Euterpe a écrit:Je ne cherche pas à imaginer au détriment de la réflexion.Vous pourrez débiter autant de scénarios que vous voulez, laisser libre cours à votre imagination au détriment des règles élémentaires de la réflexion, ...
Merci d'étayer vos hypothèses, de leur donner de la consistance, sans quoi vous ne donnez prise à aucun débat.
Je vais essayer d'étayer mes hypothèses.
Euterpe a écrit:Pour ce que vous ne comprenez pas, benfifi, c'est pourtant enfantin...
Merci. Je comprends maintenant ce que vous vouliez dire.
Euterpe a écrit:Dans cette phrase, c'est juste le "en même temps" qui me gêne. Je m'en explique ci-après.Prendre conscience de quelque chose équivaut immédiatement à une distanciation, en même temps qu'à un type nouveau d'activités, qui toutes consistent à inventer un rapport au monde, une relation (impossible, par définition, sans une distanciation).
Euterpe a écrit:Justement. Je m'en explique ci-après.Mais le DAC n'a pas conscience que l'attente, le temps mort, est propice à l'action ? Il n'aurait que sa conscience ? Une conscience sans autre objet que la stupéfaction de se découvrir une conscience ?
Il faut bien se rendre compte, et j'avoue que c'est difficile, pour moi en tout cas, que le scénario représente non moins que la première prise de conscience de l'ancêtre des hommes.
Je suis conscient de l'extrême prétention de mon acte. Mais bon, c'est fait.
Je pense qu'il est difficile de comparer un processus, ici la prise de conscience, entre ce qu'il est actuellement avec ce qu'il a été à sa naissance (le DAC vivait il y a sept millions d'années environ http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres.php ).
N'échappant pas à la règle de l'évolution des processus, je pense aussi que ce processus a pris du temps. Peut-être plusieurs milliers (?) d'années. Quand j'imagine la folie fondre sur le naufragé "victime" de cette prise de conscience, à la fois embryonnaire et cataclysmique, je me rends compte que cette folie elle-même fait partie du processus, et qu'elle mettra beaucoup de temps à être maîtrisée par les descendants du DAC, pour finir, se réduisant à une peau de chagrin, à force de volonté, par disparaître du processus lui-même.
Voilà pourquoi le "en même temps" me gêne.
Donc au départ, à la naissance du processus de prise de conscience, je pense, oui, que le DAC n'a pas pris conscience de grand chose, un peu comme "une conscience sans autre objet que la stupéfaction de se découvrir une conscience". A ceci près que j'imagine que le premier objet de la prise de conscience aurait été, tout bêtement, le temps mort. Et rien que cela prendra du temps. Ce qui aurait permis, à terme (encore pas mal de temps), au DAC d'instaurer par lui-même (de façon active donc, et non plus passive, comme lors du déluge où c'est le monde qui l'instaure), ce fameux temps mort que je considère comme condition nécessaire à l'éclosion de la prise de conscience. Car encore maintenant, lorsque je prends conscience de quelque chose (et cela ne m'arrive pas tous les jours), j'instaure toujours, peut-être inconsciemment, ce temps mort. Autrement dit, je me retire du feu de l'action.
J'espère ne pas avoir été trop obscur. :roll:
Euterpe a écrit:Je partage ces propos.Toute prise de conscience est, de près ou de loin, un désaccord. Nous sommes à la fois désaccordés (nous ne sommes plus en syntonie avec la nature, avec ce qui est, avec nous-mêmes), et désormais contraints de nous inventer des rôles, des fonctions, des identités, de substituer à ce qui était la "nature" une organisation, un ensemble d'habitudes, etc., une nature seconde.
Euterpe a écrit:Je suis plus circonspect avec la dernière proposition, mais ceci est un autre sujet.Or la "nature", pour nous, est un objet imaginaire, culturel. Nous ne savons pas ni ne saurons jamais ce que c'est, ni même si ça a été. D'emblée nous fûmes des êtres sociaux. Toujours, la "société" (tribu, etc.), nous a précédés. Que ça vous plaise ou non. Et comme, de notre côté, il a toujours fallu suppléer à notre "patrimoine" génétique (cf. influence de la culture sur l'évolution) avec ce que nous avions et qui consiste à n'avoir rien : le désir, autrement dit cela même qui nous rapporte au monde et qui nous en éloigne, nous sommes bel et bien les seuls "patients" du règne animal.