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descriptionLa finitude selon Kant. EmptyLa finitude selon Kant.

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Bonjour à tous et à toutes.

J'aimerais savoir si des personnes pouvaient m'éclairer concernant la finitude selon Kant et ses répercussions dans sa philosophie sur les autres notions. La finitude pour Kant est le noyau sur lequel est basée toute sa philosophie, certains usant même du terme de révolution Kantienne. Cependant j'ai du mal à saisir ce que cela a à voir avec la finitude ; comment a-t-elle pu influencer la sensibilité ou même encore la compréhension de la connaissance intellectuelle ? Je n'arrive pas à faire le lien logique entre ces notions. Peut-être est il évident, en tous cas pour moi ça ne l'est pas.

Si quelqu’un pouvait me renseigner.

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Nous n'avons pas assez d'éléments pour vous aider. Essayez d'être plus précis. Si vous pensez à un texte, citez l'extrait complet ; si c'est un cours que vous ne comprenez pas, faites de même.

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Je vais citer une partie d'un article paru dans un numéro Hors-Série sur les grands philosophes de Sciences Humaines.

Alors que dans la philosophie classique d'inspiration Chrétienne (chez René Descartes, par exemple) cette finitude est conçue comme un défaut ou un manque par rapport à l'absolu divin posé au départ, la révolution kantienne consiste à la placer à l'origine de toute réflexion philosophique. La finitude est "radicale" au sens ou elle est la racine de tout ; on ne peut prétendre en "briser les chaînes". Cette inversion fondatrice a des conséquences incalculables pour la pensée philosophique. Elle permet d'abord une réhabilitation de la sensibilité qui, depuis Platon avait toujours eu le mauvais rôle, accusée qu'elle était d'être la source de toutes les erreurs de l'esprit. Non seulement, rappelle Kant, elle fournit la matière incontournable du savoir (qui ne doit jamais se couper de l’expérience), mais elle contient deux éléments indispensables à toute connaissance : l'espace et le temps.

Y a-t-il une relation entre la finitude de Kant et cette sensibilité ?
Merci pour le temps que vous me consacrez.

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roma39 a écrit:
Alors que dans la philosophie classique d'inspiration Chrétienne (chez René Descartes, par exemple) cette finitude est conçue comme un défaut ou un manque par rapport à l'absolu divin
Soit, mais il faut préciser aussitôt que ça ne limite en rien les potentialités de la raison humaine. Descartes, c'est le rationalisme, c'est l'optimisme de la raison. En fait, c'est même un avantage que cette finitude, précisément parce que son défaut constitutif, par contraste, rend à la nature divine toute son autorité du point de la vue de la connaissance : Dieu est un fondement infaillible, comme tel il renforce l'autorité des philosophes rationalistes (à l'exception de Pascal).

roma39 a écrit:
cette finitude est conçue comme un défaut ou un manque par rapport à l'absolu divin posé au départ, la révolution Kantienne consiste à la placer à l'origine de toute réflexion philosophique. La finitude est "radicale" au sens ou elle est la racine de tout ; on ne peut prétendre en "briser les chaînes".
En effet, on peut dire que Kant retourne complètement la situation, puisque il fait des conditions réelles de nos connaissances possibles le seul fondement légitime de la philosophie, mais il exclut la question de Dieu du champ de la connaissance. Dieu n'est plus un fondement. Or Kant a jeté toute une génération d'Allemands dans le pessimisme le plus noir en opérant un tel retournement. La raison ne peut plus grand chose. On s'en remet beaucoup à la sensibilité. Kant a suscité de nombreuses réactions, par exemple l'irrationalisme - d'autant plus que la raison pratique le permettait, puisque son besoin de postuler des objets suprasensibles est, d'après Kant lui-même, légitime.

roma39 a écrit:
Cette inversion fondatrice a des conséquences incalculables pour la pensée philosophique. Elle permet d'abord une réhabilitation de la sensibilité qui, depuis Platon avait toujours eu le mauvais rôle, accusée qu'elle était d'être la source de toutes les erreurs de l'esprit. Non seulement, rappelle Kant, elle fournit la matière incontournable du savoir (qui ne doit jamais se couper de l’expérience), mais elle contient deux éléments indispensables à toute connaissance : l'espace et le temps.

Y a-t-il une relation entre la finitude de Kant et cette sensibilité ?
Oui. Toutefois, attention aux confusions. La sensibilité kantienne n'est pas la sensibilité romantique, artistique, etc. Sensibilité, ici, veut dire réceptivité à la réalité, sens du réel (comme on parle du bon sens). D'où le titre de la première partie de la Critique de la Raison pure : Esthétique transcendantale, pas l'esthétique comme étude du beau, par exemple, mais esthétique au sens littéral : les effets que le réel produit sur nous.

Je me cite (voir ici) :
Euterpe a écrit:
Au début de la Critique de la raison pure, Kant a écrit un passage [...] à propos de la sensibilité [...] comme capacité à se représenter les choses. Les sensations mobilisent d'emblée l'activité de l'esprit.
De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rapporte immédiatement à des objets, et que toute pensée, à titre de moyen, prend pour fin, est l'intuition. Mais celle-ci n'a lieu qu'autant que l'objet nous est donné, ce qui n'est possible, à nouveau, du moins pour nous autres hommes, que si l'objet affecte d'une certaine manière l'esprit. La capacité de recevoir (la réceptivité) des représentations grâce à la manière dont nous sommes affectés par des objets s'appelle sensibilité. C'est donc au moyen de la sensibilité que des objets nous sont donnés, et elle seule nous fournit des intuitions ; mais c'est par l'entendement qu'ils sont pensés, et c'est de lui que proviennent les concepts. Mais toute pensée doit se rapporter finalement soit en droite ligne (directe) soit par détours (indirecte), au moyen de certains caractères, à des intuitions, et par conséquent chez nous à la sensibilité, puisque aucun objet ne peut nous être donné d'une autre façon. L'effet d'un objet sur la capacité de représentation, en tant que nous sommes affectés par lui, est la sensation.

Critique de la raison pure, I. Théorie transcendantale des éléments, Première partie : Esthétique transcendantale, § 1.

[...] La sensation, c'est le monde en tant qu'il m'affecte ; l'entendement, c'est moi en tant que je pense le monde (mais attention au sujet kantien...).


Dernière édition par Euterpe le Jeu 11 Aoû 2016 - 3:23, édité 1 fois
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