vif a écrit:Ce tournant est réel, c'est un fait. Et on ne peut faire qu'un fait n'ait pas eu lieu. Il suffit de lire l'histoire. C'est à la lumière de certains romantiques seulement qu'on a réinterprété l'histoire de la littérature en général et de la poésie en particulier (i. e. théâtre et poésie) comme étant tout à la fois classique (raison) et romantique (passion) — je simplifie quelque peu (lire par ailleurs, si vous en avez envie, ce fil de discussion).Mais n’est-ce pas qu’un phénomène d’apparence, une sorte d’effet de mode, et non un réel tournant ? une évolution et non une révolution ?
vif a écrit:La raison est intellect pur ; la sincérité est intellectualisation de l'affect (ça lui donne l'accent de la vérité, mais le but n'est pas exactement de dire le vrai, plutôt de jouer au jeu très risqué de la transparence, toujours près de faire tomber dans l'inauthentique).Et cette raison, n’est-ce pas elle seule à travers l’être, et non l’être lui-même, qui peut prétendre à la sincérité, c'est-à-dire à une forme et un contenu ayant à voir avec l’approche d’une pureté et d’une vérité ?
Pour le reste, vous oubliez l'émergence de la subjectivité, pas encore comme une catégorie de la psychologie (la chose est plus tardive), mais comme racine, condition de possibilité de la psychologie. Pas de déchaînement des passions au XVIIIe, pas de psychologie possible au XIXe. Lisez les auteurs romains passionnés, vous verrez immédiatement la différence avec les romantiques des XVIIIe et XIXe siècles.