Gnomon, je vais tenter de vous répondre bien que votre commentaire soit très riche et très approfondi. Si j'oublie certains arguments j'en suis désolé. Pour vous répondre, je vais tenter de donner les définitions que je trouve plausibles aux concepts autour desquels nous débattons. Vous verrez je pense la différence entre nos deux thèses.
L'objectivité est selon moi l'expression la plus parfaite de la raison. Elle est dénuée de jugement, lequel est subjectif et guidé par les sentiments, elle est dénuée d'a priori, subjectif par définition, et elle demeure notre seul moyen d'acquérir des connaissances. Être objectif c'est écarter nos sentiments, intuitions et passions au profit de notre seule raison. Pour moi c'est impossible.
La connaissance est donc pour moi une idée qui est universellement vraie. S'il existe un cas particulier alors nous n'avons pas affaire à une connaissance.
De ces deux définitions j'écarte donc l'expérience comme moyen d'avoir une connaissance objective. Pourquoi ? Parce que l'expérience est selon moi toute interaction que nous avons avec le réel mais qui se caractérise par une réaction constante que nous avons vis-à-vis du réel. En d'autres termes nous subissons notre relation au réel. Ainsi ce sont nos affects qui sont les premiers consultés, puis vient notre réflexion et notre analyse. Mais ces deux dernières sont nécessairement corrompues par nos affects, il n'est donc aucun moyen de pouvoir analyser une expérience de manière objective.
Je pourrais prendre l'exemple de Kierkegaard qui dans La Répétition tente l'expérience de passer la même soirée deux fois. Cette soirée est totalement identique, il va au restaurant (le même), à l'opéra (au même endroit, la même représentation). Or ces deux expériences, bien qu'identiques, l'affecteront de manière totalement différente. Il lui sera donc impossible d'avoir une réflexion objective sur ses expériences. De la même manière une répétition est nécessairement quelque chose qui a déjà existé sinon ce ne serait pas répété, or ce sont deux expériences distinctes qui nous affectent de manière distincte. Vous parlez de vérité objective ; là aussi je vais recourir à Kierkegaard qui dans ses Miettes Philosophiques déclarait que la "vérité est subjectivité et la subjectivité est vérité. En effet le réel ne vous sera dévoilé qu'à travers le prisme de vos expériences passées, de vos affects et de vos perceptions. Selon une situation réunissant plusieurs protagonistes chacun aura une expérience différente de cette situation réelle et n'aura donc pas le même jugement. Ou bien ils arriveront à la même conclusion mais pour des causes différentes. Dans une salle de cinéma il y a ceux qui ont aimé le film, d'autres qui ne l'on pas aimé et chacun aura aimé ou pas aimé pour des raisons différentes.
Enfin vous parlez de vérités scientifiques. Je pense, mais ce n'est qu'une opinion, qu'il n'y a de vérité scientifique établie uniquement parce que l'on n'a pas vu les cas exceptionnels qui les infirment. Jusqu'à Copernic la Terre était au centre de l'univers.
Pour ce qui est de La Rochefoucauld, je ne suis pas nécessairement d'accord avec son affirmation. Être jaloux c'est avoir peur de perdre ce que l'on possède au profit d'un autre. Je pense que c'est plus dans la haine de cet autre que se révèle la jalousie que dans notre propre image. Je suis jaloux du meilleur ami de ma femme non parce que je me sens délaissé ou que je doive partager des moments privilégiés avec cet autre mais parce que j'ai peur de perdre les rares moments que je possède encore avec elle donc je me mets à détester cet autre et c'est ainsi que s'exprime ma jalousie. Il y a une part d'égocentrisme certes mais il n'est pas prépondérant. Il est davantage important dans l'envie selon moi.
L'objectivité est selon moi l'expression la plus parfaite de la raison. Elle est dénuée de jugement, lequel est subjectif et guidé par les sentiments, elle est dénuée d'a priori, subjectif par définition, et elle demeure notre seul moyen d'acquérir des connaissances. Être objectif c'est écarter nos sentiments, intuitions et passions au profit de notre seule raison. Pour moi c'est impossible.
La connaissance est donc pour moi une idée qui est universellement vraie. S'il existe un cas particulier alors nous n'avons pas affaire à une connaissance.
De ces deux définitions j'écarte donc l'expérience comme moyen d'avoir une connaissance objective. Pourquoi ? Parce que l'expérience est selon moi toute interaction que nous avons avec le réel mais qui se caractérise par une réaction constante que nous avons vis-à-vis du réel. En d'autres termes nous subissons notre relation au réel. Ainsi ce sont nos affects qui sont les premiers consultés, puis vient notre réflexion et notre analyse. Mais ces deux dernières sont nécessairement corrompues par nos affects, il n'est donc aucun moyen de pouvoir analyser une expérience de manière objective.
Je pourrais prendre l'exemple de Kierkegaard qui dans La Répétition tente l'expérience de passer la même soirée deux fois. Cette soirée est totalement identique, il va au restaurant (le même), à l'opéra (au même endroit, la même représentation). Or ces deux expériences, bien qu'identiques, l'affecteront de manière totalement différente. Il lui sera donc impossible d'avoir une réflexion objective sur ses expériences. De la même manière une répétition est nécessairement quelque chose qui a déjà existé sinon ce ne serait pas répété, or ce sont deux expériences distinctes qui nous affectent de manière distincte. Vous parlez de vérité objective ; là aussi je vais recourir à Kierkegaard qui dans ses Miettes Philosophiques déclarait que la "vérité est subjectivité et la subjectivité est vérité. En effet le réel ne vous sera dévoilé qu'à travers le prisme de vos expériences passées, de vos affects et de vos perceptions. Selon une situation réunissant plusieurs protagonistes chacun aura une expérience différente de cette situation réelle et n'aura donc pas le même jugement. Ou bien ils arriveront à la même conclusion mais pour des causes différentes. Dans une salle de cinéma il y a ceux qui ont aimé le film, d'autres qui ne l'on pas aimé et chacun aura aimé ou pas aimé pour des raisons différentes.
Enfin vous parlez de vérités scientifiques. Je pense, mais ce n'est qu'une opinion, qu'il n'y a de vérité scientifique établie uniquement parce que l'on n'a pas vu les cas exceptionnels qui les infirment. Jusqu'à Copernic la Terre était au centre de l'univers.
Pour ce qui est de La Rochefoucauld, je ne suis pas nécessairement d'accord avec son affirmation. Être jaloux c'est avoir peur de perdre ce que l'on possède au profit d'un autre. Je pense que c'est plus dans la haine de cet autre que se révèle la jalousie que dans notre propre image. Je suis jaloux du meilleur ami de ma femme non parce que je me sens délaissé ou que je doive partager des moments privilégiés avec cet autre mais parce que j'ai peur de perdre les rares moments que je possède encore avec elle donc je me mets à détester cet autre et c'est ainsi que s'exprime ma jalousie. Il y a une part d'égocentrisme certes mais il n'est pas prépondérant. Il est davantage important dans l'envie selon moi.