Dans cette deuxième partie nous dévoilerons le rôle significatif joué par l'avant-garde dans la diffusion de l'opinion dominante. Opinion dominante que l'auteur distingue de l'opinion générale :
Bénéton, p.33-34 a écrit: Il est vrai que l'opinion règne dans nos démocraties libérales, cette opinion régnante ou dominante ne se confond pas avec l'opinion générale. Certains acteurs ont plus de poids que les autres et ils ne jouent pas le jeu à la loyale. Ce n'est pas une découverte, c'est plutôt un secret de polichinelle chez les hommes d'en haut et au-delà. Pourtant le faux-semblant tient. Par opinion dominante, il faut entendre l'opinion sociale convenable, cette opinion que l'on peut exprimer en public sans avoir à la justifier et sans risquer d'être mal vu, cette opinion qui a la force des idées établies et qui par là même pèse sur l'esprit et davantage encore sur la parole.
"Opinion commune" qui serait le faux-nez de l'opinion dominante :
Bénéton, p.39-40 : a écrit: L'opinion dominante se présente à tort comme l'opinion commune, par là et par d'autres moyens elle travaille à se donner raison. La pression qu'elle exerce incite les réfractaires ou les indécis à se taire ou à acquiescer, en conséquence sa pression se fait plus forte. Le processus se renforce de lui-même : le pouvoir d'influence fausse l'expression des préférences, à l'étape suivante il est d'autant plus influent. L'opinion dominante devient de plus en plus dominante. Sous sa forme commune, le phénomène n'est pas nouveau. Tocqueville l'a observé à la fin de l'Ancien Régime : « Ceux qui niaient le christianisme élevant la voix et ceux qui croyaient encore faisant silence, il arriva ce qui s'est vu si souvent depuis parmi nous, non seulement en fait de religion, mais en tout autre manière. Les hommes qui conservaient l'ancienne foi craignirent d'être les seuls à lui rester fidèles et, redoutant plus l'isolement que l'erreur, ils se joignirent à la foule sans penser comme elle. Ce qui n'était encore que le sentiment d'une partie de la nation parut ainsi l'opinion de tous et sembla dès lors irrésistible aux yeux mêmes de ceux qui lui donnaient cette fausse apparence » (L'Ancien Régime et la Révolution, III, 2). Cet exemple illustre ce que Élisabeth Noëlle-Neumann, dans une étude classique, a appelé « la spirale du silence ». Les gens sont d'autant plus enclins à dire ce qu'ils pensent qu'ils s'attendent à un soutien de la part de ceux à qui ils s'adressent. Plus s'affirme une opinion convenable ou autorisée, plus les uns sont incités à élever la voix, les autres à se taire ou à acquiescer, ce qui renforce l'opinion convenable ou autorisée. Le mécanisme joue (inégalement) à tous les niveaux dès lors que l'expression des préférences n'est pas couverte par l'anonymat – le vote secret des citoyens a donc un statut à part.
S'ensuit la crainte des sanctions :
Bénéton, p.40 a écrit: Lesquelles ? Dans nos régimes, les sanctions possibles ne sont évidemment pas du même ordre que dans les régimes non libéraux, mais elles prennent généralement cette forme qui peut se révéler très dissuasive : l'ostracisme. Qui a le sentiment de penser en marge a peur d'être mal vu et, en conséquence, exclu ou isolé. Les enjeux et les risques ne sont pas identiques partout. Ils s'élèvent en particulier là où l'accès aux médias importe. La punition peut apparaître redoutable : les invitations s'interrompent, les portes se ferment, le silence se fait (ou une campagne hostile se développe). Le hommes publics sont incités à la prudence.
Quant aux hommes d'avant-garde - que les opinants ne font qu'imiter - ils parlent, écrivent et agissent au nom de l'égalité par défaut :
Bénéton, p.34-35 a écrit: L'égalité par défaut se veut universelle mais, tant qu'elle n'est accomplie, elle introduit un clivage entre les sujets. Les hommes sont égaux ou destinés à l'être mais la pensée nouvelle n'est certes pas l'égale de la pensée ancienne. L'égalité par défaut indique une direction qui est un progrès. Ceux qui s'en réclament sont plus éclairés que les autres, ceux qui la poussent plus loin sont plus éclairés encore. A chaque étape, les plus radicaux, les plus émancipés sont en avance, ils ont vocation à servir de guides. La dynamique de l'égalité radicale doit beaucoup, semble-t-il, à son avant-garde. La balance des opinions n'est pas égale. L'égalité par défaut est condamnée à rester toujours inachevée puisque, en dernière instance, elle se bat contre la condition naturelle-historique de l'homme : la vie sociale peut-elle ôter toute signification aux différences d'âge, de sexe, d'expérience, de dons, d'héritage culturel, d'usages... ? En conséquence, la radicalisation est toujours au programme et les terrains d'action possible sont légion : égalité entre hommes et femmes, Noirs et Blancs, homosexuels et hétérosexuels, professeurs et élèves, parents et enfants. Normands et Provençaux, gros et maigres, sages et fous, etc. Il y a toujours à faire. La direction générale est donnée par la logique de l'opinion, mais ce sont, semble-t-il, les hommes d'avant-garde qui forcent ou précipitent le mouvement et qui déterminent les orientations particulières. Les opinants ordinaires suivent.
Qui sont ces hommes d'avant-garde ?
Bénéton, p.35-36 a écrit: Qui niera le rôle clef des minorités dans la « révolution » des années 1960 et suivantes ? En France, les activistes de mai 1968 ont été largement désavoués par les électeurs de juin, ils n'en ont pas moins remporté une victoire morale. En 1998, le chœur de l'opinion dominante a célébré les journées de mai. L'Amérique des années 1968-1988 a voté à plusieurs reprises sans équivoque contre les « valeurs » nouvelles, dans le même temps ces « valeurs » ont largement gagné du terrain dans le discours public. L'évolution est commune à tous les pays occidentaux. Partout l'égalité par défaut a progressé et progresse à l'initiative et largement sous la pression de ses activistes : philosophes de la liberté indéterminée, sociologues critiques, avocats immodérés des droits de l'homme, féministes radicales, militants extrémistes de l'antiracisme, activistes de la pédagogie « moderne »..., dont la force est sans rapport avec le nombre grâce à la puissance de l'idée dont ils se réclament, grâce aussi au relais bienveillant ou complaisant des médias. L'opinion dominante est bien pour une large part une opinion d'avant-garde : les comportements des hommes ordinaires ont été et sont en retard ou en retrait (par exemple en matière « sexuelle »). [...] L'avant-garde est composite (en France : un philosophe éminent tel Michel Foucault, une poignée de militants très actifs tels ceux d'Act up, les journalistes de Libération, tels théoriciens de la pédagogie « libertaire », les activistes de « SOS Racisme », la Ligue des droits de l'homme, les mouvements féministes, etc.), elle est traversée de rivalités et de différences de vue, elle n'agit pas à l'unisson (ce qui n'exclut pas en son sein l'existence de réseaux et la mise en œuvre d'actions coordonnées). Mais fondamentalement, elle travaille au même ouvrage : l'avènement d'un monde homogène, d'un monde sans qualités dans le cadre des nouvelles normes morales. L'unité tient aux principes.
Il ne s'agit aucunement d'un complot :
Bénéton, p.36 a écrit: Il en résulte ceci sur quoi il faut insister pour éviter un malentendu : ce mouvement d'avant-garde avance sans que quiconque l'orchestre. Il n'y a pas de complot général, de manipulateur en chef, de réunions secrètes d'un état-major de l'opinion dominante. Mais il y a un faisceau d'actions, plus ou moins dispersées, plus ou moins virulentes, qui vont dans le même sens.
Quelles sont les "armes" de l'avant-garde ? D'une part, la rhétorique constitue un instrument non négligeable :
Bénéton, p.36-37 a écrit: Les hommes de tête s'appuient sur une idée-force qui est posée comme allant de soi, ils développent à partir de là une rhétorique qui, conformément à la logique de l'opinion, fait le tri entre les jugements convenables et les autres. L'esprit est pris en tenailles : dans quel camp êtes-vous ? Cette rhétorique est d'une puissance remarquable, elle bloque, intimide, tend à réduire les réticents ou les adversaires au silence. Il s'ensuit que la hardiesse est d'un côté et la timidité de l'autre. Les réfractaires se sentent démunis. La faiblesse de la résistance aux mouvements d'avant-garde s'explique pour une part par là.
D'autre part, les médias et le milieu journalistique en particulier sont ici incriminés :
Bénéton, p.37-38 a écrit: Secondairement, une autre raison importante contribue à bloquer le débat de fond dans l'arène publique : le rôle joué par les médias et en particulier par la télévision. Que font les médias ? Ils donnent du monde comme il va une vision qui résulte d'une série de choix. La machine à informer classe implicitement ce qui est important et ce qui ne l'est pas dans les affaires du monde, elle distingue parmi les discours, les catastrophes, les revendications, les spectacles, etc., ceux qui méritent d'être rapportés et les autres, elle trie ceux à qui elle donne la parole... La machine à distraire donne à voir une représentation de la vie sociale qui ne saurait être neutre en termes de manières de vivre. Or ceux qui font ces choix sont dispensés de les expliciter et de les justifier. Les raisons seraient-elles inavouables ? Il n'y a guère, semble-t-il, de mystère. Jouent trois séries de facteurs : une part de bricolage et de variables individuelles, la logique de la machine ou les lois du genre (le souci de l'événement, le culte de l'immédiat, la recherche du spectaculaire ; les règles de la construction dramatique, les tentations de la complaisance), enfin une large adhésion, de parole sinon toujours de cœur, au mouvement qui emporte notre modernité tardive. De façon générale, dans tous les pays occidentaux, les hommes des médias, et en particulier de la télévision, apparaissent majoritairement acquis aux idées que souffle la dynamique de l'égalité par défaut. Le milieu se veut « moderne », juge d'un point de vue « moderne », se met à la remorque des mouvements « modernes ». Les effets ne sont pas difficiles à observer : le langage des ondes ne tient certes pas une balance équilibrée entre la femme au travail et la mère au foyer, le préservatif et la continence, les différents points de vue sur l'homosexualité ou l'art moderne, la santé du corps et celle de l'âme... Le prétendu miroir est un prisme. Ce biais s'est accentué ces dernières années, nombre de journalistes se posant en autorités morales, gardiennes de nouvelles valeurs. Le milieu journalistique s'est en quelque sorte enivré de son pouvoir d'influence : nous faisons l'événement, nous disons ce qui est important, nous sommes les nouveaux Importants. L'égalisation par défaut s'y prêtait : elle altère l'idée d'objectivité et par là les règles traditionnelles de la conscience professionnelle, elle offre les moyens de prendre une posture morale. Un certain nombre de grands journalistes apparaissent désormais comme des opinants en chef : ils orchestrent et barricadent les nouveaux préjugés. Il n'est pas sûr qu'ils y adhèrent pleinement et profondément, il est probable qu'ils tiennent au pouvoir de propagande et de garder la parole convenable.
En conséquence, le conflit des arguments tendrait à disparaître :
Bénéton, p.38 a écrit: Le débat tend à se cantonner dans le champ clos que fixent les principes établis. L'égalisation par défaut comporte une part d'indétermination, il en résulte des tensions et des querelles : ainsi entre les droits des individus et les droits des groupes, ou entre les différentes versions du matérialisme pratique. Mais ce sont là des querelles internes en quelque sorte. Que deviennent les questions premières ? Il est malvenu de les poser : toutes les manières de vivre se valent-elles ? Que signifie la notion de dignité humaine ? Au nom de quoi l'homme a-t-il des droits ? Quelle est la portée des différences naturelles entre l'homme et la femme ? Les réponses sont censées aller de soi. Pourtant, il est quasiment impossible de penser jusqu'au bout l'égalité des manières de vivre (le sadique ? Le nécrophile?), l'assimilation de la dignité humaine à la liberté indéterminée (celle de se droguer ? De vendre ses organes ou sa liberté?), l'identité des sexes (est-il nécessaire de préciser ?). Des évidences de la raison pratique ou des constats élémentaires de l'expérience feraient l'effet de « coups de pistolet dans un concert ». La bonne éducation, version nouvelle, recommande de se taire.
Une nouvelle morale surgit :
Bénéton, p.39 a écrit: Parallèlement la nouvelle morale se diffuse sur le mode de la banalisation. Les modèles de vie dits « modernes » (hédonisme et « tolérance ») s'affichent dans les propos publics, les films, les feuilletons, la publicité. Les nouvelles normes sont présentées comme banales ou normales. Ceux qui donnent ainsi le ton ne sont qu'un petit nombre mais il se posent en représentants de l'opinion générale ou prétendent tendre un miroir à la société. Le langage des ondes répète à l'envi : voici la manière d'être moderne, comment pourrais-tu refuser d'être de ton époque, comment pourrais-tu penser que le grand nombre a tort ? Dans les deux cas, la question de fond est abolie et la discussion superflue. Ces propositions, en accord avec la logique de l'opinion, sont des invitations à se soumettre au temps présent parce qu'il est le temps présent, à l'opinion régnante prétendument générale parce qu'elle est l'opinion générale.
L'opinion dominante engendre et l'enrôlement
Bénéton, p.41-42 a écrit: Il y a davantage : le monde de l'opinion offre des ressources particulières à l'opinion dominante. L'opinant collabore spontanément ou est invité à collaborer au mécanisme qui l'aliène en vertu du devoir d'opinion lui-même. Les choses, je crois, se passent ainsi. L'opinion dominante ne parle pas un langage d'autorité : « Je sais et vous ne savez pas ; taisez-vous, hommes ordinaires, et écoutez, voici ce qu'il faut penser. » Au contraire, elle sollicite, elle encourage la prise de parole. Mais, dans le même temps, elle pèse de tout son poids sur son contenu. Elle dit explicitement : « Parlez, exprimez-vous, soyez autonome, ayez une opinion sur tout, faites comme les autres. » Et à mots plus ou moins couverts : « Pour être autonome, soyez moderne ; pour être moralement inattaquable, opinez comme il faut ; pour être comme les autres, pensez comme tout le monde, c'est-à-dire comme je vous dis que pense tout le monde. » L'opinion dominante contribue à fabriquer des opinants, à renforcer le devoir d'opinion. Plus ce devoir s'étend, plus l'opinant est amené à juger sans savoir, plus il est porté à se rallier à l'opinion qu'il croit générale et que modèle l'opinion dominante. Cet appel à l'opinion joue contre la formation de l'esprit, c'est-à-dire contre l'apprentissage de ces règles dont on a déjà parlé : avouer ses ignorances, avancer pas à pas, faire crédit aux grandes pensées, discuter patiemment les réponses, pousser les questions jusqu'au bout... L'éducation véritable ne s'accorde pas avec le règne de l'opinion. L'appel au devoir d'opinion fonctionne donc largement comme un piège. Il fonctionne comme un piège à l'état pur là où l'opinant est absolument désarmé pour répondre par lui-même. Soit l'école des opinants que tendent à fabriquer les pédagogues modernes. L'élève est invité à opiner quand son esprit n'est pas formé, il est appelé à penser au-dessus de ses moyens. L'apparence est « démocratique », le résultat est prévisible : l'enfant se fait l'écho du discours qui domine chez les adultes ; au nom de son autonomie, il est conditionné à penser comme il faut. L'égalité de convention entre les enfants et les adultes libère la nouvelle pédagogie des obligations qu'impose le respect de l'esprit des enfants. Le devoir d'opinion met l'opinion sous influence. Les sondages opèrent sur le même mode quand ils posent des questions que ceux à qui ils les posent ne se sont jamais vraiment posées. La problématique (le thème de l'enquête, la formulation des questions) est imposée, le sujet choisi, la réponse attendue dans l'instant, la pression joue en faveur de l'opinion suggérée par le discours dominant. L'opinant n'a pas davantage de prise sur l'interprétation des chiffres, le commentaire des résultats, l'écho donné au sondage. Manifestement, ce n'est pas lui le maître du jeu.
et l'enfermement :
Bénéton, p.42 a écrit: La dernière étape est celle-ci : l'inexprimé tend à devenir l'impensé. Les idées sont plus ou moins vivantes, elles gagnent en consistance et en clarté quand elles sont exprimées publiquement et font l'objet de débats. Or l'opinion dominante, en forçant la logique de l'opinion, étend l'empire du ce-qui-va-de-soi. Les questions cessent d'être posées, elles cessent de se poser. La transmission ne se fait plus d'une génération à l'autre. Le monde de l'opinion devient le seul possible, le seul pensable. L'opinant est prisonnier d'un mode de pensée parce qu'il ne voit pas d'autre mode de pensée possible. Les questions ou les tensions qui ont fait la vitalité de l'esprit occidental – la raison et la révélation, la sagesse et le consentement, la liberté et la moralité, la magnanimité et l'humilité... - se perdent comme un filet d'eau dans le désert.
6 / D'après vous, l'analyse de l'auteur s'applique-t-elle toujours aux médias d'aujourd'hui ?
7 / Bénéton surestime-t-il, ou non, l'importance des hommes d'avant-garde (c'est-à-dire des intellectuels) ?
8 / Si l'on suit Bénéton jusqu'au bout et en admettant qu'il dise vrai, les membres de quelque forum de philosophie, pour peu qu'ils soient partisans de l'égalité par défaut, ne risquent-ils pas - même prévenus du péril de l'opinion - de favoriser malgré eux le règne de l'opinion dominante ?
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Lux a écrit: Je viens de terminer le livre et je voulais partager avec vous quelques remarques, mais tout d'abord je dois remercier Kthun pour son investissement sur le sujet sans quoi il ne m'aurait pas été donné l'opportunité de lire cet incontournable.
Remercions Bénéton et Euterpe.
Lux a écrit: L'opinant est porté à réinterpréter ces conduites selon cette ligne directrice : elles ne sont plus des fautes contre la morale mais des symptômes d'une maladie. Le mal de faute devient une « déviance » qui s'explique par des causes organiques ou sociales et appelle un traitement.
Bénéton parle des conduites "déviantes", "les brutalités, le vol, le viol, la fraude, la drogue, l'alcoolisme". Ces conduites ne sont plus moralisées, "le mal est consubstantiel à l'homme". Il s'inscrit ici dans la lignée de Foucault, qui lui avait montré la construction et la moralisation de la maladie au fil des sociétés. Moralisation il y a car la maladie est déclarée. Le malade est à la merci de ses juges (Histoire de la folie à l'âge classique). Cependant Bénéton fait un pas en avant. La question sous-jacente est quelle sera la prochaine étape ?
Bénéton ne serait guère flatté par la comparaison. Quel rapport faites-vous entre l'analyse de Foucault et celle de Bénéton ?
Lux a écrit: En découle la question de la catégorisation et de la "priorisation" de l'information. Avez-vous des pistes de lecture sur le sujet ? Qu'en pensez vous ?
Le travail de décorticage effectué par Bénéton est tout à fait pertinent concernant le petit écran, mais cela reste superficiel. D'autres ont déjà étudié le sujet, et j'imagine qu'il reste beaucoup à faire.
Ironiquement, cela me rappelle, du moins en partie,
Sur la télévision (1996) de Pierre Bourdieu. Même si, bien évidemment, ce dernier n'entendrait sans doute pas la même chose par "opinion dominante".