Bonjour Eric Jalmasque.
"Mais effectivement, la philosophie n'a pas plus à voir avec la science que l'art, la religion, l'histoire ou la politique, et toute autre activité humaine, chacune à sa façon s'entend. Mais envisager une rupture radicale ("définitivement ") me semble se fourvoyer : qui pourrait soutenir que les grandes révolutions scientifiques telles la révolution copernicienne, les découvertes de l'électricité et des ondes électro-magnétiques, celles de la structure atomique et de la physique quantique, aujourd'hui la révolution informatique, n'ont pas eu et n'ont pas un impact considérable dans tout ces domaines, sans excepter la philosophie ?" Il y a une historicité de la philosophie. La rupture de la philosophie d'avec la science est actée par la philosophie kantienne, de même que sa séparation d'avec la théologie est imputable à Descartes et à Spinoza et l'abandon de toute ambition systématique est redevable à la philosophie analytique en général (Wittgenstein, mais aussi Frege et Russell). Dans tous les cas, il y un avant et un après : même les adversaires de ces philosophes ont, de facto, pris conscience de ces (r)évolutions. Aujourd'hui, il est manifeste que la philosophie est une activité autonome à bien des égards (au point que certains philosophes comme Jacques Bouveresse s'en émeuvent) même si, vous avez raison, les découvertes scientifiques impactent, nolens volens, le discours philosophique (pas toujours à bon escient, d'ailleurs, mais bon ...), mais ni plus ni moins que l'économie, la politique, la religion, l'histoire, la psychanalyse et l'art. Qu'il y ait, comme dirait l'autre "intertextualité" entre ces différents domaines, n'implique nullement, effectivement, ancillarité.
"Mais effectivement, la philosophie n'a pas plus à voir avec la science que l'art, la religion, l'histoire ou la politique, et toute autre activité humaine, chacune à sa façon s'entend. Mais envisager une rupture radicale ("définitivement ") me semble se fourvoyer : qui pourrait soutenir que les grandes révolutions scientifiques telles la révolution copernicienne, les découvertes de l'électricité et des ondes électro-magnétiques, celles de la structure atomique et de la physique quantique, aujourd'hui la révolution informatique, n'ont pas eu et n'ont pas un impact considérable dans tout ces domaines, sans excepter la philosophie ?" Il y a une historicité de la philosophie. La rupture de la philosophie d'avec la science est actée par la philosophie kantienne, de même que sa séparation d'avec la théologie est imputable à Descartes et à Spinoza et l'abandon de toute ambition systématique est redevable à la philosophie analytique en général (Wittgenstein, mais aussi Frege et Russell). Dans tous les cas, il y un avant et un après : même les adversaires de ces philosophes ont, de facto, pris conscience de ces (r)évolutions. Aujourd'hui, il est manifeste que la philosophie est une activité autonome à bien des égards (au point que certains philosophes comme Jacques Bouveresse s'en émeuvent) même si, vous avez raison, les découvertes scientifiques impactent, nolens volens, le discours philosophique (pas toujours à bon escient, d'ailleurs, mais bon ...), mais ni plus ni moins que l'économie, la politique, la religion, l'histoire, la psychanalyse et l'art. Qu'il y ait, comme dirait l'autre "intertextualité" entre ces différents domaines, n'implique nullement, effectivement, ancillarité.