Le Vicaire a écrit: Le travail "naturel"..., je ne crois pas, le premier mouvement pousse à ne rien faire, c'est une construction historique et sociale le travail, à l'opposé de notre penchant pour l'oisiveté qui est le plus primitif. Mais je reprends ma question : "Pensez vous que l'on doive (Kant), peut (Nietzsche) accepter (consentement) n'importe quel travail ?" Je cherche la limite entre la nécessité et un libre arbitre fondé sur un refus moral où la fin justifierait les moyens...
A vrai dire, je ne vous répondrais pas "oui" s'il devait s'agir par exemple de prostitution... ce qui me semble être un cas extrême, mais qui fait néanmoins intervenir cette question de dignité que je relie à la notion de travail. Vous estimez que le premier mouvement pousse à ne rien faire : c'est bien ce que j'ai insinué dans une précédente remarque, pas besoin d'apprendre la paresse, ça vient tout naturellement. Mais ce n'est pas pour autant que le travail nécessaire à la survie n'est pas lui aussi naturel, sauf que certains auront un naturel qui les pousse naturellement au travail malgré l'attrait de la paresse, alors que d'autres seront plus naturellement enclins à utiliser autrui comme un moyen de faire le travail nécessaire à leur place. Alors s'il est gré à quelqu'un de refuser un travail, il lui sera toujours possible de prétendre qu'il s'agit d'un travail trop avilissant, pas assez noble au regard de ses capacités intellectuelles... : avec une "morale nietzschéenne", il y aura toujours facilement moyen de renverser une valeur pour en faire une non valeur. De plus, sachant que le travail dans la "morale marxienne" est une "exploitation", quoi de plus noble que d'être assez intelligent pour ne pas se laisser avoir par une morale issue d'une invention bourgeoise. ;)