jean ghislain a écrit: Je voulais dire effectivement qu'ils sont refermés sur leur propre histoire
Tout montre que non. Les États-Unis regardent devant eux, quand l'Europe n'est plus qu'un musée qui se mire dans un passé qui ne brille encore que parce qu'elle l'encaustique comme le ferait un maniaque. Mais, dans le même temps, ils sont plus et mieux déterminés par leur propre histoire que ne le sont les Européens. Chez nous, c'est de l'atavisme ; chez eux, c'est la faculté à agir en fonction de ce qui leur est arrivé. Ils ont bonne mémoire précisément parce qu'ils ne sont pas hypermnésiques, ce qui les dispense d'être historiens, quoi qu'il y ait de nombreux et d'excellents historiens aux États-Unis. Tout cela impliquant, bien sûr, défauts et qualités, si on veut : les Américains sont à la fois souvent naïfs, et même niais, mais ils sont volontaires, entreprenants parfois jusqu'à l'ascèse (pour des choses auxquelles nous, Européens, n'accordons aucune valeur), capables de sacrifier bien des choses, pour des causes qu'ils pensent plus grandes qu'eux (sans en tirer aucune gloire sinon de la jouissance immédiate et de l'autosatisfaction, mais sans aucune duplicité). On n'y peut démêler le bas du haut, le vil du noble, chez eux ; par exemple, s'ils sont calculateurs, ils ne sont pas hypocrites.
jean ghislain a écrit: ne comprennent pas la vieille Europe, encore moins l'antiquité.
C'est une idée fausse. L'antiquité, notamment romaine, est une source essentielle et bien vivante aux États-Unis. En outre, et surtout, je peux vous sortir une bibliographie interminable et de très grande qualité, strictement américaine, sur à peu près tout ce qui concerne l'Europe, son histoire, ses mœurs, sa politique, etc. Mais, en France, nous ne lisons pratiquement pas les ouvrages américains, en raison de préjugés et d'un mépris bien connus, sur lesquels je ne m'étendrai pas.