Euterpe le Ven 23 Nov 2012 - 1:49
C'est une disposition nécessaire du corps et de l'esprit qui nous pousse à agir : le désir. De soi, le désir n'a pas de préférence, n'est pas pré-orienté, prédisposé à, etc. Il n'y a pas de finalité. Le désir n'a pas d'objet. C'est le fait d'être affecté qui lui en donne.
Il n'y a pas de sujet, dans la philosophie de Spinoza, mais une nature (un désir) sans cesse affectée, sans cesse naturée, imprévisible, puisqu'il est impossible de prévoir ce qui l'affectera tout au long de son existence. Mais être affecté, c'est être informé (imagination ; entendement - corps ; esprit) ; ce qui nous affecte "oriente" nos désirs. La nature est une rhapsodie.
Dernière édition par Euterpe le Mar 9 Aoû 2016 - 14:49, édité 1 fois
Silentio a écrit:Mais la raison n'est pas une passion. Les passions correspondent à des idées inadéquates ; la raison, aux idées adéquates. Les passions nous déterminent à des actions qui ne suivent pas de la nécessité de notre nature ; la raison, si. Quelle est notre nature ? Rappel :Mais je ne comprends pas comment Spinoza peut conseiller l'usage de la raison si la raison est une passion comme une autre
Spinoza a écrit:Ici, peu importe que nous ayons des idées adéquates ou non, que nous agissions en fonction de la raison ou des passions :C'est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose
Spinoza a écrit:Chaque chose, selon sa puissance d'être, s'efforce de persévérer dans son être
C'est une disposition nécessaire du corps et de l'esprit qui nous pousse à agir : le désir. De soi, le désir n'a pas de préférence, n'est pas pré-orienté, prédisposé à, etc. Il n'y a pas de finalité. Le désir n'a pas d'objet. C'est le fait d'être affecté qui lui en donne.
Spinoza a écrit:J'entends donc ici sous le nom de Désir tous les efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ; ils sont variables, selon l'état variable d'un même homme
Il n'y a pas de sujet, dans la philosophie de Spinoza, mais une nature (un désir) sans cesse affectée, sans cesse naturée, imprévisible, puisqu'il est impossible de prévoir ce qui l'affectera tout au long de son existence. Mais être affecté, c'est être informé (imagination ; entendement - corps ; esprit) ; ce qui nous affecte "oriente" nos désirs. La nature est une rhapsodie.
Silentio a écrit:Idées et volitions ; entendement et volonté : une seule et même chose. Je vous le répète, une énième fois ! Connaître, c'est agir. Une idée est une affirmation (un désir qui affirme quelque chose).Mais je ne choisis pas plus de devenir spinoziste que de devenir pirate. D'où une incompréhension à l'égard même de l'entreprise philosophique de Spinoza. C'est le monde qui par son porte-parole se justifie lui-même dans sa nécessité. Et ça est, peu importent ceux qui liront l'œuvre ou non. Vous-même ne faites pas l'effort volontaire de m'expliquer la philosophie de Spinoza, le cours du monde est ainsi fait que vous le dites comme ça vous vient.
Silentio a écrit:Il n'y a pas de sujet. Vous devez faire abstraction de votre psychologisme. Chez Spinoza, les représentations ne sont que des fictions. Vous êtes là parce que vous le désirez. Ni plus, ni moins. Si vous le désirez, c'est que certaines choses vous affectent, dont vous souhaitez concevoir une idée adéquate. Après tout, on n'a jamais vu un radis ukrainien décider qu'il irait se planter au beau milieu de la taïga. Pour y gagner quoi ? La liberté ? Un défi à la nature (où que la nature s'adresserait à elle-même) ? Le radis est un radis. Il ne s'en plaint pas. Nous sommes des êtres de désir, autrement dit beaucoup plus susceptibles d'être contrariés qu'un radis, mais avec cet avantage que nous pouvons savoir que nous sommes déterminés, autrement dit savoir que nous ne mangeons pas nos endives parce que nous les jugeons bonnes, ou qu'elles sont la substance même du monde, mais parce que nous le désirons. Que voulez-vous, soulever les plis et les replis du désir ? Les Allemands, avec leur foutue weltanschauung, ont rendu comme impossible la "réception" de Spinoza.Il n'y a qu'un seul sujet : le monde. Et moi qui me crois libre de taper ce que je tape maintenant n'est que le résultat de l'activité d'une nature qui se produit sous tels ou tels aspects selon l'intrication renouvelée de telles ou telles causes.
Silentio a écrit:D'un côté Spinoza, Hume, etc. ; de l'autre, les Allemands. On ne peut pas demander à un axolotl de tenir un manche à balai.Mais ça n'explique pas pourquoi quelque chose pense, fait l'expérience de son unicité, de l'unicité de perspective sur le monde, et se sent séparé des autres existences. Ça n'explique pas pourquoi, bien que je fasse partie du monde, je suis quelque chose de distinct de ce qu'il observe et qui peut faire l'expérience de la réflexivité. Ou alors ce n'est que délire du monde qui se rêve lui-même en des personnages singuliers (et éphémères au regard de l'éternité).
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