Liber a écrit: Vous pouvez trouver des renseignements sur la pensée politique de Nietzsche en lisant le livre de Marc Sautet : Nietzsche et la Commune (introduction seulement).
Grâce à vous Liber, je viens de me régaler de cette gourmandise de Sautet. Ce que je viens de suggérer comme étant le choix délibéré de Nietzsche de ne pas penser le politique "frontalement" (je parle de la recherche d'un changement de paradigme humain) trouve une résonance autrement magistrale dans cette introduction de
Nietzsche et la Commune : Sautet y a en effet pour ambition de démontrer que la première œuvre de Nietzsche,
sa Naissance de la Tragédie est une "réponse esthétique à un problème politique". Nietzsche n'était évidemment pas dans sa tour d'ivoire, ni du point de vue des événements qui l'entouraient, ni d'ailleurs du point de vue de l'histoire de la philosophie. Que Nietzsche ait eu très vite l'intuition que le soulèvement des masses prolétariennes ne trouverait pas de réponse sur le terrain proprement politique à court terme, comme à long terme, et que dans tous les cas le prix à payer serait considérable, cela me semble indiscutable. D'où aussi ce choix de penser le politique sur un autre terrain. Ce qui en effet n'est pas tout à fait la même chose que de ne pas penser le politique. J'en prends bonne note tout en conservant volontiers l'avis d'Euterpe ci-dessus : "cela n'en fait pas pour autant un politique". Il y a un malaise, un mal être entre Nietzsche et le problème (le spectre) du politique. Sautet en rend compte en partie aussi me semble-t-il.
Sauf mauvaise lecture de ma part, j'ai rencontré deux affirmations qui m'ont surpris : 1°) Nietzsche se serait exprimé ouvertement et publiquement contre l'idéologie allemande, contre cet idéal de "nation allemande "(peut-être à la Fichte ?) ? 2°) Nietzsche aurait vers la fin de son œuvre souhaité l'avènement du socialisme pour favoriser l'apparition du surhomme (là j'ai dû mal lire, je vais vérifier) ?
Nota bene : on y trouve aussi la satisfaction de Nietzsche d'avoir été qualifié "d'aristocrate radical" par un commentateur de l'époque. Nietzsche lui écrit pour l'en remercier.