Bonsoir à tous,
actuellement en Terminale je me penche sur un texte intéressant de Nietzsche qui traite de l'apparition et de la formation des concepts philosophiques au cours de "l'histoire de la pensée".
Le problème est que je connais mal les concepts abordés dans ce texte, et j'ai pleinement conscience que vous n'allez pas résoudre mon problème et me "mâcher le travail" comme de nombreux internautes le demandent...
Bref, le texte dont je vous parle est l'aphorisme 20 de Par-delà le Bien et le Mal (1886), trad. Geneviève Bianquis) :
actuellement en Terminale je me penche sur un texte intéressant de Nietzsche qui traite de l'apparition et de la formation des concepts philosophiques au cours de "l'histoire de la pensée".
Le problème est que je connais mal les concepts abordés dans ce texte, et j'ai pleinement conscience que vous n'allez pas résoudre mon problème et me "mâcher le travail" comme de nombreux internautes le demandent...
Bref, le texte dont je vous parle est l'aphorisme 20 de Par-delà le Bien et le Mal (1886), trad. Geneviève Bianquis) :
F. Nietzsche, PBM, §20 a écrit:Les divers concepts philosophiques ne sont rien d'arbitraires, ils ne se développent pas chacun pour soi, mais en relation et en parenté entre eux. Si subite et si fortuite que semble leur apparition dans l'histoire de la pensée, ils n'en font pas moins partie d'un même système, tout comme les représentants divers de la faune d'un continent. C'est ce qui apparaît dans la sûreté avec laquelle les philosophes les plus divers viennent tour à tour occuper leur place à l'intérieur d'un certain schéma préalable des philosophies possibles. Une magie invisible les oblige à parcourir sans se lasser un circuit toujours le même ; si indépendants qu'ils se croient les uns des autres dans leur volonté d'élaborer des systèmes, quelque chose en eux les guide, quelque chose les pousse à se succéder dans un ordre défini qui est justement l'ordre systématique inné des concepts, et leur parenté essentielle. Leur pensée, à vrai dire, consiste moins à découvrir qu'à reconnaître, à se souvenir, à retourner en arrière, à réintégrer un très ancien et très lointain habitat de l'âme d'où ces concepts sont jadis sortis. L'activité philosophique, sous ce rapport, est une sorte d'atavisme de très haut rang. L'étrange air de famille qu'ont entre elles toutes les philosophies hindoues, grecques, allemandes, s'explique assez simplement. Dès qu'il y a parenté linguistique, en effet, il est inévitable qu'en vertu d'une commune philosophie grammaticale, les mêmes fonctions grammaticales exerçant dans l'inconscient leur empire et leur direction, tout se trouve préparé pour un développement et un déroulement analogue des systèmes philosophiques, tandis que la route semble barrée à certaines autres possibilités d'interprétations de l'univers. Les philosophies du domaine linguistique ouralo-altaïque (dans lequel la notion de sujet est la plus mal développée) considéreront très probablement le monde avec d'autres yeux et suivront d'autres voies que les Indo-Européens ou les Musulmans.
Spoiler :
J'ai lu et relu le texte, et je pense ordonner mon plan de telle manière :
I. La formation des concepts philosophiques : un cheminement déterminé par les concepts préalablement établis.
Je développerai dans cette partie analytique, l'analyse de l'aphorisme 20 de Nietzsche, en prêtant une attention particulière aux notions de concepts et de système.
Les concepts philosophiques sont en effet apparus dans l'histoire de la pensée occidentale (langue Indo-Européenne = Romains (latin, espagnol, français, italien), Germains (anglais, allemand)) de façon distincte et apparemment arbitraire : chaque philosophe a émis des concepts propres.
Cependant, la pensée philosophique requiert une réflexion et est donc dirigée et limitée du fait des contraintes imposées par la langue et par les formes grammaticales propres à la langue du philosophe. Les philosophes s'expriment donc tous par le biais d'un même système qui est celui de la langue (commune à tous, et selon Nietzsche, apparemment analogue entre tous les Indo-Européens). Les concepts - représentations générales et abstraites d'une parcelle de la réalité - sont donc formés à partir de ce même système, et bien que leurs apparitions soient éloignées dans le temps, ils appartiennent donc au même système philosophique, ils ne peuvent donc être contradictoires et dépendants les uns des autres, mais sont visiblement interdépendants entre eux.
II. Nous chercherons à approfondir le présupposé que pose Nietzsche dans cet aphorisme, contrairement à ce que pensait Descartes, qui est que le système linguistique d'une civilisation guide la trajectoire de sa pensée.
Étude des relations entre langage et pensée ==> on pense dans la langue. En fait, sans langage, il n'y a pas de pensée mais que du ressenti [ressenti ou ressentiment ayant un sens très précis chez Nietzsche, vous devriez parler de sensation ou de sentiment, j'en profite pour rappeler que l'expression de plus en plus courante de "c'est mon sentiment" est une aberration, il faudrait dire "c'est mon sentiment" ; NdSilentio], des impressions particulières à l'individu.
Dans cette deuxième partie, qui doit donc "prolonger" la thèse que soutient Nietzsche concernant l'interdépendance des concepts philosophiques j'essaierai de démontrer mon hypothèse qui est que le langage permet l'expression d'une pensée ordonnée et conceptualisée et donc que c'est bien notre vocabulaire, notre syntaxe, bref comme le dit si bien Nietzsche notre "philosophie grammaticale" qui guide notre entendement.
Je me suis un peu renseignée, j'ai vu que Merleau-Ponty dans Signes expliquait très bien cette idée, donc je m’appuierai sur cette œuvre pour construire ma partie réflexive.
J’espère pouvoir parler aussi, sans faire de hors-sujet, des différences de systèmes linguistiques évoquées dans l'aphorisme "langue Ouralo-Altaïque", dire que ces différences linguistiques mènent visiblement à une différence du système philosophique des deux civilisations...
Qu'en pensez vous, vous qui êtes des philosophes mûrs et pouvant prêter un regard critique sur mon travail ? Quelles critiques peut-on faire de cette étude de texte ? (sans pour autant me dire que ce que j'ai fait est médiocre et bon à jeter à la poubelle...).
I. La formation des concepts philosophiques : un cheminement déterminé par les concepts préalablement établis.
Je développerai dans cette partie analytique, l'analyse de l'aphorisme 20 de Nietzsche, en prêtant une attention particulière aux notions de concepts et de système.
Les concepts philosophiques sont en effet apparus dans l'histoire de la pensée occidentale (langue Indo-Européenne = Romains (latin, espagnol, français, italien), Germains (anglais, allemand)) de façon distincte et apparemment arbitraire : chaque philosophe a émis des concepts propres.
Cependant, la pensée philosophique requiert une réflexion et est donc dirigée et limitée du fait des contraintes imposées par la langue et par les formes grammaticales propres à la langue du philosophe. Les philosophes s'expriment donc tous par le biais d'un même système qui est celui de la langue (commune à tous, et selon Nietzsche, apparemment analogue entre tous les Indo-Européens). Les concepts - représentations générales et abstraites d'une parcelle de la réalité - sont donc formés à partir de ce même système, et bien que leurs apparitions soient éloignées dans le temps, ils appartiennent donc au même système philosophique, ils ne peuvent donc être contradictoires et dépendants les uns des autres, mais sont visiblement interdépendants entre eux.
II. Nous chercherons à approfondir le présupposé que pose Nietzsche dans cet aphorisme, contrairement à ce que pensait Descartes, qui est que le système linguistique d'une civilisation guide la trajectoire de sa pensée.
Étude des relations entre langage et pensée ==> on pense dans la langue. En fait, sans langage, il n'y a pas de pensée mais que du ressenti [ressenti ou ressentiment ayant un sens très précis chez Nietzsche, vous devriez parler de sensation ou de sentiment, j'en profite pour rappeler que l'expression de plus en plus courante de "c'est mon sentiment" est une aberration, il faudrait dire "c'est mon sentiment" ; NdSilentio], des impressions particulières à l'individu.
Dans cette deuxième partie, qui doit donc "prolonger" la thèse que soutient Nietzsche concernant l'interdépendance des concepts philosophiques j'essaierai de démontrer mon hypothèse qui est que le langage permet l'expression d'une pensée ordonnée et conceptualisée et donc que c'est bien notre vocabulaire, notre syntaxe, bref comme le dit si bien Nietzsche notre "philosophie grammaticale" qui guide notre entendement.
Je me suis un peu renseignée, j'ai vu que Merleau-Ponty dans Signes expliquait très bien cette idée, donc je m’appuierai sur cette œuvre pour construire ma partie réflexive.
J’espère pouvoir parler aussi, sans faire de hors-sujet, des différences de systèmes linguistiques évoquées dans l'aphorisme "langue Ouralo-Altaïque", dire que ces différences linguistiques mènent visiblement à une différence du système philosophique des deux civilisations...
Qu'en pensez vous, vous qui êtes des philosophes mûrs et pouvant prêter un regard critique sur mon travail ? Quelles critiques peut-on faire de cette étude de texte ? (sans pour autant me dire que ce que j'ai fait est médiocre et bon à jeter à la poubelle...).