Crosswind a écrit:Il fut un temps, à la conférence de Valladolid, se posait la question de savoir si les Indiens avaient une âme...
Je me permets un petit hors sujet pour rectifier cette erreur très commune (faute à Jean-Claude Carrière et à son roman, je suppose) : la controverse de Valladolid ne portait pas sur la question de l’existence d’une âme chez les Indiens cette question ayant été tranchée par le Pape Paul III en 1537 via la bulle pontificale Sublimis Deus
Paul III - Sublimis Deus a écrit:Nous qui, bien qu'indigne de cet honneur, exerçons sur terre le pouvoir de Notre-Seigneur et cherchons de toutes nos forces à ramener les brebis placées au-dehors de son troupeau dans le bercail dont nous avons la charge, considérons quoi qu'il en soit, que les Indiens sont véritablement des hommes et qu'ils sont non seulement capables de comprendre la Foi Catholique, mais que, selon nos informations, ils sont très désireux de la recevoir. Souhaitant fournir à ces maux les remèdes appropriés, Nous définissons et déclarons par cette lettre apostolique, ou par toute traduction qui puisse en être signée par un notaire public et scellée du sceau de tout dignitaire ecclésiastique, à laquelle le même crédit sera donné qu'à l'original, que quoi qu'il puisse avoir été dit ou être dit de contraire, les dits Indiens et tous les autres peuples qui peuvent être plus tard découverts par les Chrétiens, ne peuvent en aucun cas être privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s'ils demeurent en dehors de la foi de Jésus-Christ ; et qu'ils peuvent et devraient, librement et légitimement, jouir de la liberté et de la possession de leurs biens, et qu'ils ne devraient en aucun cas être réduits en esclavage ; si cela arrivait malgré tout, cet esclavage serait considéré nul et non avenu.
La controverse de Valladolid (1550-1551) porte sur les moyens que l’on peut légitimement employer pour convertir les Indiens à la religion chrétienne, notamment le recours à la violence tel que défendu par Sepulveda et condamné par Las Casas.