Silentio a écrit: le seul moment politique, la seule élection qui vaille, c'est la présidentielle.
Dans les faits, bien sûr. Mais ces faits, que traduisent-ils ? Une crise, voire une impasse institutionnelle, précisément parce qu'à partir du moment où il fut décidé qu'on n'élirait le président que par-dessus les chambres, cela signifiait qu'on ne reconnaissait plus que deux autorités de fait : le président et le peuple, dans un face à face permanent qui replongeait la France dans sa tare historique principale depuis le règne de Louis XV. Je n'ai guère le loisir de vous exposer au moins les éléments essentiels de l'analyse comparative, aussi bien avec certaines périodes du XVIIIe siècle (Révolution de 1788 à 1792 comprise), qu'avec certaines autres du XIXe siècle (les deux Empires, la fin du règne de Charles X, comme toute la Monarchie de Juillet) et du XXe siècle.
Silentio a écrit: je pense justement que l'imaginaire en question survit au-delà du parti ; peu importe la forme affichée, apparente, que les idées s'incarnent dans le PCF ou dans le PdG, une position politique nourrie par ces idées demeure. Cet imaginaire ne mourra pas forcément avec les communistes, il sera repris et modifié par l'histoire se faisant et les nouvelles générations qui seront pour une part contestatrices du monde dans lequel elles vivront. Ne pensez-vous pas qu'il y a de fortes chances pour qu'il y ait toujours un mouvement critique plus ou moins nourri par Marx tant qu'il y aura du capitalisme ?
De quel imaginaire parlez-vous ? Marx et le capitalisme, à bien des égards, sont indissociables. Aussi faut-il éviter les vulgates, d'un côté comme de l'autre. Il n'y a pas, d'un côté Saint Marx, des monstres de l'autre.
Silentio a écrit: Mais je ne crois pas, après lecture des textes de Marx, que ce socialisme réel soit la transposition fidèle de ces idéaux. Les circonstances historiques particulières et les actions de certains dirigeants ont rendu le communisme tel qu'il a été effectivement. Pourrait-il être autre ? Oui, si l'on fait la critique des présupposés idéologiques qui nuisent aux intentions initiales du projet. Or les théoriciens divergent grandement sur le communisme et son mode opératoire. Peut-être le mot de "communisme" vous gêne-t-il : appelons les régimes totalitaires marxistes des communismes. Soit, mais je ne crois pas que des dérives excessives condamnent nécessairement tout projet politique et social inspiré par Marx. Son discours ne sera pas forcément instrumentalisé, de sorte que se prononcer en faveur d'un certain communisme ne peut revenir à affirmer, implicitement et automatiquement, que l'on veut tromper son monde et imposer par de beaux idéaux un système de domination totale. Il me semble même que c'est par fidélité aux intentions premières de Marx que l'on doit critiquer le marxisme et ce à quoi il a donné lieu.
Marx n'a rien de l'idéaliste, ni même du communiste. Certains de ses textes n'ont éveillé que la frénésie des frénétiques, la tartufferie de maints thuriféraires, et j'en passe. Le reste n'est que romantisme. Sans étudier sérieusement Raymond Boudon et Jacques Ellul, Jean Baechler et tant d'autres, il vous manquera des choses essentielles pour vous faire le tableau d'ensemble dont vous auriez besoin pour en faire quelque chose (au moins pour vous-même).
Thrasymaque a écrit: Et même s'il n'est pas Disraeli ou Gladstone, il est quand même au-dessus des hommes politiques de son temps (Chamberlain, Baldwin, etc.). Enfin je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il est un homme médiocre
J'en conviens. Il est entendu que par "médiocrité", ici, j'entendais
proportionnellement à d'autres hommes politiques anglais. Naturellement, Churchill est bien plus qu'un éminent homme politique.
Vangelis a écrit: Si je ne dénature pas la pensée d'Euterpe, cette notion de temps dans la finance permet aux sociétés de se financer par la titrisation et offre aux porteurs la possibilité de parier sur les futurs bénéfices ou pertes.
Je n'aurais pas choisi le verbe "parier", mais c'est à peu près la même chose. Je pensais à la prévoyance (incertitude, précarité, rareté, confiance - cf. la monnaie fiduciaire, par exemple), intégrée comme paramètre incontournable.
Kthun a écrit: Voici ce qu'écrivait un homme, Émile Faguet
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