aliochaverkiev a écrit:BOUDOU a écrit:Merci beaucoup pour ces précisions très pertinentes. Il y a effectivement pour Kant une différence entre pensée d'un objet (le connaître seulement par entendement au sens des catégories de Kant), et connaissance de l'objet (en avoir une expérience effective d'où on a déduit son concept). Penser ne peut générer de connaissance qu'à partir d'une intuition, donc d'un phénomène, penser n'est pas raisonner- car la raison ne se rapporte pas directement à des objets, mais aux concepts que l'entendement s'en forge.Cependant j'aurais souhaité savoir où dans ma citation (Théorie de la vérité correspondance, selon Kant - commentaire de texte) se trouve une confusion entre pensée et connaissance ? Cette citation répondait à votre question préalable sur le fait que "pour Kant à coté du jugement (empirique) il existe le jugement a priori" alors que j'écrivais : "Pour Kant tant que le jugement […] est simplement un jugement d'aperception, on ne peut le dire ni vrai ni faux" (Kant, Leçons de Métaphysique, "je connais les choses uniquement par l’expérience, ou j’en connais les raisons en partant de l’expérience".
Disons que je ne vois pas ce qu'est "un jugement d'aperception...", cette locution ne me paraît pas avoir de sens (chez Kant). Mais je ne tiens pas à entrer dans une polémique, ce qui est le risque dans les débats entre philosophes, où il me semble qu'il y a souvent lutte d'egos (lutte de mâles parfois !).
Ce que vous écrivez, au début de votre message, me fait d'ailleurs plaisir car vous assimilez la pensée de Kant, j'y vois là une générosité d'esprit, tant nombreux sont ceux qui savent la pensée de l'autre sans même tenter de d'abord la faire sienne pour la comprendre.
Vous êtes de formation scientifique, comme moi. Les scientifiques savent qu'ils peuvent apprendre de tous, même de leurs élèves, même quand leurs élèves ne savent encore rien, car il y a toujours cette spontanétité de l'esprit en chacun, spontanéité capable de nous en apprendre sans cesse !
Les scientifiques tentent d'établir des vérités (prédictives), des vérités qui permettent l'action.
Vous constaterez que je parle de vérités. Pour les scientifiques il y a des vérités, c'est-à-dire des jugements vrais et des jugements faux (pensons aux tables de vérité concernant l 'implication ou les connecteur "et" et "ou").
Nous parlons donc de jugements vrais quand nous parlons de vérités mais un scientifique ne parle jamais de la Vérité dans le cadre de ses recherches dans un labo ! Toute physique s'exprime en équations c'est-à-dire en mise en relation de grandeurs de dimensions.
Vouloir atteindre la Vérité est l'ambition des philosophes et des religieux. Le scientifique est un mécanicien humble, le scientifique c'est le petit arpenteur du Château. Il sait ses limites. Et ne tente pas de savoir ce qu'il sait se trouver hors de son champ de connaissance possible (sauf lorsqu'il se transforme en philosophe ou en religieux, c'est-à-dire lorsqu'il sort de l'exercice pratique de son métier, mais comme vous le savez Dieu ou la Vérité avec un ganrd V sont des hyphotèses inutiles quand vous êtes dans votre labo).
Pour en revenir à Kant c'est justement ce fait que la connaissance est mise en relation de données issues de l'entendement avec les concepts purs et l'intuition avec les phénomènes qui rend incompréhsible, a priori, l'existence de jugements stynthétiques a priori. Toute la Critique, entre autres, tend à expliquer ce fait que des jugements synthétiques a priori puissent conduire à des connaissances.