"A ce moment-là il n'écrit aucun sujet. Il laisse la formule sans sujet. Et pourquoi à la troisième personne ? Parce que la troisième personne en grec, comme en français finalement est la personne qui se rapproche le plus de l'impersonnel. Quand nous disons : "il pleut", le "il" de "il pleut" n'est pas une personne, le "pleut" c'est à la troisième personne. Il tonne, il neige...troisième personne. "Il" est impersonnel, ce n'est pas une personne. En grec la troisième personne se rapproche le plus de ce qui serait un impersonnel. S'il y avait un sujet, le sujet aurait été le noyau. Mais du moment qu'il n' y a pas de sujet, Parménide peut renforcer ou mettre en avant le fait d'être. Imaginons qu'au lieu de dire "est" il aurait dit "aime" ou "mange", troisième personne. Imaginons un dialogue. Un interlocuteur aurait pu dire : qui aime ? qui mange ? Parménide aurait dit du moment que je dis mange ou que je dis aime je veux montrer que aimer est possible, manger est possible. Pourquoi ? Parce qu'il y a quelqu'un qui aime, il y a quelqu'un qui mange. C'est l'activité que je veux mettre en avant. L’activité d'aimer, l’activité de manger. Après on verra qui aime ou qui mange. Ce qui est important c'est dire que l'aimer a lieu, le manger a lieu. C'est pour cela que je le dis au présent : mange; aime; est. Donc au lieu de dire aime ou mange Parménide a dit "est" troisième personne du verbe être. C'est la même chose si l’interlocuteur redemandait : qui est ? Parménide aurait dit si tu veux le savoir il y a un sujet possible qui, nécessairement, appartiendra à cette troisième personne. Un seul sujet que tu devras tirer d'une manière analytique de l’intérieur de cette troisième personne. Cette troisième personne elle seule va produire un sujet et c'est le seul sujet qui produira une trace vraie dans toutes les langues du monde".