ou la place de l'intelligence dans l'évolution de la vie ?
ou la distinction entre l'intelligence et raisonnements ?
ou vers quelles intelligibilités du milieu de vie va-t-on ?
Pour continuer cette participation, il est donc nécessaire de reprendre un des points qui semble avoir été initiateur de bon nombres de projets et de recherches scientifiques (peut-être aussi de celui de Mr.Dehaene) sur ce qu’est la conscience, et ce point est le possible isomorphisme entre l’activité cérébrale et la structure fonctionnelle de la matière (matière/énergie/information), avec comme corollaire critiquable que seule l’intelligibilité mathématique serait apte à restituer cet isomorphisme structurel total…
avant d’entrer en critique de cette théorisation, il est indispensable de proposer en première réflexion ce que serait l’intelligence dans le plan naturelle de l’évolution de notre espèce et en fin de compte quelle est sa place dans la nature…
Pour cela nous devons faire dès à présent une distinction entre la raison et l’intelligence, en partant comme premier moment de spécification de l’acte réflexif deux possibilités directionnelles, qui sont aussi deux modes de stabilisation de la conscience face au réel…
Et curieusement ces deux modes se retrouvent à toutes les époques et en tous lieux de cette planète sous des formes très diverses comme deux voix et deux voies intérieures de l’individu, qui le font être et devenir (ou pas) une personne humaine…
Comme l’acte d’intelligence est un mouvement vital, il a donc un point de départ et une direction, car tout mouvement a comme toute relation, une existence participative à l’existence de deux êtres singularisés, ou de deux parties d’un seul être, et c’est bien là la première distinction entre raison et intelligence, la première a une existence participative aux deux parties d’un seul être, alors que la deuxième a une existence participative de deux êtres singularisés…
Ainsi raisonner sur le résultat d’autres raisonnements est le pire risque d’erreurs, puisque la singularité de l’acte premier abstractif de l’intelligence c’est de percevoir par distinction une réalité en ce qu’elle est, selon certaines catégories, et donc si il y a bien un lien de causalité entre le mode naturel de l’activité de l’intelligence et le réel, c’est que seul dans le réel se trouvent des dispositions aptes à cette abstraction sensible…
Les catégories ont été incluse dans le langage par des notions spécifiques qui servent à communiquer la singularité de notre expérience de tel lieu et de telle limite, mais si elles existent aussi dans le réel, ces spécificités doivent être réparties selon un mode naturel commun, c’est ce qui reste à retrouver.
Selon ce plan visuel il est plus facile de percevoir les liens de la circulation vitale dans la matière du corps par l’apport des informations sensibles.
Lieu → → → contact sensible → → → entrée
⇩ ↖ ⇩ ↗ ⇩
Connaissance↖ ⇩ ↗ ⇩
Du milieu < Les dix ⇩ Catégories >organes corporels
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Sortie← ← mouvement de l’abstraction sensible ← ←limite
Il s’agit donc de retrouver dans le réel les spécificités qui sont à l’origine de notre sensibilité puisque c’est au travers de la formation de notre corps que la nature communique ce qu’elle est, et donc au travers de nos cinq sens, pourrions nous retrouver l’ordre structuré du réel.
Et de l’intelligibilité première que nous avons via les sens, il y a une corrélation particulière avec les quatre éléments, cela est assez évident pour marquer plus avant ce lien entre l’intelligence et le réel, puisque il est plus facilement admit que le corps soit en son milieu de vie une conséquence de la formation naturelle de tous les corps à partir du mélange des quatre éléments.
Là aussi une rapide visualisation du lien particulier qui existe entre chaque sens et certaines catégories tend à nous rapprocher de cette ‘‘connexion’‘ entre la nature et notre corps sensible, toutefois comme il est évident que les éléments ne vont jamais seul mais qu’ils s’associent à plusieurs en chaque réalité vivante ou pas, nous pouvons avec circonspection allez plus avant dans cette voie.
Les dix catégories les cinq sens les quatre éléments
Action ––––––––––––––––––––
Passion ––––––––––––––––––– le toucher ––––––––––––––– la terre
Possession ––––––––––––––––
Relation –––––––––––––––––– le goût
––––––––––––––––– L’eau
Quantité –––––––––––––––––– l’odorat
Qualité –––––––––––––––––––
Lieu ––––––––––––––––––––––
Temps –––––––––––––––––––– l’ouïe –––––––––––––––– l’air
Situation –––––––––––––––––
Substance –––––––––––––––– la vue––––––––––––––– le feu
Les dix catégories dans l’évolution de la saisie d’informations de l’intelligence face au réel…
Les dix catégories comme formalisations du réel par le langage ont émergées du réel au fil des jours par lesquels l’humanité à organisé sa vie quotidienne, et donc quand elle a dû se conformer aux expériences qui s’accumulèrent en laissant une trace mnésique significative, sorte de conceptualisation première du réel…
Vie quotidienne conceptualisations premières catégories
Le territoire appartenance lieu
La survie permanence temps
Les découvertes étonnement qualité
L’unité coopération quantité
L’inconnu recherche possession
La communication échange relation
L’exemplarité élection substance
Les usages conformité situation
Les urgences réactivité action
La mort acceptation passion
Et de ce point de vue il est donc plus simple de comprendre en quoi notre corps est en attente du réel pour que l’intelligibilité du milieu de vie nous soit concrètement favorable, car comme c’est dans une discontinuité de la sensation que nous sommes en contact avec le réel, l’intelligence devient une possibilité de continuité avec ce réel.
En ce qui concerne le raisonnement, c’est une autre disponibilité qui entre en acte puisque si la cause propre de l’abstraction sensible du premier degrés est la conscience de notre présence physique au réel, la cause propre de l’abstraction de second degrés, c’est-à-dire du raisonnement, est l’affirmation construite de l’individualisation du sujet…
Il est donc plus que certain que le raisonnement comme abstraction, a un mode de complexification supérieur mais aussi une plus difficile aptitude à se maintenir en contact avec les points vitaux de la présence physique du corps, c’est aussi pourquoi il est plus ‘‘périlleux’‘ de passer à ce mode d’abstraction sans quelques règles, ce qui a permit à certaines personnes (Descartes, Spinoza, Kant entre autres) de prendre des dispositions strictes pour conduire leurs raisonnements, mais pas nécessairement en continuité avec leurs points vitaux.
Ce que recherche ce présent travail, c’est à comprendre en quoi la reprise d’autres raisonnements pour commencer le sien est plus l’occasion d’erreurs que de prendre le réel comme début d’un savoir, et pour ce faire, une double correspondance reste à faire quant à savoir si la base universelle de l’intelligibilité se trouve dans le réel ou dans l’intelligence même, et si la communication de son propre raisonnement restitue suffisamment la complexité de la saisie à partir de sa présence individuelle.
En ce qui concerne les savoirs dit scientifiques, il est évident là aussi que leurs modes d’intelligibilités représentent une succession d’abstractions de second degrés telle que leur communication reste la plus sujette à égarement au regard des points vitaux liés au réel d’un corps dans son milieu de vie, dont la conscience individuelle a nécessairement besoin pour constituer sa pérennité, mais que la conscience collective peut se passer en reconstruisant un monde figuratif artificiel.
Il s’en suit une disjonction entre ce savoir issu du raisonnement et la présence du corps qui, comme on le sait ne peut exercer sa continuité vitale qu’avec une relation continue à un milieu de vie, et de fait plus le savoir qui provient de l’abstraction de second degrés, type scientifique, est partie prenante dans le lien que la conscience entretient avec le réel, plus une difficulté de cohérence avec le milieu de vie est patent (productions technologiques et pollutions)…
La place de l’intelligence dans la nature
Si nous proposons que l’intelligence soit dans son acte, une requalification d’une information à partir de la discontinuité de l’information sensible, il y a une proportionnalité positive à ce que le contact entre les sens et le milieu de vie soit en retour fortement modifié par l’activité de l’intelligence puisque tout échange (comme toute relation) fait participer les deux pôles par symbiose, à savoir le milieu et le corps, avec un diverse rapport entre la qualité et la quantité, c’est à ce point que tout le devenir des techniques dans le travail en porte l’évidence puisqu’elles sont les restes de l’action de l’intelligence pour remédier à cette disjonction entre les sens et le milieu de vie…
Ainsi la place de l’intelligence dans la nature serait la continuité d’un contact discontinu des sens, ou plus exactement de l’impermanence d’une direction de l’information sensible qui aurait rendu possible un nouveau cadre de gestion de l’information, jusqu’au point où les premiers raisonnements ont établi une figuration complexe du monde et sont à l’origine des cultures civilisationnelles…
Mais cela ne remet pas en cause la distinction entre intelligence et raisonnement puisqu'il existe toujours une capacité à saisir directement dans le réel des informations à partir des sens, ce sera donc là que devraient se trouver aussi les points de stabilités vitaux que le corps a nécessairement besoin pour continuer de participer à l’évolution de la vie…
En tous cas, aucune forme de connaissance ne peut se passer longtemps de ces points de références que procure l’évolution vitale, au risque de fabriquer une artificialité destructrice du milieu de vie, et plus encore de la vie tout entière…