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Vérité philosophique.

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HenriDes
11 participants

descriptionVérité philosophique. EmptyVérité philosophique.

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Bonjour !

"Y a-t-il des vérités philosophiques ?"
C'est le sujet que m'a négligemment lancé mon professeur, l'autre jour, alors que nous discutions. Mais je n'ai pas eu le temps de creuser un peu la question avec lui.
J'ai décidé de tenter de percevoir tout ce qu'elle soulève, mais le problème m'a l'air bien plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Je suis un peu perdu.

La vérité, si je ne m'abuse, c'est, de façon générale, la connaissance de ce qui est. La conformité de notre pensée ou de notre discours, avec la réalité. Pour la vérité scientifique,  je pense qu'on peut prendre pour exemple les mathématiques et ses règles universelles, dont les calculs sont des "connexions logiques" qui permettent d'aboutir à un résultat "incontestable".

La philosophie est une recherche de la vérité.
Mais qu'est-ce qu'une vérité philosophique ? Une vérité démontrée par la philosophie ? Un aboutissement de la philosophie ?

Je suis probablement à côté de la plaque, c'est pourquoi je fais appel à vous pour me prendre gentiment par la main et me donner quelques pistes. J'ai du mal à voir sur quoi je pourrais "partir".

Merci d'avance pour votre aide, et pour votre tolérance.  :) La philosophie n'est pas vraiment un domaine qui m'est familier... J'hésite presque à poster ce sujet. J'ai l'impression que je vais me faire taper sur les doigts.

descriptionVérité philosophique. EmptyRe: Vérité philosophique.

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C'est une question très intéressante...

Déjà, il me semble qu'il y a nécessairement à prendre en compte les époques... Car les Grecs ne définissent pas la vérité de la même manière que les hommes du moyen-âge, et ceux-ci ne la définissent pas comme l'homme moderne. Il y a même des différences lorsqu'on prend le mot vérité dans les langues mêmes... Par exemple le latin veritas ne dit pas tout à fait la même chose que l'anglais truth (plus en rapport avec la confiance). Bref, il y a toujours plein de petites nuances qui font que ce n'est jamais quelque chose de rigide.

Nous pouvons (sommairement) distinguer trois époques de la vérité : l'antiquité (vérité vécue comme dévoilement, cf Alétheia) ; le moyen-âge (conformité entre ma représentation et la chose pensée par Dieu lui-même) ; époque moderne (la vérité devient synonyme de certitude, avec Descartes et la vérité de la science notamment).

Personnellement, je pense qu'on ne philosophe pas (ou plus ?) pour trouver des certitudes (car trouver une certitude, c'est sortir de la philosophie). Toutefois, cela ne veut pas dire que la philosophie est faite d'affirmations vides, ou même qu'on peut réduire son exercice à de la critique. J'y vois personnellement la formation à l'art du discernement. La philosophie a toujours été paradoxale (dès Socrate), il s'agit d'interroger le fondement des opinions, apprendre à juger.

Mais beaucoup de choses restent obscures dans mon esprit quant au rapport du philosophe à la vérité... Car ce que disent les philosophes est souvent vrai (me semble-t-il), mais comment alors expliquer les divergences philosophiques ? Est-ce qu'il faut y voir une vérité, mais un cheminement différent ? Est-ce qu'il faut admettre qu'un philosophe est plus proche de la vérité qu'un autre ? Je ne sais pas trop... Mais je continue de chercher, toujours, et peut-être un jour aurais-je une réponse plus complète à vous donner ;)

descriptionVérité philosophique. EmptyRe: Vérité philosophique.

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Pour ma part, je pense que toute chose ne vaut d'être jugée que dans son contexte. L'eau en amont d'un barrage n'a pas la même fonction que celle dans un verre de Ricard.
Notre monde est régi par deux types de règles, celles définies par la nature elle-même et celles définies par l'homme.
On ne juge pas la nature (sa vérité) puisqu'elle est notre fondement, notre matière si je puis dire. Par contre, on juge tout ce que l'homme a créé pour une compréhension commune (toutes les sciences) ? et c'est donc pour cela que l'on peut remettre en cause ces règles et donc leur vérité.

Je pourrais schématiser cela en parlant de la situation bien connue des deux élèves qui regardent leur maître. Ce dernier leur montre  la lune du doigt... Celui qui regarde le doigt n'a rien compris aux règles communes ; celui qui regarde la lune et qui a compris les règles communes et qui cherche les règles de la nature dans la lune... Et il y a celui qui se demande pourquoi le maître lui montre la lune finalement !! Et ce dernier sort des règles communes... et donc des vérités qui se doivent d'être communes. Une vérité doit être définie par l'homme dans son contexte pour la compréhension commune.

descriptionVérité philosophique. EmptyRe: Vérité philosophique.

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Bonsoir. Je vous remercie pour vos réponses.

Mais beaucoup de choses restent obscures dans mon esprit quant au rapport du philosophe à la vérité... Car ce que disent les philosophes est souvent vrai (me semble-t-il), mais comment alors expliquer les divergences philosophiques ? Est-ce qu'il faut y voir une vérité, mais un cheminement différent ? Est-ce qu'il faut admettre qu'un philosophe est plus proche de la vérité qu'un autre ? Je ne sais pas trop... Mais je continue de chercher, toujours, et peut-être un jour aurais-je une réponse plus complète à vous donner ;)

Je crois que nous en sommes à peu près au même point. Mais une vérité demeure-t-elle vérité, si elle ne l'est pas pour tous ? Existe-t-il des vérités qui le sont pour les uns et pas pour les autres ? Ne doit-elle pas faire l'unanimité ?
Ça fait beaucoup de questions. Je suis presque en surchauffe !

Gaz : Je ne suis pas certain d'avoir bien saisi votre second exemple. Voulez-vous dire que ce qui s'avère vrai quelque part ne l'est pas nécessairement ailleurs ?

descriptionVérité philosophique. EmptyRe: Vérité philosophique.

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Certains philosophes, comme Nietzsche, partent à la recherche de leur vérité, et non de la vérité, ce qui donne à la vérité un aspect souple qu'elle n'avait pas au XVIIe siècle. De même, encore une fois, il est important de contextualiser. Car nous sommes aujourd'hui bien loin du temps où science et philosophie se confondaient (du temps de Descartes pourrait-on dire). Et la fracture entre les deux, par rapport à la recherche de la vérité, me semble à bien des égards changer la donne !
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