Je ne suis pas philosophe, et je ne prétends pas l'être, de ce fait je ne sais pas vraiment comment on reconnaît un philosophe : Lacan était particulièrement intéressé par la philosophie et notamment par Spinoza, et Piaget a été professeur d'épistémologie à l'université de Neuchâtel (il a fait de nombreux travaux sur ce thème et il me semble que l'épistémologie est une branche de la philosophie ?).
"La maïeutique" est un mot qui fait consensus, car aujourd'hui si j'ose parler en termes psychanalytiques ou cognitivo-comportementaux, je suis presque certain que je ne toucherai qu'une partie des psychologues et travailleurs sociaux, en revanche si je parle de "maïeutique" cela fera plus consensus et les outils thérapeutiques adaptés à la psychose seront acceptés plus facilement par les différents intervenants dans le domaine (vous ne pouvez pas savoir comme cette guerre inutile perturbe le fonctionnement de certaines institutions du social, on en oublie presque parfois l'intérêt de la personne accompagnée.)
Je le redis, je ne suis pas philosophe, j'essaie d'appréhender la philosophie, mais ayant une formation de base en psychologie, il est difficile pour moi d'appréhender la philosophie sans le réflexe automatique d'y ajouter mes connaissances en psychologie. Merci de me le rappeler, je peux essayer de donner mon avis et je vous remercie d'accepter d'en discuter :
Dans l'Apologie de Socrate Socrate dit :
Voilà comment j'interprète la "maïeutique" ou la méthode d'investigation de Socrate : il ne dit pas qu'il croit ou pas aux Dieux, il remplace son système de croyance par des hypothèses et des probabilités : dans cet extrait à propos de la mort, il émet deux hypothèses qu'il pense probables : soit la mort est la fin de tout comme un "sommeil profond", position qui me semble se rapprocher de l’athée ? Soit la mort n'est que celle du corps organique et l'âme continue de vivre dans un autre lieu, conception qui se rapproche plus de ceux qui ont la foi... Mais en posant ces deux hypothèses, il démontre une position agnostique, il ne choisit pas, il va donc continuer son travail d'enquête : il analyse dans les deux situations ce que cela pourrait entraîner comme conséquences : il s'aperçoit finalement que dans les deux cas la mort n'est pas à redouter, il n'a pas peur de mourir, du fait des conclusions qu'il tire de son enquête...
La "maïeutique" signifie "l'art d'accoucher", Socrate faisait accoucher les esprits comme sa mère, sage-femme, accouchait les bébés... Pour cela il enquête, effectivement pour comprendre la sagesse, il va à la rencontre des sages. Il s’aperçoit que beaucoup de ces sages ne le sont pas vraiment, il les met à l'épreuve par une série de questions sur leur savoir. La "maïeutique" me semble-t-il, est une technique d'enquête, qui consiste à faire des hypothèses alternatives, d'en étudier les probabilités et de les éprouver quand c'est possible par l'expérience. Cette technique permet d'assouplir certaines "croyances", à mettre un doute "socratique" sur nos croyances : l'extrait cité montre clairement ce travail d'investigation effectué par Socrate. Il est souvent mal vu, car certains imaginent qu'il cherche à critiquer ou contredire, alors qu'en fait il cherche à comprendre et à voir si ce que lui dit son interlocuteur est une vérité possible ou pas...
Il me semble que la "maïeutique" est une méthode de questionnement, d'enquête utilisée dans la dialectique qui peut amener l'interlocuteur à une forme de "conscientisation"... Mais ce n'est que mon interprétation, pouvez-vous me dire ce qu'est la "maïeutique" d'un point de vue philosophique ? Y a-t-il une différence pour vous avec la dialectique ?
"La maïeutique" est un mot qui fait consensus, car aujourd'hui si j'ose parler en termes psychanalytiques ou cognitivo-comportementaux, je suis presque certain que je ne toucherai qu'une partie des psychologues et travailleurs sociaux, en revanche si je parle de "maïeutique" cela fera plus consensus et les outils thérapeutiques adaptés à la psychose seront acceptés plus facilement par les différents intervenants dans le domaine (vous ne pouvez pas savoir comme cette guerre inutile perturbe le fonctionnement de certaines institutions du social, on en oublie presque parfois l'intérêt de la personne accompagnée.)
Je le redis, je ne suis pas philosophe, j'essaie d'appréhender la philosophie, mais ayant une formation de base en psychologie, il est difficile pour moi d'appréhender la philosophie sans le réflexe automatique d'y ajouter mes connaissances en psychologie. Merci de me le rappeler, je peux essayer de donner mon avis et je vous remercie d'accepter d'en discuter :
Dans l'Apologie de Socrate Socrate dit :
Mais considérons que les raisons sont nombreuses d'espérer que la mort soit un bien, en présentant les choses d'une autre façon. En ce qui concerne la mort, de deux choses l'une, en effet. Ou bien effectivement celui qui est mort n'est plus rien et ne peut avoir aucune conscience de rien, ou bien comme on le raconte, c'est un changement et, pour l'âme, un changement de domicile qui fait qu'elle passe d'un lieu à un autre... Si donc, dis-je, la mort est un sommeil de ce genre, il s'agit de quelque chose de profitable à mes yeux en tout cas...
Voilà comment j'interprète la "maïeutique" ou la méthode d'investigation de Socrate : il ne dit pas qu'il croit ou pas aux Dieux, il remplace son système de croyance par des hypothèses et des probabilités : dans cet extrait à propos de la mort, il émet deux hypothèses qu'il pense probables : soit la mort est la fin de tout comme un "sommeil profond", position qui me semble se rapprocher de l’athée ? Soit la mort n'est que celle du corps organique et l'âme continue de vivre dans un autre lieu, conception qui se rapproche plus de ceux qui ont la foi... Mais en posant ces deux hypothèses, il démontre une position agnostique, il ne choisit pas, il va donc continuer son travail d'enquête : il analyse dans les deux situations ce que cela pourrait entraîner comme conséquences : il s'aperçoit finalement que dans les deux cas la mort n'est pas à redouter, il n'a pas peur de mourir, du fait des conclusions qu'il tire de son enquête...
La "maïeutique" signifie "l'art d'accoucher", Socrate faisait accoucher les esprits comme sa mère, sage-femme, accouchait les bébés... Pour cela il enquête, effectivement pour comprendre la sagesse, il va à la rencontre des sages. Il s’aperçoit que beaucoup de ces sages ne le sont pas vraiment, il les met à l'épreuve par une série de questions sur leur savoir. La "maïeutique" me semble-t-il, est une technique d'enquête, qui consiste à faire des hypothèses alternatives, d'en étudier les probabilités et de les éprouver quand c'est possible par l'expérience. Cette technique permet d'assouplir certaines "croyances", à mettre un doute "socratique" sur nos croyances : l'extrait cité montre clairement ce travail d'investigation effectué par Socrate. Il est souvent mal vu, car certains imaginent qu'il cherche à critiquer ou contredire, alors qu'en fait il cherche à comprendre et à voir si ce que lui dit son interlocuteur est une vérité possible ou pas...
Il me semble que la "maïeutique" est une méthode de questionnement, d'enquête utilisée dans la dialectique qui peut amener l'interlocuteur à une forme de "conscientisation"... Mais ce n'est que mon interprétation, pouvez-vous me dire ce qu'est la "maïeutique" d'un point de vue philosophique ? Y a-t-il une différence pour vous avec la dialectique ?