Ne vous retrouvez-vous pas (même "un peu") dans ces lignes ?
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/il-faut-devenir-le-roi-d-internet-plutot-que-son-sujet_1080462.html
Selon moi, nous ne sommes pas addict à Internet, mais à la communication. Quand nous publions quelque chose, nous attendons des réactions, ces réactions nous procurent du plaisir, nous en redemandons. C'est un processus d'escalade. Que nous soyons au travail ou à la maison, il reste le même. Et je pense qu'il est potentiellement dangereux parce qu'à un moment donné, on ne se contrôle plus.
Cardinal: Bonjour, quels étaient les principaux symptômes de votre "addiction" à Internet? Une cure de six mois est-elle suffisante? Merci.
Il m'aura fallu trois mois pour réllement débrancher. Pendant trois mois, tout en étant hors ligne, je vivais sur le rythme du net. J'écrivais tout le temps comme si j'avais à répondre à des lecteurs imaginaires. Débrancher ne suffit pas. Il faut changer de rythme existentiel pour réellement déconnecter. J'ai mis trois mois à le comprendre. Si on m'avait expliqué ça avant, j'aurais sans doute pu gagner pas mal de temps. Les symptômes ne sont pas évident à décrypter. Je ne m'ennuyais jamais. J'avais toujours quelque chose à faire sur le net. La nuit, quand je me levais pour aller aux toilettes, je regardais mes messages. Le jour, je regardais mes mails, cinq minutes après, je les regardais à nouveau. C'était perpétuel. J'étais victime de la dictature du temps réel. A table, même en famille, j'avais mon Iphone à portée de main. A la moindre alerte, je bondissais. J'étais si préoccupé par mes combats philosophiques, politiques, esthétiques... que je ne pensais qu'à eux. Avec le net, j'avais la possibilité de ne jamais débrancher de mes sujets. J'ai vécu une grande émulation intellectuelle, mais j'ai terminé épuisé, brûlé... Débrancher était devenu une nécessité physique.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/il-faut-devenir-le-roi-d-internet-plutot-que-son-sujet_1080462.html