Enfin, chez les Grecs on ne peut pas vraiment dire que les besoins sexuels étaient satisfaits par le mariage, sauf pour les épouses, bien forcées d'être sages. Au contraire, les moeurs sexuelles dans l'Antiquité étaient libres, à condition qu'elles n'empêchent pas l'exercice des magistratures ou de la guerre. On y voyait par contre d'un mauvais oeil que le vieillard s'y adonne. On peut lire Lysias à ce sujet, ou les comiques grecs et romains, quand le vieux pervers est à la fin privé de sa jeune fille nubile au profit d'un jeune homme, conclusion plus conforme à la morale. Surtout, l'adultère était sévèrement puni, ce qui montre que chez les Grecs le problème n'était pas la sexualité dans son sens physiologique, mais le désordre lié aux sentiments. Ils contrôlaient très bien l'hybris sexuelle (grâce en particulier aux nombreux lupanars), mais avaient une peur bleue de la folie amoureuse. Le mariage servait à substituer à l'amour la tendresse mutuelle du couple et l'affection pour leurs enfants. Sur ce point, Grecs et surtout Romains ne tarissent pas d'éloges à propos de la tendre épouse, mère de famille accomplie, et parfaite intendante de maison, des qualités qui seront reprises telles quelles par les chrétiens et tout aussi vantées.
Il n'y a aucune utopie dans cette phrase de Nietzsche. Grec ici est un symbole. Nietzsche ne souhaitait pas que nous redevenions des Grecs ! Il ne vénérait pas non plus les Grecs, pas plus que Schopenhauer ne vénérait le Bouddha. J'en profite pour signaler aussi qu'il ne faisait pas l’apologie de qui que ce soit, pas plus César Borgia que Napoléon ou le Vieux de la Montagne. A chaque fois ce sont des symboles, comme les animaux utilisés dans Zarathoustra.
Neopilina a écrit:Et Nietzsche vénérait les Grecs, enviait leur "Santé", et a écrit "puissions-nous un jour redevenir physiquement des Grecs". Quand bien même ça serait une pure utopie.
Il n'y a aucune utopie dans cette phrase de Nietzsche. Grec ici est un symbole. Nietzsche ne souhaitait pas que nous redevenions des Grecs ! Il ne vénérait pas non plus les Grecs, pas plus que Schopenhauer ne vénérait le Bouddha. J'en profite pour signaler aussi qu'il ne faisait pas l’apologie de qui que ce soit, pas plus César Borgia que Napoléon ou le Vieux de la Montagne. A chaque fois ce sont des symboles, comme les animaux utilisés dans Zarathoustra.