Bonsoir,
Je me permets de dépoussiérer le sujet.
Premièrement il est intéressant de noter qu'en anglais ils utilisent le terme affirmative action, ils ont donc préféré éviter le terme de discrimination comme en français.
D'autres questions surgissent : jusqu'où les promoteurs d'une telle mesure peuvent-ils aller ? Les recrudescences de violences aux Etats Unis ont ils un rapport avec cet antiracisme discriminatoire ? Ou serait-ce causé par les derniers relents racistes d'une amérique profondément conservatrice ? L'"effet d'intimidation" serait il en cause ?
Le livre de Bénéton est la référence sur grand débat de société et explique bien des choses, et il a l'avantage d'avoir été écrit par un académicien, ce qui le place hors de la sphère politico politicienne. Malheureusement le revers de la médaille est le coté ésotérique du livre écrit par un universitaire, qui n'aura pas un public de masse.
Bénéton, mieux que quiconque, explique, raisonne, à travers des exemples concrets. Il montre et démontre, sans blabla condescendant ou tendancieux. Prêcher des convertis est une chose, mais le faire avec un raisonnement juste et efficace en est une autre.
Je me permets de dépoussiérer le sujet.
KthunL'auteur observe une institutionnalisation de l'antiracisme discriminatoire :Bénéton, p.59-60 a écrit:Dans les États-Unis des années 1970, l'antiracisme discriminatoire s'est institutionnalisé sous la forme de préférences de recrutement. Au nom de quoi ? Si le racisme blanc est la clef d'explication par excellence, il explique l'inégalité de réussite entre Noirs et Blancs. Les résultats des Noirs sont en moyenne inférieurs à ceux des Blancs, le fait ne peut s'expliquer que par la discrimination. Ce raisonnement a été étendu aux autres groupes ethniques ainsi qu'aux inégalités de « représentation » entre hommes et femmes. Si les Noirs sont « sous-représentés » à l'université, si les femmes sont « sous-représentées » parmi les cadres de la société ATT ou à la rédaction du New York Times, il faut y voir uniquement l'effet du racisme ou du sexisme. Si les chances étaient égales, les résultats devraient l'être. Dans la mesure où ils ne le sont pas, ils devraient l'être. Dans la mesure où ils ne le sont pas, il convient de les corriger par une action directe afin en quelque sorte de forcer l'égalité. Ces idées ont inspiré et justifié une nouvelle forme d'intervention politique, la politique d'affirmative action qui s'est traduite par un traitement préférentiel fondé sur la race ou le sexe. La lutte contre les pratiques discriminatoires se transformait en une politique visant à l'égale représentation des groupes, qui passait elle-même par de nouvelles pratiques discriminatoires (en sens inverse). L'affirmative action aboutit à subordonner le mérite individuel au groupe d'appartenance, elle est à ce titre une affirmative discrimination (Nathan Glazer). Ainsi l'égalité implique un traitement inégal au nom d'un nouveau principe : celui de l'égale « représentation » des différents groupes. Le postulat sous-jacent est celui-ci : il n'y a aucune différence entre les groupes qui puisse expliquer les différences de réussite (nouvelle version du règne du semblable). Les arguments invoqués en France en faveur de la « parité » hommes / femmes sont du même ordre : si les résultats sont inégaux, la discrimination en est la cause unique. Le sexe n'explique rien, le sexisme explique tout. La réalité n'est pas celle-là. La discrimination peut évidemment être un facteur explicatif mais il est faux de penser qu'en l'absence de toute discrimination, la représentation des différents groupes dans les différentes professions ou activités se calquerait sur leur importance numérique au sein de la population globale
Premièrement il est intéressant de noter qu'en anglais ils utilisent le terme affirmative action, ils ont donc préféré éviter le terme de discrimination comme en français.
D'autres questions surgissent : jusqu'où les promoteurs d'une telle mesure peuvent-ils aller ? Les recrudescences de violences aux Etats Unis ont ils un rapport avec cet antiracisme discriminatoire ? Ou serait-ce causé par les derniers relents racistes d'une amérique profondément conservatrice ? L'"effet d'intimidation" serait il en cause ?
Kthun
10 / Globalement, si un individu est, a priori, en désaccord avec les thèses développées par Bénéton, alors prendrait-il réellement la peine de lire cet ouvrage ? Parmi les lecteurs du livre : s'il est vrai que l'on ne prêche que des convertis alors quel peut être la conséquence de cette lecture, si ce n'est formaliser, fournir des arguments, voire éclaircir des idées et réflexions déjà en partie présentes ?
Le livre de Bénéton est la référence sur grand débat de société et explique bien des choses, et il a l'avantage d'avoir été écrit par un académicien, ce qui le place hors de la sphère politico politicienne. Malheureusement le revers de la médaille est le coté ésotérique du livre écrit par un universitaire, qui n'aura pas un public de masse.
Bénéton, mieux que quiconque, explique, raisonne, à travers des exemples concrets. Il montre et démontre, sans blabla condescendant ou tendancieux. Prêcher des convertis est une chose, mais le faire avec un raisonnement juste et efficace en est une autre.