M'attelant actuellement à l'oeuvre de Nietzsche, j'ai rencontré quelques difficultés dans la compréhension de la volonté de puissance notamment dans son rapport avec les affects et les pulsions.
J'ai cru comprendre que la volonté de puissance existait en tant qu'«agir sur», en tant que relation. Que l'affect, de la même manière était également à consiéderer comme un « agir sur », et que l'interpréter avait de l'existence en tant que processus. Comme si en fin de compte tout était processualité. J'ai aussi cru comprendre que l'affect était un dérivé de la volonté de puissance. Ensuite j'ai cru comprendre que la pulsion et l'affect agissait communément dans le sens de la volonté de puissance.
Bref, toutes ces précisions ont le don de m'embrouiller l'esprit et je m'en retrouve désorienté. D'ailleurs, j'ai bien compris qu'il était insensé de considérer toutes ces notions comme des unités mais qu'il fallait bien au contraire les considérer dans leur multiplicité (les affects, les pulsions, ...).
Néanmoins je nage en pleine confusion car dans cette tentative de compréhension que j'ai essayé de tirer de La philosophie de l'esprit libre (Patrick Wotling), je complétais doucement un puzzle dont le résultat final (la cohérence « systématique » de la pensée nietzschéenne si je puis me permettre) devenait de plus en plus palpable — quoique cette palpabilité apparente puisse bien s'avérer être un énorme piège... Et de ce semblant de compréhension progressive, je suis tombé sur ça:
Ce paragraphe a instauré un énorme doute sur ma compréhension. Si les pulsions sont des affects, je ne sais plus quoi penser. J'ai dû louper une épisode...
Un peu plus tôt dans le même livre:
Je pense qu'il me manque une sorte de « clef de voûte », qui ferait le lien entre cette volonté de puissance et ses formes dérivées (pulsions, affects, ...). Auriez-vous des précisions à m'apporter ?
Je vous remercie d'avance.
J'ai cru comprendre que la volonté de puissance existait en tant qu'«agir sur», en tant que relation. Que l'affect, de la même manière était également à consiéderer comme un « agir sur », et que l'interpréter avait de l'existence en tant que processus. Comme si en fin de compte tout était processualité. J'ai aussi cru comprendre que l'affect était un dérivé de la volonté de puissance. Ensuite j'ai cru comprendre que la pulsion et l'affect agissait communément dans le sens de la volonté de puissance.
Bref, toutes ces précisions ont le don de m'embrouiller l'esprit et je m'en retrouve désorienté. D'ailleurs, j'ai bien compris qu'il était insensé de considérer toutes ces notions comme des unités mais qu'il fallait bien au contraire les considérer dans leur multiplicité (les affects, les pulsions, ...).
Néanmoins je nage en pleine confusion car dans cette tentative de compréhension que j'ai essayé de tirer de La philosophie de l'esprit libre (Patrick Wotling), je complétais doucement un puzzle dont le résultat final (la cohérence « systématique » de la pensée nietzschéenne si je puis me permettre) devenait de plus en plus palpable — quoique cette palpabilité apparente puisse bien s'avérer être un énorme piège... Et de ce semblant de compréhension progressive, je suis tombé sur ça:
Patrick Wotling, La philosophie de l'esprit libre (Les passions) - p310 a écrit:[...] L'affectivité s'avère donc être le mode de communication propre aux pulsions, c'est-à-dire en quelque sorte la langue de la volonté de puissance elle-même.
On retrouve ici une idée capitale que Nietzsche a développée en particulier dans le paragraphe 19 de Par-delà bien et mal, à l'occasion de la critique de la volonté: il faut pouvoir rendre raison de la possibilité d'échanges, c'est-à-dire d'une communication, entre ces processus que sont les pulsions — or, dans l'univers de l'interprétation, il n'y a pas de communication neutre, plus précisément pas de communication qui ne traduise simultanément une situation hiérarchique, une différenciation de rang, sur la base d'une appréciation interprétative des rapports de puissance (donc de domination relative): car les pulsions ne sont pas des subtrats neutres mais bien des affects, c'est-à-dire des petites « âmes », selon l'image dont use ce même paragraphe 19 de Par-delà bien et mal. Et tel nous paraît bien être le sens déterminant de l'idée d'affect: l'activité passionnelle se ramène à une appréciation en termes de maîtrse, ou de contrôle: de maîtrise projetée, envisagée comme possible voire probable, et ce sur la base d'une évaluation des rapports de puissance.
Ce paragraphe a instauré un énorme doute sur ma compréhension. Si les pulsions sont des affects, je ne sais plus quoi penser. J'ai dû louper une épisode...
Un peu plus tôt dans le même livre:
Patrick Wotling, La philosophie de l'esprit libre (Pulsion, instinct et volonté de puissance) - p239 a écrit:La régulation du vivant est donc fondamentalement une régulation pulsionnelle, et sa vie spirituelle est une traduction interprétative de sa structure pulsionnelle. Ce serait ici le lieu de montrer que Nietzsche étend cette analyse de la vie pulsionnelle à l'ensemble de la réalité, c'est-à-dire la fait passer du monde organique au monde inorganique — et surtout de réfléchir à la manière dont Nietzsche justifie cette extension de l'idée de pulsion et d'instinct à la totalité de la réalité. Tel est le travail qu'entreprend le difficile paragraphe 36 de Par-delà bien et mal: si l'on parvient en effet à montrer qu'il nous est impossible d'accéder à autre chose qu'à de la pulsion, alors la réalité dans son ensemble devra être interprétée comme intégralement processuelle, homogène, et pensée comme un ensemble de processus pulsionnels. Le nom que donne Nietzsche à ces processus pulsionnels en tant qu'ils constituent la réalité est celui de « volonté de puissance ».
Je pense qu'il me manque une sorte de « clef de voûte », qui ferait le lien entre cette volonté de puissance et ses formes dérivées (pulsions, affects, ...). Auriez-vous des précisions à m'apporter ?
Je vous remercie d'avance.