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Nietzsche et la philosophie.

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5 participants

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Vous pouvez trouver des renseignements sur la pensée politique de Nietzsche en lisant le livre de Marc Sautet : Nietzsche et la Commune (introduction seulement).

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Liber a écrit:
Vous pouvez trouver des renseignements sur la pensée politique de Nietzsche en lisant le livre de Marc Sautet : Nietzsche et la Commune (introduction seulement).

N'en jetez plus !

En réalité, c'est un vrai bonheur, vos références, car je vais pouvoir argumenter davantage. Thanks Liber.

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Vous avez également Philippe Lacoue-Labarthe, L'imitation des Modernes, 1986 ; et François Leroux, Figures de la souveraineté. Nietzsche et la question politique, 1997. Il faudrait que je m'y replonge un peu, mais tout ça ne m'a jamais convaincu. On dirait qu'ils voudraient tous faire de Nietzsche un hyper ministre à la tête d'un ministère fusionnant la culture et l'éducation, un hyper ministère donc, plus important encore que le ministère de l'intérieur. Ils misent beaucoup sur le Nietzsche éducateur pour en faire un politique. Mais c'est parce que Nietzsche est aussi un grec. Il ne suffit pas de savoir qu'il était plus que sensible à certains événements effectivement politiques pour en faire un politique.

C'est épuisant de voir tous ces fous s'occuper de politique à propos de tout et de n'importe quoi depuis quelques décennies. Les penseurs politiques contemporains, on les connaît, il n'y a pas de mystère, il suffit de lire leurs œuvres ; point n'est besoin de chercher des philosophies politiques "oubliées" ou "cachées" que personne n'aurait décelées, chez Nietzsche ou chez d'autres.

Dernière édition par Euterpe le Jeu 20 Juil 2017 - 16:12, édité 2 fois

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Euterpe a écrit:
C'est épuisant de voir tous ces fous s'occuper de politique à propos de tout et de n'importe quoi depuis quelques décennies. Les penseurs politiques contemporains, on les connaît, il n'y a pas de mystère, il suffit de lire leurs œuvres ; point n'est besoin de chercher des philosophies politiques "oubliées" ou "cachées" que personne n'aurait décelées, chez Nietzsche ou chez d'autres.

Je subodore que vous me relancez... Tout de même Euterpe, n'est-il pas surprenant, après Kant et ses problématiques historique et cosmopolitique (chez lui aussi il y a des prophéties mais plus difficiles à réaliser...), après Hegel et sa philosophie de l'histoire, à deux encablures de Marx, de voir surgir cet ovni nietzschéen (certes il y aura Kierkegaard outre-baltique) qui, au sein de ce fourmillement d'hégéliens de droite et de gauche, prend justement le parti pris de ne pas réellement penser le politique ? Plus je me questionne à ce sujet, plus je pense évidemment que c'est tout à fait délibérément que Nietzsche "se contente" de critiquer l'État et les idées anarchistes. Nietzsche a autre chose à faire et comme il se fait en réalité une haute idée de l'homme (sinon à quoi bon philosopher, - il est bien plus haut qu'un Cioran - me semble-t-il), Nietzsche préfère "brader" le politique pour dire en quelque sorte : quel que soit le fonctionnement théorique de la société ou du politique que vous me présenterez, il ne sera susceptible de retenir mon attention que s'il favorise l'émergence de l'homme aristocratique en tout homme. Et Nietzsche fait encore ce choix : ce n'est pas par la mise en place de tel ou tel fonctionnement politique que l'humanité pourra réussir dans cette haute ambition pour l'homme, c'est par le changement de paradigme humain. En ce sens, vous auriez raison, Euterpe, Nietzsche ne serait pas contradictoire dans sa pensée du politique, il assumerait au contraire un choix de priorité et d'objectif.
Il appartient ensuite à son lecteur de juger... et de juger notamment sa contribution à l'idéologie allemande.

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Liber a écrit:
Vous pouvez trouver des renseignements sur la pensée politique de Nietzsche en lisant le livre de Marc Sautet : Nietzsche et la Commune (introduction seulement).

Grâce à vous Liber, je viens de me régaler de cette gourmandise de Sautet. Ce que je viens de suggérer comme étant le choix délibéré de Nietzsche de ne pas penser le politique "frontalement" (je parle de la recherche d'un changement de paradigme humain) trouve une résonance autrement magistrale dans cette introduction de Nietzsche et la Commune : Sautet y a en effet pour ambition de démontrer que la première œuvre de Nietzsche, sa Naissance de la Tragédie est une "réponse esthétique à un problème politique". Nietzsche n'était évidemment pas dans sa tour d'ivoire, ni du point de vue des événements qui l'entouraient, ni d'ailleurs du point de vue de l'histoire de la philosophie. Que Nietzsche ait eu très vite l'intuition que le soulèvement des masses prolétariennes ne trouverait pas de réponse sur le terrain proprement politique à court terme, comme à long terme, et que dans tous les cas le prix à payer serait considérable, cela me semble indiscutable. D'où aussi ce choix de penser le politique sur un autre terrain. Ce qui en effet n'est pas tout à fait la même chose que de ne pas penser le politique. J'en prends bonne note tout en conservant volontiers l'avis d'Euterpe ci-dessus : "cela n'en fait pas pour autant un politique". Il y a un malaise, un mal être entre Nietzsche et le problème (le spectre) du politique. Sautet en rend compte en partie aussi me semble-t-il.

Sauf mauvaise lecture de ma part, j'ai rencontré deux affirmations qui m'ont surpris : 1°) Nietzsche se serait exprimé ouvertement et publiquement contre l'idéologie allemande, contre cet idéal de "nation allemande "(peut-être à la Fichte ?) ? 2°) Nietzsche aurait vers la fin de son œuvre souhaité l'avènement du socialisme pour favoriser l'apparition du surhomme (là j'ai dû mal lire, je vais vérifier) ?

Nota bene : on y trouve aussi la satisfaction de Nietzsche d'avoir été qualifié "d'aristocrate radical" par un commentateur de l'époque. Nietzsche lui écrit pour l'en remercier.
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