Suite de…
"il ne reste qu’à établir en quoi la conscience au plan collectif, c’est-à-dire la conscience trans-individuelle sociopolitique, établit une correspondance et une continuité de l’information théorique et pratique, comme événementielle projection d’elle-même pour stabiliser son monde…"
Aparté :
Si d’aucuns veulent apporter une contribution négative, c’est-à-dire essentiellement critique, donc sans connaître et comprendre que l’enjeu du débat est bien autre chose qu’une évaluation rationnelle de signification ou de conceptualisation, mais doit apporter une contribution ouverte à la compréhension du sens même de l’acte de penser se déployant dans l’espace commun des consciences, c’est que ces personnes dans leurs motivations quotidiennes sont déjà dans une satisfaction d’elles mêmes et ne se ressentent pas le désir de coopérer à un travail communautaire dans la recherche du vrai et du bien commun de la société humaine, alors elles parlent "d'imposture" là où leurs activités est et restent "une forfaiture"…
Ceci dit je reprend donc le sujet en apportant une dernière implication qui pour moi justifie que l’on ne laisse pas passer plus longtemps « une tendance moderniste », celle de se servir des apports technoscientifiques pour fixer l’attention de la pensée culturelle autour d’une notion de progrès, utilisable dans des cas où justement il n’y a plus de recherche du « bien commun », mais uniquement une satisfaction d’avoir apporté sa contribution à « l’œuvre commune », et cette nuance entre "bien commun" et "œuvre commune" sera principale au sujet de ce post…
Dans le travail de S. Dehæne, une notion déontologique m’a souvent étonnée en lisant des articles ou des interviews de ce scientifique qui est en responsabilité de l’évolutivité de l’enseignement en tant que conseillé scientifique de l’éducation nationale, cette notion c’est l’implication d’inéluctabilité de l’apport des résultats scientifiques dans des domaines où la capacité de connaître semble atteindre des limites naturelles, dit autrement c’est une vision transhumaniste de l’enseignement, qui s’établirait sur une association entre une transmission humaine et une transition technique du savoir…
Et c’est là que la nuance entre "bien commun" et "œuvre commune" prend tout son sens car de vouloir associer à une coopération éducative professeur/élève, une transition technique/élève, serait en fin de compte passer de la participation au bien commun entendu ici comme « le savoir respectif de chacun pour l’entente et la collaboration de tous » à une construction d’une "œuvre commune", entendu ici comme « un savoir collectif qui entraîne nécessairement la collaboration de tous »…
Ce qui est déjà à l’œuvre depuis plusieurs décennies, se trouve d’autant plus valorisé par les recherches des neurosciences, que l’œuvre commune est indexée sur l’accumulation des savoirs et pas sur une intelligence de ses savoirs, donc sur la confusion entre la capacité d’apprendre et le but ultime du savoir, car au plan de l’unification des consciences comme dans celle d’un état, la conscience collective est une transposition culturelle des marqueurs significatifs de l’évolutivité des consciences individuelles (voir note 1 où S.Dehaene propose une acceptabilité psychophysiologique de l'enseignement et fait l'impasse sur la finalité ultime du fait de connaître)…
la sociologie à laquelle il est parfois (aussi rarement que possible pour ma part) utile de recourir propose que l’évaluation d’une société soit en effet la méta-symbolisation du parcours individuel, et en quelque sorte, fixe la stabilité de la socialisation de chacun-e, par l’acceptation consciente (voir note 1) de ces données partagées, mais pas forcement échangées nous verrons dans la conclusion l’importance entre le partage et l’échange des connaissances/informations dans l’ultime distinction entre bien commun et œuvre commune, car si nous identifions l’œuvre commune à un partage des connaissances, ce que les machines informatiques font beaucoup plus efficacement qu’un professeur, nul doute que l’évaluation neurobiologique des stimulations par la lecture serve de preuve à une assimilation du « savoir » dans un contexte éducatif primaire ou supérieur, voir terminal…
Une pose s’impose avec ce texte de S.Dehæne extrait du journal Le Point Publié le 25/12/2019 à 16h09
« Les enfants doivent retrouver à la fois confiance et sens de l'effort »
« Nous avons publié des recommandations précises sur les pédagogies et les manuels scolaires de lecture, appuyées sur les recherches en sciences cognitives. Il y a un travail similaire à faire sur l'éveil aux mathématiques, pour lequel on se coordonnera finement avec la mission Villani-Torossian. Il y a aussi un travail à faire sur la métacognition, c'est-à-dire sur l'image que l'enfant a de lui-même. Nous devons mieux diffuser les résultats des recherches qui montrent quels gestes pédagogiques favorisent les attitudes positives de l'enfant. Notre école est l'une des moins positives du monde ; elle ne libère pas la créativité des enfants et les conduit à un pessimisme qui peut ensuite durer toute la vie. C'est une chose importante à changer : les enfants doivent retrouver à la fois confiance et sens de l'effort, savoir que tous peuvent apprendre. »
La lecture de ce texte nous donne à entendre et comprendre en quelle direction la recherche coopérative des neurosciences et de l’éducation nationale vont, particulièrement comme dans cette phrase : « Nous devons mieux diffuser les résultats des recherches qui montrent quels gestes pédagogiques favorisent les attitudes positives de l'enfant. » , la concertation entre une approche technique de la connaissance et une approche pédagogique (empirique) a toujours été délicate à mener, mais dans une société qui valorise plus immédiatement la preuve scientifique en relativisant l’intelligence personnelle en situation, ce n’est plus une concertation ou une collaboration, mais plutôt un phagocytage du savoir scientifique sur l’enseignement nationale…
Sous la notion de « positive éducation » comme dans cette autre phrase : « Notre école est l'une des moins positives du monde ; elle ne libère pas la créativité des enfants et les conduit à un pessimisme qui peut ensuite durer toute la vie » n’y a-t-il pas un anachronisme dans la hiérarchisation des contacts informatifs ? Car en voulant soutenir que la plus positive des éducations serait de libérer la créativité des enfants, n’est-ce pas justement dans la recherche de faire œuvre commune par la science que cette phrase est prononcée ? dit autrement le souci des chercheurs conseillers dans l’éducation nationale, semble bel et bien être de rendre obligatoire le partage du savoir collectif issu des sciences sous une « positive attitude », en face d’un monde qui de fait ressemble de plus en plus à une transposition de ce savoir dans et par les technologies (lire la note 2 où le glissement entre l’œuvre des sciences et bien commun est confondu totalement)…
L’anachronisme est donc de préparer les enfants à entrer dans un monde qui de toutes les façons ne se fera pas sans eux, mais réclame qu’ils y soient adaptés au mieux (positivement) en ne laissant d’autre alternative selon ces dires qu’au pessimisme de n’avoir pas su prendre le train éducatif en marche et de se retrouver toute sa vie sur un quai à regarder la société rouler sur ces rails (lire la note 3 sur la position révélatrice de S.Dehæne entre élève handicapé et élève devant délivrer son plein potentiel)…
De plus dans la phrase : « Il y a un travail similaire à faire sur l'éveil aux mathématiques, pour lequel on se coordonnera finement avec la mission Villani-Torossian. Il y a aussi un travail à faire sur la métacognition, c'est-à-dire sur l'image que l'enfant a de lui-même. » n’y a-t-il pas l’aveu que seuls les élèves qui seront consciemment dans l’acceptation des connaissances scientifiques seront aptes à participer à l’opératoire œuvre commune, et que seuls celles et ceux qui possèdent un bagage de connaissances reconnues par une société technologique et mathématique ont une place ? C’est ce qui sera discuté dans mon prochain post…
Cette vision unilatérale de l’éducation, du savoir et de la socialisation est en effet une question difficile à entrevoir si nous n’évaluons pas avec justesse la distinction entre « bien commun » et « œuvre commune », (à l’instar de celles et ceux qui ne voient dans le destin humain qu’une individualisation par l’autonomisation que procure la synthèse rationnelle de l’évolution culturelle), car pour ma part, l’élève, le savant ou le citoyen n’ont pas à être en conformité avec ce qui se fait de mieux dans l’évaluation stéréo-typique de l’éducation nationale, des sciences ou de la majorité au pouvoir, bien plus pour que la société humaine garde son évolutivité naturelle, la diversité des approches éducatives, des formes distinctes d’intelligibilités du réel et une répartition de l’autorité politique devraient être d’indispensables composantes du « bien commun », puisque qu’il ne s’agit pas de faire « œuvre commune » en fixant des critères d’acceptabilités et d’in-acceptabilités mais de maintenir le travail coopératif ouvert à toutes et tous là où elle ou il en est…
La notion de modèle éducatif, épistémique ou sociologique, repose toujours sur la prévalence de telle ou telle information, puisque l’œuvre est comme un système clos, terminé en lui même et n’évoluant dès lors que dans l’incorporation du public par cette fascination qu’elle procure, là est donc la réussite scolaire, la preuve scientifique et la hiérarchisation des pouvoirs sociétaux, chacun à sa place dans cette œuvre que seule la rationalité peut engendrer comme le meilleur des mondes advenus, alors que dans le meilleur des mondes possibles si les sciences produisent une « œuvre commune », cela ne devrait pas empêcher à la société de chercher un « bien commun »…
À suivre …
Textes Publié le 25/12/2019 à 16h09 dans Le Point Propos recueillis par Louise Cuneo, Alice Pairo-Vasseur
Note 1
Que pourraient apporter de plus les neurosciences sur ce sujet ?
« L'imagerie cérébrale est l'un des éléments d'éclairage sur le cerveau des enfants, mais ce n'est pas le seul. Pour ce qui est des apprentissages scolaires, c'est souvent la psychologie, les tests standardisés, qui jouent le rôle le plus important dans la compréhension des mécanismes psychologiques. Dans un texte sur la métacognition, vous trouverez très peu de références au cerveau, mais beaucoup à la psychologie du développement, notamment sur la manière dont on se fixe des buts d'apprentissage, dont on reste motivé, dont on se décourage aussi, les leviers qui favorisent la curiosité… On commence à connaître les bases cérébrales de la curiosité (notamment les circuits de la dopamine, comme je l'évoque dans mon livre Apprendre). Je ne suis pas persuadé que les enseignants aient besoin de connaître le mécanisme cérébral sous-jacent, mais ils doivent connaître les gestes pédagogiques efficaces et les mesures psychologiques qui permettent de suivre le développement de l'enfant. »
« La France réfléchit beaucoup aux programmes, mais pas suffisamment à l'action pédagogique au quotidien »
Note 2
En quoi le Conseil scientifique peut-il aider les enseignants ?
« L'un des points les plus importants est la formation. J'ai tenu à ce que tous les travaux de notre conseil soient publiés sous forme de livre (La Science au service de l'école, Ed. Odile Jacob, 2019), parce que je pense qu'ils constituent, progressivement, un programme minimal de sciences de l'apprentissage à destination des enseignants. Il est crucial de les aider, en formation initiale comme en formation continue, et tous les jours dans la classe. La France réfléchit beaucoup aux programmes, mais pas suffisamment à l'action pédagogique au quotidien, alors qu'elle est cruciale. Dans quel ordre enseigne-t-on les choses ? Avec quels outils ? Quelles métaphores ? Quelle systématicité ? Combien de fois par jour ? Les enseignants pourraient bénéficier d'instructions pédagogiques plus claires. La direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) commence depuis deux ans à transmettre des recommandations de cet ordre-là, mais ce n'est qu'un début. »
Notes 3
Quels sont les projets à venir dans le cadre du Conseil scientifique ?
Nous nous concentrons sur la lutte contre les inégalités, parce que les comparaisons internationales révèlent qu'elles affectent particulièrement notre pays. En particulier, nous préparons des recommandations pour mieux aider les élèves en situation de handicap, qu'il soit sensoriel ou neurologique (dyslexie, dyscalculie, troubles du langage…). Nous réfléchissons actuellement à la façon dont on peut adapter les examens pour que ces enfants puissent donner leur plein potentiel. En Écosse, par exemple, les enfants sont plus nombreux à bénéficier d'adaptations à leur handicap. En France, ces adaptations sont souvent retirées au moment de l'examen, c'est profondément injuste ! L'idée est simple : mettre en valeur les talents de l'enfant, privilégier l'épanouissement plutôt que de prôner une rigide « égalité » de tous les élèves. Il faut s'adapter aux profils individuels, pour que les enfants donnent leur plein potentiel.
"il ne reste qu’à établir en quoi la conscience au plan collectif, c’est-à-dire la conscience trans-individuelle sociopolitique, établit une correspondance et une continuité de l’information théorique et pratique, comme événementielle projection d’elle-même pour stabiliser son monde…"
Aparté :
Si d’aucuns veulent apporter une contribution négative, c’est-à-dire essentiellement critique, donc sans connaître et comprendre que l’enjeu du débat est bien autre chose qu’une évaluation rationnelle de signification ou de conceptualisation, mais doit apporter une contribution ouverte à la compréhension du sens même de l’acte de penser se déployant dans l’espace commun des consciences, c’est que ces personnes dans leurs motivations quotidiennes sont déjà dans une satisfaction d’elles mêmes et ne se ressentent pas le désir de coopérer à un travail communautaire dans la recherche du vrai et du bien commun de la société humaine, alors elles parlent "d'imposture" là où leurs activités est et restent "une forfaiture"…
Ceci dit je reprend donc le sujet en apportant une dernière implication qui pour moi justifie que l’on ne laisse pas passer plus longtemps « une tendance moderniste », celle de se servir des apports technoscientifiques pour fixer l’attention de la pensée culturelle autour d’une notion de progrès, utilisable dans des cas où justement il n’y a plus de recherche du « bien commun », mais uniquement une satisfaction d’avoir apporté sa contribution à « l’œuvre commune », et cette nuance entre "bien commun" et "œuvre commune" sera principale au sujet de ce post…
Dans le travail de S. Dehæne, une notion déontologique m’a souvent étonnée en lisant des articles ou des interviews de ce scientifique qui est en responsabilité de l’évolutivité de l’enseignement en tant que conseillé scientifique de l’éducation nationale, cette notion c’est l’implication d’inéluctabilité de l’apport des résultats scientifiques dans des domaines où la capacité de connaître semble atteindre des limites naturelles, dit autrement c’est une vision transhumaniste de l’enseignement, qui s’établirait sur une association entre une transmission humaine et une transition technique du savoir…
Et c’est là que la nuance entre "bien commun" et "œuvre commune" prend tout son sens car de vouloir associer à une coopération éducative professeur/élève, une transition technique/élève, serait en fin de compte passer de la participation au bien commun entendu ici comme « le savoir respectif de chacun pour l’entente et la collaboration de tous » à une construction d’une "œuvre commune", entendu ici comme « un savoir collectif qui entraîne nécessairement la collaboration de tous »…
Ce qui est déjà à l’œuvre depuis plusieurs décennies, se trouve d’autant plus valorisé par les recherches des neurosciences, que l’œuvre commune est indexée sur l’accumulation des savoirs et pas sur une intelligence de ses savoirs, donc sur la confusion entre la capacité d’apprendre et le but ultime du savoir, car au plan de l’unification des consciences comme dans celle d’un état, la conscience collective est une transposition culturelle des marqueurs significatifs de l’évolutivité des consciences individuelles (voir note 1 où S.Dehaene propose une acceptabilité psychophysiologique de l'enseignement et fait l'impasse sur la finalité ultime du fait de connaître)…
la sociologie à laquelle il est parfois (aussi rarement que possible pour ma part) utile de recourir propose que l’évaluation d’une société soit en effet la méta-symbolisation du parcours individuel, et en quelque sorte, fixe la stabilité de la socialisation de chacun-e, par l’acceptation consciente (voir note 1) de ces données partagées, mais pas forcement échangées nous verrons dans la conclusion l’importance entre le partage et l’échange des connaissances/informations dans l’ultime distinction entre bien commun et œuvre commune, car si nous identifions l’œuvre commune à un partage des connaissances, ce que les machines informatiques font beaucoup plus efficacement qu’un professeur, nul doute que l’évaluation neurobiologique des stimulations par la lecture serve de preuve à une assimilation du « savoir » dans un contexte éducatif primaire ou supérieur, voir terminal…
Une pose s’impose avec ce texte de S.Dehæne extrait du journal Le Point Publié le 25/12/2019 à 16h09
« Les enfants doivent retrouver à la fois confiance et sens de l'effort »
« Nous avons publié des recommandations précises sur les pédagogies et les manuels scolaires de lecture, appuyées sur les recherches en sciences cognitives. Il y a un travail similaire à faire sur l'éveil aux mathématiques, pour lequel on se coordonnera finement avec la mission Villani-Torossian. Il y a aussi un travail à faire sur la métacognition, c'est-à-dire sur l'image que l'enfant a de lui-même. Nous devons mieux diffuser les résultats des recherches qui montrent quels gestes pédagogiques favorisent les attitudes positives de l'enfant. Notre école est l'une des moins positives du monde ; elle ne libère pas la créativité des enfants et les conduit à un pessimisme qui peut ensuite durer toute la vie. C'est une chose importante à changer : les enfants doivent retrouver à la fois confiance et sens de l'effort, savoir que tous peuvent apprendre. »
La lecture de ce texte nous donne à entendre et comprendre en quelle direction la recherche coopérative des neurosciences et de l’éducation nationale vont, particulièrement comme dans cette phrase : « Nous devons mieux diffuser les résultats des recherches qui montrent quels gestes pédagogiques favorisent les attitudes positives de l'enfant. » , la concertation entre une approche technique de la connaissance et une approche pédagogique (empirique) a toujours été délicate à mener, mais dans une société qui valorise plus immédiatement la preuve scientifique en relativisant l’intelligence personnelle en situation, ce n’est plus une concertation ou une collaboration, mais plutôt un phagocytage du savoir scientifique sur l’enseignement nationale…
Sous la notion de « positive éducation » comme dans cette autre phrase : « Notre école est l'une des moins positives du monde ; elle ne libère pas la créativité des enfants et les conduit à un pessimisme qui peut ensuite durer toute la vie » n’y a-t-il pas un anachronisme dans la hiérarchisation des contacts informatifs ? Car en voulant soutenir que la plus positive des éducations serait de libérer la créativité des enfants, n’est-ce pas justement dans la recherche de faire œuvre commune par la science que cette phrase est prononcée ? dit autrement le souci des chercheurs conseillers dans l’éducation nationale, semble bel et bien être de rendre obligatoire le partage du savoir collectif issu des sciences sous une « positive attitude », en face d’un monde qui de fait ressemble de plus en plus à une transposition de ce savoir dans et par les technologies (lire la note 2 où le glissement entre l’œuvre des sciences et bien commun est confondu totalement)…
L’anachronisme est donc de préparer les enfants à entrer dans un monde qui de toutes les façons ne se fera pas sans eux, mais réclame qu’ils y soient adaptés au mieux (positivement) en ne laissant d’autre alternative selon ces dires qu’au pessimisme de n’avoir pas su prendre le train éducatif en marche et de se retrouver toute sa vie sur un quai à regarder la société rouler sur ces rails (lire la note 3 sur la position révélatrice de S.Dehæne entre élève handicapé et élève devant délivrer son plein potentiel)…
De plus dans la phrase : « Il y a un travail similaire à faire sur l'éveil aux mathématiques, pour lequel on se coordonnera finement avec la mission Villani-Torossian. Il y a aussi un travail à faire sur la métacognition, c'est-à-dire sur l'image que l'enfant a de lui-même. » n’y a-t-il pas l’aveu que seuls les élèves qui seront consciemment dans l’acceptation des connaissances scientifiques seront aptes à participer à l’opératoire œuvre commune, et que seuls celles et ceux qui possèdent un bagage de connaissances reconnues par une société technologique et mathématique ont une place ? C’est ce qui sera discuté dans mon prochain post…
Cette vision unilatérale de l’éducation, du savoir et de la socialisation est en effet une question difficile à entrevoir si nous n’évaluons pas avec justesse la distinction entre « bien commun » et « œuvre commune », (à l’instar de celles et ceux qui ne voient dans le destin humain qu’une individualisation par l’autonomisation que procure la synthèse rationnelle de l’évolution culturelle), car pour ma part, l’élève, le savant ou le citoyen n’ont pas à être en conformité avec ce qui se fait de mieux dans l’évaluation stéréo-typique de l’éducation nationale, des sciences ou de la majorité au pouvoir, bien plus pour que la société humaine garde son évolutivité naturelle, la diversité des approches éducatives, des formes distinctes d’intelligibilités du réel et une répartition de l’autorité politique devraient être d’indispensables composantes du « bien commun », puisque qu’il ne s’agit pas de faire « œuvre commune » en fixant des critères d’acceptabilités et d’in-acceptabilités mais de maintenir le travail coopératif ouvert à toutes et tous là où elle ou il en est…
La notion de modèle éducatif, épistémique ou sociologique, repose toujours sur la prévalence de telle ou telle information, puisque l’œuvre est comme un système clos, terminé en lui même et n’évoluant dès lors que dans l’incorporation du public par cette fascination qu’elle procure, là est donc la réussite scolaire, la preuve scientifique et la hiérarchisation des pouvoirs sociétaux, chacun à sa place dans cette œuvre que seule la rationalité peut engendrer comme le meilleur des mondes advenus, alors que dans le meilleur des mondes possibles si les sciences produisent une « œuvre commune », cela ne devrait pas empêcher à la société de chercher un « bien commun »…
À suivre …
Textes Publié le 25/12/2019 à 16h09 dans Le Point Propos recueillis par Louise Cuneo, Alice Pairo-Vasseur
Note 1
Que pourraient apporter de plus les neurosciences sur ce sujet ?
« L'imagerie cérébrale est l'un des éléments d'éclairage sur le cerveau des enfants, mais ce n'est pas le seul. Pour ce qui est des apprentissages scolaires, c'est souvent la psychologie, les tests standardisés, qui jouent le rôle le plus important dans la compréhension des mécanismes psychologiques. Dans un texte sur la métacognition, vous trouverez très peu de références au cerveau, mais beaucoup à la psychologie du développement, notamment sur la manière dont on se fixe des buts d'apprentissage, dont on reste motivé, dont on se décourage aussi, les leviers qui favorisent la curiosité… On commence à connaître les bases cérébrales de la curiosité (notamment les circuits de la dopamine, comme je l'évoque dans mon livre Apprendre). Je ne suis pas persuadé que les enseignants aient besoin de connaître le mécanisme cérébral sous-jacent, mais ils doivent connaître les gestes pédagogiques efficaces et les mesures psychologiques qui permettent de suivre le développement de l'enfant. »
« La France réfléchit beaucoup aux programmes, mais pas suffisamment à l'action pédagogique au quotidien »
Note 2
En quoi le Conseil scientifique peut-il aider les enseignants ?
« L'un des points les plus importants est la formation. J'ai tenu à ce que tous les travaux de notre conseil soient publiés sous forme de livre (La Science au service de l'école, Ed. Odile Jacob, 2019), parce que je pense qu'ils constituent, progressivement, un programme minimal de sciences de l'apprentissage à destination des enseignants. Il est crucial de les aider, en formation initiale comme en formation continue, et tous les jours dans la classe. La France réfléchit beaucoup aux programmes, mais pas suffisamment à l'action pédagogique au quotidien, alors qu'elle est cruciale. Dans quel ordre enseigne-t-on les choses ? Avec quels outils ? Quelles métaphores ? Quelle systématicité ? Combien de fois par jour ? Les enseignants pourraient bénéficier d'instructions pédagogiques plus claires. La direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) commence depuis deux ans à transmettre des recommandations de cet ordre-là, mais ce n'est qu'un début. »
Notes 3
Quels sont les projets à venir dans le cadre du Conseil scientifique ?
Nous nous concentrons sur la lutte contre les inégalités, parce que les comparaisons internationales révèlent qu'elles affectent particulièrement notre pays. En particulier, nous préparons des recommandations pour mieux aider les élèves en situation de handicap, qu'il soit sensoriel ou neurologique (dyslexie, dyscalculie, troubles du langage…). Nous réfléchissons actuellement à la façon dont on peut adapter les examens pour que ces enfants puissent donner leur plein potentiel. En Écosse, par exemple, les enfants sont plus nombreux à bénéficier d'adaptations à leur handicap. En France, ces adaptations sont souvent retirées au moment de l'examen, c'est profondément injuste ! L'idée est simple : mettre en valeur les talents de l'enfant, privilégier l'épanouissement plutôt que de prôner une rigide « égalité » de tous les élèves. Il faut s'adapter aux profils individuels, pour que les enfants donnent leur plein potentiel.