Liber a écrit:Façon de parler, elle était de 1200 milliards en 2007, elle avoisine aujourd'hui les 1800 milliards. Son accroissement semble hors de contrôle. Je donne donc raison à Bayrou sur la "catastrophe Sarkozy". Qu'il soit responsable ou pas, peu importe après tout (ce n'est qu'une question d'idéologie), le fait est là.
Bayrou est en campagne et a besoin d'exister entre la droite et la gauche. La dette, comme fait économique, n'est pas une question de parti ou d'idéologie ; elle sert de prétexte aux uns et aux autres dans le cadre de la campagne. Il y a une évolution objective de la dette, qui n'eût pas évolué autrement avec un autre quinquennat, à quelques détails près. La crise n'est pas une fiction et on peut estimer à plus de 300 milliards (pas aux 100 qu'annoncent quelques socialistes douteux) les dépenses faites pour éviter que les choses soient pires. Le vrai se trouve dans toutes les réformes faites à moitié. S'il y a mensonge, il est là. Mieux valait en faire moins, et mener les autres jusqu'au bout. Les Français feraient mieux de regarder dans le détail les résultats de certaines négociations, pour voir à quel point les fonctionnaires et les syndicats les prennent pour des imbéciles. C'est ce qu'ils ne feront pas. Ils adorent la grève et les grévistes, ce qui consiste à acheter un revolver, à le donner à quelqu'un, et à lui intimer l'ordre de les braquer. Naturellement, les organisations syndicales sont contre la publicité de leurs comptes... Au total, au lieu de ne pas remplacer 70 000 fonctionnaires par an, on se contente de ne pas en remplacer que 25 000 au plus. Nous sommes loin du compte, quand on sait objectivement qu'il y a 500 000 fonctionnaires en trop (soit 3% du PIB). De leur côté, les régions (majoritairement socialistes), embauchent en masse dans le même temps.
Liber a écrit:Sarkozy ne dit pas la vérité du tout. Si vous avez suivi son intervention dimanche dernier, vous aurez remarqué qu'il n'a pas répondu aux questions gênantes du journaliste économique François Lenglet, et je le comprends, il aurait fallu dire la vérité : il est impossible actuellement de réduire la dépense publique.
Non. Les économistes ne sont pas d'accord entre eux. Beaucoup affirment, chiffres et démonstrations à l'appui (comme leurs adversaires), la même chose que Sarkozy.
Liber a écrit:Fillon ment aussi comme un arracheur de dents quand il prétend que le gouvernement suit les objectifs envoyés à Bruxelles. Si on voulait vraiment s'attaquer aux problèmes de dette et de déficit, il faudrait un plan de rigueur du niveau de celui des autres pays européens, Grande-Bretagne, Italie, Espagne. Je mets à part le Portugal et la Grèce, qui ne peuvent plus emprunter sur les marchés, qui sont donc déjà hors jeu et ne devraient pas rester plus que quelques années dans la zone euro.
Non. Ce qui intéresse les économistes, c'est la dette à long terme (le court terme, c'est pour les émissions de télévision), et la part de la charge de la dette, sans parler des autres paramètres importants comme celui de la croissance.
Liber a écrit:Il n'a présenté aucune solution en dehors d'un plan de rigueur. Compte tenu de son faible effectif de campagne, je me demande où il va trouver des idées.
Il en est à la phase du "diagnostic" et de l'analyse du bilan. Il a raison de ne pas annoncer son programme trop tôt, et de ne jouer qu'au rythme que suit Hollande, dont il annonce aussi qu'il nous mènerait inévitablement à la catastrophe s'il était élu. Sur le plan du logement, il a une longueur d'avance sur les autres, en tout cas.
Liber a écrit:Par ma sensibilité, je suis positionné à gauche, je voterai donc Hollande, en espérant qu'il atteigne ses objectifs d'équilibre. Je ne me fais pas d'illusion sur le reste, relancer la France prendra 15 ou 20 ans.
La gauche française a un petit avantage sur les gauches européennes. Si elle accède au pouvoir, elle sera forte de l'expérience banqueroutière de certains voisins européens. Elle proposera évidemment une politique de droite. La question est de savoir à partir de quand. Une chose est sûre, les effectifs de la fonction publique ne diminueront plus, les impôts vont augmenter sensiblement. On appellera ça, bien sûr, la "justice sociale", qui a en commun avec le bonheur de ne correspondre à aucun concept... Et les classes privilégiées ou mieux protégées de la dette et de la réalité seront satisfaites.
Le point faible de Hollande, outre le handicap de n'avoir absolument aucune expérience de l'action politique (en pleine crise, c'est un handicap insurmontable, il faut être objectif), il n'a aucune autorité. Après l'hyper-président, on va se retrouver avec une fragmentation de l'exécutif. La cacophonie est garantie. Concernant l'international, il sait d'emblée qu'il devra rassurer les "marchés", comme on dit servilement, autrement dit serrer la main des financiers dans les cocktails et les tapis de caviar. L'équilibre budgétaire ? Il va bénéficier des premières retombées positives du mandat Sarkozy-Fillon, qui ne seront certes pas mirobolantes, en 2014 ; pas de quoi diminuer la dette, qu'il grossira honorablement.
Aristippe de cyrène a écrit:connaissant assez mal la situation de la France (car dire "la France va mal", très bien, mais ça ne suffit pas pour savoir ce qui est bon pour elle), je ne sais pas ce qui est le mieux pour elle. De plus, avec les politiciens qui mentent une fois sur deux, je ne sais pas à qui faire confiance.
Ne vous laissez pas dicter votre opinion par les journalistes qui bavent à la télévision... Ils aimeraient bien que les politiques mentent. Les politiques ne mentent pas : il ne disent rien, ou pas assez. L'ère de la candeur et des promesses est finie depuis longtemps ; tous les politiques savent bien qu'hors la concertation et la coordination internationale, il n'y a rien qui puisse être décidé en solitaire (sauf dans le cercle de la souveraineté nationale : mariage homosexuel, euthanasie chez les escargots, couleur des essuie-glaces, taille de la vésicule biliaire, etc.). Mais le peuple français veut des chansons. La première information est dans ce que disent les hommes politiques eux-mêmes, qu'il vous suffit de comparer entre eux, et aux autres sources d'information. Pour l'économie, évitez les journalistes (même et surtout ceux qui ont l'étiquette "spécialistes" : s'ils le sont, ils n'ont rien à faire là ; s'ils sont là, c'est qu'ils n'étaient pas assez bons...). Lisez les livres des économistes eux-mêmes, choisissez 2 à 4 économistes (pas forcément les plus connus), et comparez ce qu'ils disent. Regardez les rapports de l'INSEE et autres organismes sérieux, etc. Bref, au total c'est à vous de vous informer, et de ne pas tomber dans le confort de qui attend tout de la télévision et des journalistes, qui exigent qu'on leur explique des choses qu'ils ne comprennent pas parce qu'ils ne s'informent pas, etc.
Dernière édition par Euterpe le Ven 29 Juil 2016 - 2:32, édité 1 fois