J'ai pris soin d'employer des guillemets et une conjonction de coordination n'ayant pas plus, ici, la fonction d'une disjonction inclusive que celle d'une disjonction exclusive. Je nomme une "indétermination" (partielle). Je reprends : le philosophe essaie de définir son objet (objet qui manifestement lui échappe, en partie, depuis 25 siècles, puisque il est sans cesse amené à le ressaisir, etc.). Or, l'autre objet de la philosophie, l'action, est fonction de cet objet dont il est sans cesse dessaisi. Par conséquent, si on peut multiplier les définitions de la sagesse, certaines étant même plus que concurrentes, il importe surtout de prendre conscience que le philosophe se propose une double tâche indissociable : définir son objet (pensée, cognition) ; définir son action (sagesse, pratique, régime, prudence, etc.).
Encore une fois, sans affirmer que la question ne se pose pas, je doute de son intérêt, au moins parce que la philosophie est affaire personnelle (ce qui ne signifie pas qu'elle soit à la discrétion de tout le monde...), et qu'elle repose nécessairement sur l'exemple (cf. paradeigma, exemplum, etc.). On le voit encore par la fréquence avec laquelle beaucoup de lycéens ou d'étudiants signalent la difficulté de leur relation avec leurs professeurs (de philosophie ou d'autre chose). L'enseignement de la philosophie est un objet sensible aux yeux des jeunes précisément parce que n'étant pas des demeurés, ils "intuitent" bien que l'action et la pensée sont fonction l'une de l'autre, a fortiori chez les enseignants, et chez les enseignants, a fortiori chez ceux qui enseignent la philosophie. On n'entre pas en philosophie si on n'entend pas quelqu'un (l'articulation par excellence de la chair et de l'esprit, la parole).
Ainsi, ceux que la sagesse occupe s'instruiraient plus en témoignant les uns aux autres de leur expérience vécue qu'en improvisant des soliloques interjetés dans une cacophonie inintelligible.
Dernière édition par Euterpe le Mer 17 Aoû 2016 - 22:13, édité 1 fois
Encore une fois, sans affirmer que la question ne se pose pas, je doute de son intérêt, au moins parce que la philosophie est affaire personnelle (ce qui ne signifie pas qu'elle soit à la discrétion de tout le monde...), et qu'elle repose nécessairement sur l'exemple (cf. paradeigma, exemplum, etc.). On le voit encore par la fréquence avec laquelle beaucoup de lycéens ou d'étudiants signalent la difficulté de leur relation avec leurs professeurs (de philosophie ou d'autre chose). L'enseignement de la philosophie est un objet sensible aux yeux des jeunes précisément parce que n'étant pas des demeurés, ils "intuitent" bien que l'action et la pensée sont fonction l'une de l'autre, a fortiori chez les enseignants, et chez les enseignants, a fortiori chez ceux qui enseignent la philosophie. On n'entre pas en philosophie si on n'entend pas quelqu'un (l'articulation par excellence de la chair et de l'esprit, la parole).
Ainsi, ceux que la sagesse occupe s'instruiraient plus en témoignant les uns aux autres de leur expérience vécue qu'en improvisant des soliloques interjetés dans une cacophonie inintelligible.
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