit des technologies ? du texte inaugural de ce sujet je retient donc cette phrase comme point d'achoppement : "Ils ont ainsi établi assez clairement l'existence d'un fonctionnement cérébral inconscient qui pouvait même être lié à l'élaboration de la pensée abstraite." Si je prends cette affirmation comme solution de l'interrogation personnelle :" qu'est-ce-que la conscience ?", alors que je ne devrais être convaincu de sa véracité qu'au prix de refaire moi-même toute la recherche qui l'a établie, ou de faire confiance à toute l'équipe de Mr.Stanislas Dehaene ! car pour autant que je ne peux pas refaire tout le chemin expérimental qu'ils ont fait, dois-je accepter ces informations comme j'accepte d'utiliser tous les objets et fonctions du monde technique, dont j'ignore aussi la complexité de construction et la programmation fonctionnelle qui les rends pratiques ?...
Je ne répondrais pas pour le moment à cette question car, s'il ne restait à la personne qui s'interroge sur la nature de sa conscience, que l'option de prendre pour acquises et sûres les "découvertes scientifiques", c'est aussi de manière certaine que son irresponsabilité se trouverait posée tôt ou tard dans les conséquences pratiques de ces découvertes, d'où le problème cette fois "politique" de l'autorité et du pouvoir de la représentativité...
Mon propos est donc la conscience comme sommet de la tension vitale, reprend nécessairement quelque chose des trois mouvements naturels, selon la forme, la croissance et le lieu, il nous est donc possible de trouver en chacun de ces mouvements ce par quoi le corps prédispose sa matière à cet aboutissement, et pour ce faire nous reprendrons le lien qui existe entre chacun de ces trois mouvements et les trois termes qui y sont présent... puisque dans l'ordre de la vie qui est un devenir, quelque chose de l'origine se trouve aussi dans la fin et que toutes les opérations vitales sont liées ensembles par une unique disposition présente à chaque moment de la durée de vie d'un corps(âme), il y a bien aussi un déploiement de la conscience au travers de ces moments..
Nous pourrions alors dire que la conscience est aussi bien quelque chose de biologique, avec la part localisée de matière que la vie singularise en un corps mobile, qu'elle est éthique par sa croissance de connaissance et par les relations aux autres personnes et enfin écologique quant à l'irréductibilité de son milieu de vie, et enfin formelle en ce qu'elle touche par la tension qui l'anime, un bien singulier dans le désir et la connaissance...
En détail, si nous reprenons une à une ces modalités de la conscience, selon l'ordre génétique, vient la conscience biologique, lorsque la matière du corps est qualitativement apte à la disposition localisée du mouvement des fonctions vitales, alors une quantité d'éléments du milieu de vie par la croissance du corps vivant produit une dépendance constante à ce milieu, d'où une suite de mouvements particuliers pour se conserver en vie : se nourrir, respirer, dormir et percevoir sensiblement son milieu, la reproduction étant plus complexe, elle reste biologique mais tient aussi d'autres formes de conscience, mais reste que cette conscience "biologique" est souvent appelée : besoins vitaux...
Puis vient la conscience éthique, qui est proprement la disposition à entretenir des relations avec les autres personnes, tous les vivant et de fait aussi avec le milieu physique naturel, en répartissant les choix par des projets communs d'organisations plus ou moins complexes, qui se retrouvent dans le travail de la matière par la coopération et dans la sociabilité avec les projets politiques, et par extension à cette conscience éthique de nos jours, avec plus d'acuité vient la conscience écologique...
Puis vient la conscience spirituelle qui elle nous porte à considérer un bien ultime voulu pour lui même et pas en vue d'un autre, reprenant donc un mode de perception qui ne se trouve pas au plan biologique, ni au plan éthique puisqu'il positionne la conscience face à ce qu'elle a de plus personnel, qui sans nier la vitalité du corps ni l'ensemble des relations aux autres, permet d'avoir en propre une disponibilité, une présence totalement libre de temps et de lieu dans l'amitié et la contemplation, mais peut on suggérer que ce dernier mode de conscience est comme la finalité même de la vie, en tant que mouvement en tension d'elle même...?
Pour ce qui est de l'inconscient et de la pensée abstraite, il y a bien heureusement d'autres voies de recherche philosophique pour tendre à un plus universel accord sur ce qu'ils sont réellement...