n'y a-t-il pas nécessairement plan d'immanence lorsque l'on rend compte des concepts comme étant créés par l'homme ?
Certes, mais le problème est bien que rien ne puisse échapper à ce plan, qu'un autre plan ne vienne pas le court-circuiter et le rapporter à de la transcendance (pour Deleuze, l'immanence à quelque chose est déjà de la transcendance : il n'y a que de l'immanence pure) :
Chaque concept définit un plan spécifique référant au problème auquel il est censé répondre. Chaque plan conceptuel doit donc s'articuler avec les autres plans conceptuels. Où le faire sinon dans un espace commun, un plan commun ? En quoi la somme des concepts ne suffit-elle pas ? Enfin qu'est-ce d'autre que cet espace sinon le rapport à la pensée de chacun ?
Le plan d'immanence n'est pas plus donné que prédéfini, il est à fabriquer pour chaque philosophe. Il doit valoir (et non forcément faire) système, et à ce titre virtuellement tout contenir, référer à la globalité spécifique de la philosophie.
... ce qui n'empêche que chaque philosophe ne pourra concevoir son propre plan qu'en fonction de ses concepts à lui (et de leurs limites).
Le plan d'immanence n'est pas plus donné que prédéfini, il est à fabriquer pour chaque philosophe. Il doit valoir (et non forcément faire) système, et à ce titre virtuellement tout contenir, référer à la globalité spécifique de la philosophie.
... ce qui n'empêche que chaque philosophe ne pourra concevoir son propre plan qu'en fonction de ses concepts à lui (et de leurs limites).
Chaque plan n'est ainsi rempli que par la seule somme de concepts du philosophe.
Si l'on veut garantir qu'aucune trace de transcendance ne viendra détruire l'immanence (qui donc, selon Deleuze, est le propre de la philosophie), il faut donc quelque chose de plus que cette somme de concepts pensés par chaque philosophe. Soit un plan qui, outre ne rien contenir d'autre que des concepts, soit en même temps représentatif de la totalité des événements possibles (ceux-là même que le philosophe n'aura pas pensé).
C'est pourquoi le plan doit être posé indépendamment des concepts.