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Démocratie et élitisme

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5 participants

descriptionDémocratie et élitisme  - Page 4 EmptyRe: Démocratie et élitisme

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Liber a écrit:
Façon de parler, elle était de 1200 milliards en 2007, elle avoisine aujourd'hui les 1800 milliards. Son accroissement semble hors de contrôle. Je donne donc raison à Bayrou sur la "catastrophe Sarkozy". Qu'il soit responsable ou pas, peu importe après tout (ce n'est qu'une question d'idéologie), le fait est là.

Bayrou est en campagne et a besoin d'exister entre la droite et la gauche. La dette, comme fait économique, n'est pas une question de parti ou d'idéologie ; elle sert de prétexte aux uns et aux autres dans le cadre de la campagne. Il y a une évolution objective de la dette, qui n'eût pas évolué autrement avec un autre quinquennat, à quelques détails près. La crise n'est pas une fiction et on peut estimer à plus de 300 milliards (pas aux 100 qu'annoncent quelques socialistes douteux) les dépenses faites pour éviter que les choses soient pires. Le vrai se trouve dans toutes les réformes faites à moitié. S'il y a mensonge, il est là. Mieux valait en faire moins, et mener les autres jusqu'au bout. Les Français feraient mieux de regarder dans le détail les résultats de certaines négociations, pour voir à quel point les fonctionnaires et les syndicats les prennent pour des imbéciles. C'est ce qu'ils ne feront pas. Ils adorent la grève et les grévistes, ce qui consiste à acheter un revolver, à le donner à quelqu'un, et à lui intimer l'ordre de les braquer. Naturellement, les organisations syndicales sont contre la publicité de leurs comptes... Au total, au lieu de ne pas remplacer 70 000 fonctionnaires par an, on se contente de ne pas en remplacer que 25 000 au plus. Nous sommes loin du compte, quand on sait objectivement qu'il y a 500 000 fonctionnaires en trop (soit 3% du PIB). De leur côté, les régions (majoritairement socialistes), embauchent en masse dans le même temps.

Liber a écrit:
Sarkozy ne dit pas la vérité du tout. Si vous avez suivi son intervention dimanche dernier, vous aurez remarqué qu'il n'a pas répondu aux questions gênantes du journaliste économique François Lenglet, et je le comprends, il aurait fallu dire la vérité : il est impossible actuellement de réduire la dépense publique.

Non. Les économistes ne sont pas d'accord entre eux. Beaucoup affirment, chiffres et démonstrations à l'appui (comme leurs adversaires), la même chose que Sarkozy.

Liber a écrit:
Fillon ment aussi comme un arracheur de dents quand il prétend que le gouvernement suit les objectifs envoyés à Bruxelles. Si on voulait vraiment s'attaquer aux problèmes de dette et de déficit, il faudrait un plan de rigueur du niveau de celui des autres pays européens, Grande-Bretagne, Italie, Espagne. Je mets à part le Portugal et la Grèce, qui ne peuvent plus emprunter sur les marchés, qui sont donc déjà hors jeu et ne devraient pas rester plus que quelques années dans la zone euro.

Non. Ce qui intéresse les économistes, c'est la dette à long terme (le court terme, c'est pour les émissions de télévision), et la part de la charge de la dette, sans parler des autres paramètres importants comme celui de la croissance.

Liber a écrit:
Il n'a présenté aucune solution en dehors d'un plan de rigueur. Compte tenu de son faible effectif de campagne, je me demande où il va trouver des idées.

Il en est à la phase du "diagnostic" et de l'analyse du bilan. Il a raison de ne pas annoncer son programme trop tôt, et de ne jouer qu'au rythme que suit Hollande, dont il annonce aussi qu'il nous mènerait inévitablement à la catastrophe s'il était élu. Sur le plan du logement, il a une longueur d'avance sur les autres, en tout cas.

Liber a écrit:
Par ma sensibilité, je suis positionné à gauche, je voterai donc Hollande, en espérant qu'il atteigne ses objectifs d'équilibre. Je ne me fais pas d'illusion sur le reste, relancer la France prendra 15 ou 20 ans.

La gauche française a un petit avantage sur les gauches européennes. Si elle accède au pouvoir, elle sera forte de l'expérience banqueroutière de certains voisins européens. Elle proposera évidemment une politique de droite. La question est de savoir à partir de quand. Une chose est sûre, les effectifs de la fonction publique ne diminueront plus, les impôts vont augmenter sensiblement. On appellera ça, bien sûr, la "justice sociale", qui a en commun avec le bonheur de ne correspondre à aucun concept... Et les classes privilégiées ou mieux protégées de la dette et de la réalité seront satisfaites.

Le point faible de Hollande, outre le handicap de n'avoir absolument aucune expérience de l'action politique (en pleine crise, c'est un handicap insurmontable, il faut être objectif), il n'a aucune autorité. Après l'hyper-président, on va se retrouver avec une fragmentation de l'exécutif. La cacophonie est garantie. Concernant l'international, il sait d'emblée qu'il devra rassurer les "marchés", comme on dit servilement, autrement dit serrer la main des financiers dans les cocktails et les tapis de caviar. L'équilibre budgétaire ? Il va bénéficier des premières retombées positives du mandat Sarkozy-Fillon, qui ne seront certes pas mirobolantes, en 2014 ; pas de quoi diminuer la dette, qu'il grossira honorablement.

Aristippe de cyrène a écrit:
connaissant assez mal la situation de la France (car dire "la France va mal", très bien, mais ça ne suffit pas pour savoir ce qui est bon pour elle), je ne sais pas ce qui est le mieux pour elle. De plus, avec les politiciens qui mentent une fois sur deux, je ne sais pas à qui faire confiance.

Ne vous laissez pas dicter votre opinion par les journalistes qui bavent à la télévision... Ils aimeraient bien que les politiques mentent. Les politiques ne mentent pas : il ne disent rien, ou pas assez. L'ère de la candeur et des promesses est finie depuis longtemps ; tous les politiques savent bien qu'hors la concertation et la coordination internationale, il n'y a rien qui puisse être décidé en solitaire (sauf dans le cercle de la souveraineté nationale : mariage homosexuel, euthanasie chez les escargots, couleur des essuie-glaces, taille de la vésicule biliaire, etc.). Mais le peuple français veut des chansons. La première information est dans ce que disent les hommes politiques eux-mêmes, qu'il vous suffit de comparer entre eux, et aux autres sources d'information. Pour l'économie, évitez les journalistes (même et surtout ceux qui ont l'étiquette "spécialistes" : s'ils le sont, ils n'ont rien à faire là ; s'ils sont là, c'est qu'ils n'étaient pas assez bons...). Lisez les livres des économistes eux-mêmes, choisissez 2 à 4 économistes (pas forcément les plus connus), et comparez ce qu'ils disent. Regardez les rapports de l'INSEE et autres organismes sérieux, etc. Bref, au total c'est à vous de vous informer, et de ne pas tomber dans le confort de qui attend tout de la télévision et des journalistes, qui exigent qu'on leur explique des choses qu'ils ne comprennent pas parce qu'ils ne s'informent pas, etc.

Dernière édition par Euterpe le Ven 29 Juil 2016 - 2:32, édité 1 fois

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Euterpe a écrit:
La crise n'est pas une fiction et on peut estimer à plus de 300 milliards (pas aux 100 qu'annoncent quelques socialistes douteux) les dépenses faites pour éviter que les choses soient pires.

Il en reste donc au mieux 300, d'où viennent-ils ? Sans aucun doute des emprunts que nous devons faire pour financer notre système social. Peut-être n'eût-il pas fallu faire ces dépenses de relance, et s'en tenir aux objectifs de réduction de la dette.

Au total, au lieu de ne pas remplacer 70 000 fonctionnaires par an, on se contente de ne pas en remplacer que 25 000 au plus.

Quand bien même on supprimerait tous les fonctionnaires, on ne ferait que peu d'économies. La dépense est ailleurs.

Liber a écrit:
Sarkozy ne dit pas la vérité du tout. Si vous avez suivi son intervention dimanche dernier, vous aurez remarqué qu'il n'a pas répondu aux questions gênantes du journaliste économique François Lenglet, et je le comprends, il aurait fallu dire la vérité : il est impossible actuellement de réduire la dépense publique.
Non. Les économistes ne sont pas d'accord entre eux. Beaucoup affirment, chiffres et démonstrations à l'appui (comme leurs adversaires), la même chose que Sarkozy.

Le fait est que la dépense publique n'a pas baissé, malgré toutes les réformes. C'était le sens de la question de Lenglet. Comment ne parvenez-vous pas à baisser le coût du fonctionnement de l'Etat ?

Une chose est sûre, les effectifs de la fonction publique ne diminueront plus, les impôts vont augmenter sensiblement.

En effet. Cela dit, la diminution de la dépense n'étant pas possible (en tous les cas elle n'a toujours pas diminué en 5 ans), il ne reste qu'à augmenter les impôts de toutes sortes. Sauf que la France ne pourra pas le faire sans grever profondément son économie, la France, championne du monde des prélèvements, qui possède donc des marges de manoeuvre de plus en plus étroites.

Le point faible de Hollande, outre le handicap de n'avoir absolument aucune expérience de l'action politique (en pleine crise, c'est un handicap insurmontable, il faut être objectif), il n'a aucune autorité.

Mario Monti n'a ni l'une ni l'autre. Pour moi, c'est sans importance. L'autorité consisterait au minimum à dire aux Allemands ce qu'on pense d'eux. Dommage que Sarkozy ne rentre pas dans le lard de Merkel, comme l'a fait Mario Monti.

pas de quoi diminuer la dette, qu'il grossira honorablement.

La dette ne diminuera pas, quel que soit le candidat.

Pour l'économie, évitez les journalistes (même et surtout ceux qui ont l'étiquette "spécialistes" : s'ils le sont, ils n'ont rien à faire là ; s'ils sont là, c'est qu'ils n'étaient pas assez bons...). Lisez les livres des économistes eux-mêmes, choisissez 2 à 4 économistes (pas forcément les plus connus), et comparez ce qu'ils disent. Regardez les rapports de l'INSEE et autres organismes sérieux, etc. Bref, au total c'est à vous de vous informer, et de ne pas tomber dans le confort de qui attend tout de la télévision et des journalistes, qui exigent qu'on leur explique des choses qu'ils ne comprennent pas parce qu'ils ne s'informent pas, etc.

Il y a aussi beaucoup d'économistes sur les plateaux télé (on devrait les appeler plus modestement "professeurs d'économie"). Pour les écouter assez souvent, ils disent la même chose que les journalistes économiques. En tous les cas, les hommes politiques ne répondent jamais à leurs questions, c'est assez flagrant. Vaut-il encore la peine d'écouter un Sarkozy quand il ne sait pas quoi répondre à la moindre question d'un Lenglet ? Je ne regarde plus les hommes politiques que pour les voir passer sur le grill. :lol:

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Euterpe a écrit:
Les politiques ne mentent pas : ils ne disent rien, ou pas assez.

Pourtant quand j'en écoute certains, j'ai l'impression qu'ils disent des choses pour se faire élire, mais que ce n'est là que séduction, apparence. Non ?

En ce qui concerne les économistes, en avez-vous à me conseiller ? Je ne connais qu'Attali, mais je ne sais pas ce qu'il vaut... Je l'avais vu lors d'une émission où il parlait de la crise, c'était plutôt intéressant.

Je vous donne le lien au cas où cela vous intéresserait :
Spoiler :

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Liber a écrit:
Il en reste donc au mieux 300, d'où viennent-ils ? Sans aucun doute des emprunts que nous devons faire pour financer notre système social. Peut-être n'eût-il pas fallu faire ces dépenses de relance, et s'en tenir aux objectifs de réduction de la dette.

On doit compter aussi sur les dépenses d'investissement faites sur le pari perdu de la croissance en 2007 ; l'augmentation des dépenses liées aux conflits internationaux ; les aides aux pays endettés ; mais aussi les frais annexes : Carla Bruni, Disney Land, Rachida Dati, Christine Lagarde, la grippe la plus spectaculaire de l'histoire (j'en oublie forcément) ! 

Liber a écrit:
Au total, au lieu de ne pas remplacer 70 000 fonctionnaires par an, on se contente de ne pas en remplacer que 25 000 au plus.

Quand bien même on supprimerait tous les fonctionnaires, on ne ferait que peu d'économies. La dépense est ailleurs.

Parce qu'il faut attendre, non la diminution des effectifs, mais la fin du versement de toutes les retraites des personnels non remplacés. C'est une réforme de long terme. Les économies réalisées pèseraient beaucoup dans la balance : 3 % du PIB (je rappelle que la France compte en moyenne 30% de fonctionnaires en plus par habitant que les autres pays européens). De leur côté, les collectivités territoriales ont recruté 40 000 fonctionnaires par an... Faites le compte, ça donne 17 000 fonctionnaires en plus par an depuis que Sarkozy a été élu. Face à l'autonomie des régions, il n'a aucune arme (vous l'avez peut-être entendu en parler récemment, du reste ; m'est avis qu'il prépare un argumentaire de campagne sur ce point). De sorte que cette réforme de long terme peut être tenue comme nulle et non avenue. En outre, il y a le coût annuel des 35 heures (les plus réservés parlent de 300 000 emplois perdus ; les plus sévères avancent entre 1 000 000 et 1 200 000 emplois perdus ou "finançables" à cause de ça). Les grèves liées à la retraite ont coûté, toujours selon les économistes, environ 500 000 000 euros par jour de grève (je ne sais plus combien de temps ça a duré). Ça répond en partie à votre question sur le coût de fonctionnement de l'État.

Liber a écrit:
La dette ne diminuera pas, quel que soit le candidat.

Les économistes tablent sur le long terme. Le dernier rapport de l'INSEE met l'accent sur la charge de la dette, la croissance bien sûr (autrement dit la mise en œuvre de moyens de relance). La question de la TVA y est explicitement envisagée (d'où la pitoyable mauvaise foi des journalistes obnubilés par la "dramatisation" de leurs émissions et interviews, quand ils ont les infos trop techniques, paraît-il, pour les Français).

Liber a écrit:
Il y a aussi beaucoup d'économistes sur les plateaux télé (on devrait les appeler plus modestement "professeurs d'économie"). Pour les écouter assez souvent, ils disent la même chose que les journalistes économiques.

On voit toujours les mêmes (cf. C dans l'air et compagnie). Pascal Salin ? Jamais. Baverez ? Rarement ? Godet ? idem... Elie Cohen ? Toujours.

Dernière édition par Euterpe le Sam 16 Nov 2024 - 0:56, édité 2 fois

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