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L'utilisation de la biologie dans les sciences humaines.

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4 participants

descriptionL'utilisation de la biologie dans les sciences humaines. - Page 4 EmptyRe: L'utilisation de la biologie dans les sciences humaines.

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jeje62 a écrit:
Je tiens à m'excuser de l'agacement que j'ai pu vous inspirer. J'ai une légère tendance à répondre de manière impulsive. Pourrions-nous dire que c'est la fougue de la jeunesse ? :roll: Je réfléchirai de manière plus posée à l'avenir.

Vous n'avez pas à vous excuser. Votre réflexion est sérieuse et vos qualités sautent aux yeux. C'est ce que j'appellerai votre "synthétisme débridé" qui constitue un obstacle et qui plombe les fondements de vos hypothèses. Ce qui ne m'empêche pas le moins du monde de prendre plaisir à discuter avec vous.

jeje62 a écrit:
Je n'apprécie pas le pourquoi car je considère qu'à cette question il n'y a pas de réponse précise. Le pourquoi implique une multitude de réponses et je pense que je tente d'isoler chacune des réponses pour les expliquer.

C'est en effet une entreprise indéfinie, qui a de quoi contrarier un scientifique. Mais cette question du pourquoi compte moins par les résultats impossibles auxquels elle ne mène pas que par l'obligation où elle nous jette de penser sans interruption, de multiplier, moins les réponses que les hypothèses, les perspectives, l'expérimentation intellectuelle, et plus encore, pour qui s'intéresse aux choses mêmes. Je ne sais pas si vous connaissez Kant, mais sa Critique de la Raison Pure devrait satisfaire vos exigences intellectuelles, car c'est l'œuvre majeure pour qui veut mettre de l'ordre dans sa pensée.

jeje62 a écrit:
La communication s'exprime de diverses façons. La plus courante étant la parole. Le langage est amusant car finalement, il n'y a que soi pour comprendre vraiment ce qui est dit par soi. Une fois maîtrisé, le langage manipulé avec aisance est une grande arme, non seulement pour mieux se protéger soi, mais permet aussi une meilleure compréhension des personnes qui nous entourent. En effet à force de jouer sur les mots, on en découvre les multiples sens et sous-entendus.

C'est ce qui fait la beauté de la chose. Sans cela, pas de parole incarnée. La parole est humaine, de bout en bout. Le malentendu lui est consubstantiel. Or c'est très exactement cela, la communication. Si tout ce que nous disons était à la fois complètement dit et entendu (au double sens d'entendre et de comprendre) au moment où on le dit à celui à qui on le dit, la parole ne serait pas humaine, ou les hommes ne parleraient pas ; ils ne seraient jamais que traversés par quelque chose ou quelqu'un qui pense et se pense en eux. (Émanation cosmique ou divine, comme le pensaient les stoïciens ? Qui sait ?) Parler, vous l'avez bien compris, c'est mobiliser une myriade de choses qui, sans parler, disent quelque chose (cf. le paraverbal, la proxémie, etc.). De sorte qu'il nous faut bien admettre que, quand nous ne serions que deux à parler, quand deux personnes se parlent, ce n'est pas seulement un dialogue, mais un concert : plusieurs choses parlent en même temps. C'est plus ou moins cacophonique, euphonique ou symphonique, selon qu'on est capable de syntonie. Preuve qu'une conversation ne peut jamais n'être qu'intellectuelle, il y faut une quelconque forme de collaboration. On retrouve la notion d'implication : de l'énoncé, des personnes en présence et du contexte extérieur.

Dernière remarque à ce sujet : vous dites qu'il n'y a que soi pour se comprendre soi. Méfiance...
Nietzsche a écrit:
Nous restons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas, nous ne pouvons faire autrement que de nous prendre pour autre chose que ce que nous sommes, pour nous vaut de toute éternité la formule : "Chacun est à soi-même le plus lointain".

La généalogie de la morale, Avant-propos, § 1.

Encore Nietzsche n'est-il pas original ici, c'est aussi vieux que le monde.

jeje62 a écrit:
Je me rends compte à l'instant que le système de scolarisation réduit les capacités de vue d'ensemble. A moins que cela ne s'applique qu'à moi.

Ça s'applique malheureusement à beaucoup d'élèves. Il est désobligeant, qu'on le veuille ou non, de pointer systématiquement du doigt l'institution scolaire. Il n'est pas moins vrai qu'elle déstructure un nombre ahurissant d'élèves qui ne savent plus, au bout du compte, qu'ils sont intelligents, et qui, quand on leur demande, non de réfléchir — on ne le leur demande plus (ce n'est pas républicain, paraît-il) —, mais de répondre à des consignes et à des questions, restent complètement désemparés s'ils n'ont pas la méthode mais seulement leur intelligence, toute leur intelligence, rien que leur intelligence. Le voilà le cache-misère sacrificiel confectionné par la technocratie égalitaire : la méthode (qui, en fait de méthode, n'est qu'une collection de tiroirs, un musée des citations, une fosse luxueuse et confortable, aseptisée, d'où l'on regarde, moqueur mais fasciné, envieux mais improbateur, les penseurs qui passent. Or c'est cela, la méthode, se promener, frayer son chemin).

jeje62 a écrit:
La Biologie explique quelque chose, les sciences humaines une autre, elles parlent du même sujet mais de façons différentes et font exactement ce que je fais. Je réduis. Ils réduisent leurs explications à leurs domaines de compétences. Pourtant les deux domaines expliquent l'être humain non ?

En effet. Dans ce cas, découvrez vite Aristote. Il ne peut pas ne pas convenir à un scientifique.

Dernière édition par Euterpe le Jeu 13 Fév 2014 - 0:42, édité 2 fois

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Je connais Kant, philosophe que j'apprécie. Mais je n'ai pas lu ses ouvrages, je ne connais de lui que des extraits. Eh bien voilà donc ma future lecture :).

En effet je comprends votre mise en garde, qui est loin d'être fausse, mais je me demande si notre méconnaissance de nous-mêmes n'est pas due à nous-mêmes. Une volonté propre de ne pas voir. Un manque de lucidité peut-être. Ne dit-on pas que la vérité fait parfois souffrir ? N'est-ce pas là le parfait exemple d'un déni ? Un refus de voir ce qui saute aux yeux mais qui est impensable ? On refuse souvent de s'accepter ou de se voir, de peur de ce que l'on pourrait voir. On est bien souvent ce que l'on critique.

Je ne critique pas la scolarisation, mais les méthodes utilisées.

Quant à Aristote, je me renseignerai sur ce philosophe :).

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jeje62 a écrit:
je me demande si notre méconnaissance de nous-mêmes n'est pas due à nous-mêmes. Une volonté propre de ne pas voir. Un manque de lucidité peut-être.

Ça dépend de quoi exactement vous parlez. Si c'est de la difficulté à accepter ce que, d'une certaine manière, nous savons de nous-mêmes, autrement dit nos défauts, nos tares, etc. (en général, on accepte volontiers ses qualités supposées), c'est une chose. Sachant que ce que nous supposons être nos qualités et nos défauts relève en partie de représentations, de jugements, etc. Rien ne garantit que ces représentations soient absolument vraies. Je ne dis pas fausses, soyons clairs, mais fragiles, toujours susceptibles d'être modifiées en fonction des événements. Mais on ne se voit jamais soi-même, on aurait beau essayer qu'on n'y arriverait pas. Ça c'est autre chose. On a beau parler de conscience de soi, on en reste encore aux représentations. Pour le reste, nous sommes comme les objets : ils ne se voient pas eux-mêmes. Pour que cela fût possible, il faudrait que nous pussions nous dédoubler.

jeje62 a écrit:
Quant à Aristote, je me renseignerai sur ce philosophe :).

Pour la biologie il est fondamental et passionnant. J'en profite pour rappeler que la bibliothèque du forum est très fournie et qu'elle est faite pour que les membres puissent y effectuer des recherches : on y trouve non seulement des milliers d'œuvres et d'articles en ligne à télécharger, mais, depuis quelque temps, des documentaires et conférences video en très grand nombre. Pour Aristote, voyez plutôt ici. Il y a de quoi faire.

Dernière édition par Euterpe le Jeu 13 Fév 2014 - 0:44, édité 1 fois

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Oui je comprends ce que vous voulez dire, c'est bien cela dont je voulais parler.

Bien je prendrai le temps d'étudier. Quant aux conférences vidéo, certaines sont dans une langue que je maîtrise mal, il me faudra donc reprendre mes cours de langue  :roll: .

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Une étude a récemment été menée : Considérant un panel d'hommes et de femmes aux mœurs fidèles ou libérées, l'étude a montré que la voix déterminait le caractère de la personne quant à sa sexualité. En somme la voix grave de l'homme, provoquée par la testostérone, et celle de la femme, provoquée par les œstrogènes, pourraient indiquer les tendances de fidélité.

Puisqu'un homme possède plus de testostérone lorsqu'il a la voix grave, une voix aiguë serait signe de fidélité. Inversement pour les femmes.

L'étude a confirmé cette hypothèse dans la majeure partie des cas présentés.
D'après ces considérations biologiques, on devrait pouvoir comprendre l'origine des mœurs originales de certains.
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