Vous allez beaucoup trop vite gaz, vous voulez à toute force envisager les choses sans les avoir méditées. La réflexion s'inscrit dans la durée. Comment voulez-vous avancer sans vous donner la matière sans laquelle vous ne pouvez pas élaborer une quelconque pensée. Prenez le temps de bien lire aussi (les messages, mais aussi l'intégralité des topics, pour éviter les redites - vous dites souvent que vous n'avez pas tout lu...)
Reprenons.
Le dire ainsi pourrait laisser supposer que la réponse philosophique est une indécision, un "ni oui ni non", un "peut-être que oui, peut-être que non"... Il y a des réponses philosophiques tranchées à maintes questions. Il y a des oui et des non, en philosophie... Les philosophes tranchent les questions, s'orientent avec décision.
Nouvelle précision : s'il y a bien une chose qu'on doit éviter comme la peste en philosophie, c'est la lecture littérale des textes (on ne lit pas des textes philosophiques comme on lit des articles de la presse quotidienne) ; de même que l'on doit se méfier des évidences comme de la peste (c'est un point qu'elle a en commun avec les sciences). Quand on dit qu'un savoir doit être vécu, ce n'est pas : "Tiens ! je veux expérimenter la loi de l'attraction ! Je saute de l'immeuble pour que mon savoir soit vécu !" La philosophie, c'est l'amour de la sagesse, c'est la recherche de la sagesse. La sagesse implique un savoir, mais un savoir qui permette aux hommes de vivre sagement, en se conformant à ce qu'ils savent de l'être. La question philosophique par excellence, c'est le bien vivre (eu zèn, en grec ; cf. le Philèbe, de Platon), d'où la place privilégiée accordée à la politique (la Justice), en philosophie. Prenons un autre exemple, banal : une personne vole tout son argent à une autre, dans la rue, en lui dérobant son sac ; la police l'interpelle et l'interroge : elle avoue qu'elle savait qu'en volant, elle commettait un délit, mais elle l'a quand même commis. Elle savait. Mais elle ne vit pas en conformité avec ce qu'elle sait. Savoir n'est pas comprendre (agir - cf. Spinoza). Un savoir vivant, c'est un savoir qui est agi : on vit ce qu'on sait, on vit en fonction de ce qu'on sait. Il n'y a pas meilleur critère, du reste, pour distinguer entre celui qui a véritablement des principes, et celui qui prétend en avoir mais dont les actes ne sont jamais conformes à ses prétendus principes.
C'est confus, votre exemple ne convient pas et tel que vous le présentez, on n'y trouve aucun rapport avec la philosophie. Encore une fois, il ne suffit pas de se poser des questions pour croire qu'on philosophe. Il y a des questions spécifiquement philosophiques.
Vous inversez les termes de la proposition ! Soyez attentif. Je ne vous dis pas que juger, c'est philosopher ; je vous dis que philosopher, c'est juger (à noter que le débat ne porte pas - pas encore du moins - sur la nature de ce qui est jugé). Bref, la banane est un fruit, mais tous les fruits ne sont pas des bananes... La logique est une invention de la philosophie...
Vous n'avez rien compris. Prenons un exemple : tous les enfants dessinent ; très peu deviendront des dessinateurs. Pourquoi ? Tous les enfants posent des questions et se posent des questions ; tous ne deviendront pas philosophes. Pourquoi ? Bref, si une expérience vécue était, de soi, philosophique, on pourrait dire tout autant que, puisque tous les enfants dessinent, tout le monde est dessinateur - ce qui est très loin d'être le cas -, ou que, puisque tous les enfants posent des questions, tous sont philosophes.
Ça, ça ne veut rien dire.
Dernière édition par Euterpe le Mar 16 Aoû 2016 - 16:29, édité 3 fois
Reprenons.
gaz a écrit:La réponse philosophique ne se trouve pas dans la finalité puisqu'elle n'est pas une réponse finalisée comme oui/non.
Le dire ainsi pourrait laisser supposer que la réponse philosophique est une indécision, un "ni oui ni non", un "peut-être que oui, peut-être que non"... Il y a des réponses philosophiques tranchées à maintes questions. Il y a des oui et des non, en philosophie... Les philosophes tranchent les questions, s'orientent avec décision.
gaz a écrit:Euterpe a écrit:Attention, je ne réduis pas le savoir au seul savoir livresque. Un savoir qui n'est pas vécu ne vaut rien (de toute façon l'intellectualisme est insupportable).
Là je trouve ça étrange, vous dites que le savoir qui n'est pas vécu ne vaut rien ! Vous auriez donc vécu tout ce que vous avez lu ? Avec votre savoir, j'imagine que vous en passez du temps à lire, alors si en plus vous l'avez vécu afin de tout expérimenter !
Nouvelle précision : s'il y a bien une chose qu'on doit éviter comme la peste en philosophie, c'est la lecture littérale des textes (on ne lit pas des textes philosophiques comme on lit des articles de la presse quotidienne) ; de même que l'on doit se méfier des évidences comme de la peste (c'est un point qu'elle a en commun avec les sciences). Quand on dit qu'un savoir doit être vécu, ce n'est pas : "Tiens ! je veux expérimenter la loi de l'attraction ! Je saute de l'immeuble pour que mon savoir soit vécu !" La philosophie, c'est l'amour de la sagesse, c'est la recherche de la sagesse. La sagesse implique un savoir, mais un savoir qui permette aux hommes de vivre sagement, en se conformant à ce qu'ils savent de l'être. La question philosophique par excellence, c'est le bien vivre (eu zèn, en grec ; cf. le Philèbe, de Platon), d'où la place privilégiée accordée à la politique (la Justice), en philosophie. Prenons un autre exemple, banal : une personne vole tout son argent à une autre, dans la rue, en lui dérobant son sac ; la police l'interpelle et l'interroge : elle avoue qu'elle savait qu'en volant, elle commettait un délit, mais elle l'a quand même commis. Elle savait. Mais elle ne vit pas en conformité avec ce qu'elle sait. Savoir n'est pas comprendre (agir - cf. Spinoza). Un savoir vivant, c'est un savoir qui est agi : on vit ce qu'on sait, on vit en fonction de ce qu'on sait. Il n'y a pas meilleur critère, du reste, pour distinguer entre celui qui a véritablement des principes, et celui qui prétend en avoir mais dont les actes ne sont jamais conformes à ses prétendus principes.
gaz a écrit:le fait de se demander pourquoi on trouve que nos enfants grandissent vraiment trop vite ? Et bien parce que l'on vit leur époque avec notre regard d'aujourd'hui en pratiquant un copier-coller de notre expérience de l'espace-temps de cette époque propre.
C'est confus, votre exemple ne convient pas et tel que vous le présentez, on n'y trouve aucun rapport avec la philosophie. Encore une fois, il ne suffit pas de se poser des questions pour croire qu'on philosophe. Il y a des questions spécifiquement philosophiques.
gaz a écrit:Euterpe a écrit:Là vous dites quelque chose d'important et de significatif : un savoir qui aide à juger. Voyez comme le savoir dont on parle n'est pas fait pour collectionner des coquillages comme le fait un intellectuel idiot, mais uniquement pour juger (par vous-même). Là, on se rapproche très nettement de la philosophie. Acquérir un savoir qui aide à vivre, qui fait vivre.
Mais justement, juger n'est pas philosopher !
Vous inversez les termes de la proposition ! Soyez attentif. Je ne vous dis pas que juger, c'est philosopher ; je vous dis que philosopher, c'est juger (à noter que le débat ne porte pas - pas encore du moins - sur la nature de ce qui est jugé). Bref, la banane est un fruit, mais tous les fruits ne sont pas des bananes... La logique est une invention de la philosophie...
gaz a écrit:Euterpe a écrit:n'étant pas en soi philosophique (sans quoi elle le serait pour tous indistinctement)
Votre raisonnement tient du même raisonnement qui fait croire en Dieu ou non. C'est le suivant : on ne peut croire en Dieu puisqu'on ne peut démontrer concrètement qu'il existe. Par opposition : on ne peut pas dire que Dieu n'existe pas puisqu'on ne peut démontrer qu'il n'existe pas.
Vous n'avez rien compris. Prenons un exemple : tous les enfants dessinent ; très peu deviendront des dessinateurs. Pourquoi ? Tous les enfants posent des questions et se posent des questions ; tous ne deviendront pas philosophes. Pourquoi ? Bref, si une expérience vécue était, de soi, philosophique, on pourrait dire tout autant que, puisque tous les enfants dessinent, tout le monde est dessinateur - ce qui est très loin d'être le cas -, ou que, puisque tous les enfants posent des questions, tous sont philosophes.
gaz a écrit:Personnellement, je pense que tout le monde a la capacité de faire de la philosophie à son échelle.
Ça, ça ne veut rien dire.
Dernière édition par Euterpe le Mar 16 Aoû 2016 - 16:29, édité 3 fois