Cet état est ou n'est pas, il n'y a pas de demi-mesure car il ne peut y avoir de gradations différentes comme dans le cas de la souffrance ou du plaisir.
Exactement.
Concernant l'ataraxie, c'est vrai que c'est assez compliqué du coup. Je n'ai pas lu énormément Épicure donc je ne préfère pas trop m'avancer.
Bien sûr on pourra alors se demander s'il s'agit là véritablement du bonheur.
Je ne pense pas que ce soit suffisant en effet. On ne peut pas se sentir heureux par la seule absence de trouble, bien que ça y participe. Mais je ne vois pas la philosophie Épicurienne seulement dans ce sens là. Pour moi, au delà de l'absence de trouble, c'est aussi une capacité à ne pas s'animer et s'embraser pour rien, il faut un juste milieux, de la
tempérance, comme dit Aristote.
et si ce dernier n'a pas atteint la perfection
Pour Spinoza, l'homme est déjà parfait, en tant qu'il est.
par réalité et perfection, j'entends la même chose.ÉthiqueII, définition VI
Le bonheur serait-il alors la joie que l'on sent à se satisfaire doublé du sentiment et du savoir d'être justifié dans l'existence en participant à l'ordonnancement du monde (on réalise notre être, notre puissance, et on en assure les conditions de possibilité et de satisfaction) ?
Peut-être oui... En tout cas il y a de ça.
Il ne faut pas non plus négliger la part d'affectivité dans le bonheur et aussi dans la philosophie spinozienne. La réalité humaine est d'abord une réalité affective.