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Tom a écrit:Il est vrai Janus que la liberté au sens métaphysique n'est pas sans intérêt, et puisque vous évoquez Kant, parlons-en.
Je juge les disputes métaphysiques comme une perte de temps, je trouve qu'on échappe au vrai problème à ne saisir que le problème métaphysique pour lui-même. Je vais m'attacher à la solution de la 3ème antinomie de la raison pure de la Critique de la raison pure. Mais faisons comme rappel un petit détour formel par l'exposition de la 3ème antinomie.
Qu'observons-nous ? Déjà, par exemple dans mon édition (GF) chacune des thèses et antithèses est exposée l'une en face d'une autre, toutes s'opposent bec et ongles. Pourquoi une telle forme ? Ce que Kant veut signifier c'est que la métaphysique est un problème quand elle s'attache à des questions métaphysiques comme "la liberté existe-t-elle ?", et que faute de solution, la métaphysique rentre dans des disputes qui n'en finissent pas. La raison ici se révèle dialectique et reste collée à ses contradictions.
Passons à la solution, parce qu'il y en a une !
Ce que Kant nous révèle c'est que la liberté n'est pas impossible. On pourrait se dire, "c'est tout...", mais justement c'est plus malin que ça : quand un enfant de deux ans dit : "c'est pas juste", que fait-il ? Il fait appel en lui à un certain sens moral et juge du monde tel qu'il est à partir de son idée du monde tel qu'il devrait être. Le mythomane pourrait très bien arrêter de mentir, et s'il le fait c'est qu'il a fait appel en lui à l'idée du devoir. Tout ça est déjà sur un plan pratique puisque sans contradiction avec le monde phénoménal. Enfin, je vous renvoie à la 3ème antinomie...
Toute la solution va vers une direction : sortir de la liberté métaphysique pour un plan plus pratique. Le mouvement de Kant est pertinent, mais il faut aller plus loin : rentrer dans le domaine où la liberté peut se réaliser. Ce monde, c'est celui des phénomènes (sociaux, économiques, politiques) où l'on juge du monde tel qu'il devrait être et où l'on agit librement dans les limites mêmes de la liberté.