Kercoz a écrit: L' analyse que vous qualifiez de présomptueuse n'est pas la mienne.
Vous disiez le contraire :
Kercoz a écrit: Même si j'ai "poussé le bouchon" volontairement, la signification est la même.
Il est temps d’utiliser à bon escient les citations ;).
Kercoz a écrit: Il est évident que la phrase est provocatrice pour mieux surligner la subjectivité de l'historien. Même s'il y a, comme dit Bourdieu, de l'objectivité qui participe à la subjectivation du sujet. Je ne vois pas où il y a lieu de polémiquer sur ce point. Il est certain que la phrase "un historien qui "fait" de l'histoire en dit plus sur son présent que sur le passé qu'il étudie", peut vous heurter en tant qu'historien. Vous n'avez aucune raison de vous défendre. Croce est honnête et plutôt que de parler de sur-interprétation vous gagneriez à vous interroger sur le sens de son auto-critique.
Vous parlez toujours de ce que vous n’avez pas lu. Croce explique que l’histoire contemporaine correspond à la conscience de l’acte, de la recherche/ de l’écriture, donc l’Histoire est de fait nécessairement contemporaine. Il s’agit d’exposer la temporalité double de l’historien : homme de passé, et implacablement de son présent. J’en reviens à la citation d’Ortega et la question de l’anachronisme et invariablement de la subjectivité.
Kercoz a écrit: Les termes "brigandage" et "république" ainsi que "sous", sont directement en relation avec le "présent" si vous leur attribuez leur signifiant actuel.
Profitant des travaux de mes prédécesseurs, j’emploie l’expression de République romaine comme il convient de l’employer, en fonction de leur legs. Je ne vois pas en quoi c'est révélateur de « mon époque ». Idem sur le brigandage. Hormis en terme d’avancement méthodologique, ce qui ne concerne qu’une minorité de spécialistes.
Kercoz a écrit: Vous allez être obligé, que vous le vouliez ou non, de porter un jugement moral ou judiciaire en rapport avec notre situation.
Amusez-vous à prendre parti entre Athènes et Sparte dans un devoir sur la guerre du Péloponnèse et vous verrez de quoi il retourne en terme d’objectivité historique. De même, essayez de qualifier Staline ou Hitler de monstre dans une copie, vous verrez de quel bois se chauffe un universitaire.
Kercoz a écrit: Rester factuel n'est pas suffisant puisque ça vous obligerait à rester "neutre" c'est-à-dire approuver comme positif l'état de l'époque que vous observez sans préjuger de la morale actuelle ou d'une morale "universelle" bien sûr virtuelle.
L’historien a vocation à porter un jugement moral ? Ou un jugement de valeur d'ailleurs.
Kercoz a écrit: il y a de quoi s'interroger sur l'interprétation que l'on fait des textes non modernes.
Voici ce que la section histoire du forum propose :
Lettre à Sapor
Polybe