kercoz a écrit:Crosswind a écrit:.......Je tiens à préciser que je me borne à réfléchir sur ce qu'est la culture, à sa définition, pas encore à la manière dont elle apparaît, se construit au sein d'un groupe. C'est fort différent.
C'est justement ce qui différencie nos approche du concept et de sa définition . Je pense que la culture n' """apparait pas au sein d' un groupe"""", puisque c'est elle qui fabrique le groupe .
Bourdieu dirait que se baser sur un constat des comportements est une erreur puisqu'on ne sait pas séparer le "Rite" du vécu. Il me semble que c'est en s' intéressant à la façon dont se construit le groupe qu' on peut le mieux comprendre le fait culturel .
Je ne sais pas si ce que je vais proposer s'apparente à une "définition", mais cette petite synthèse, en réaction à ce qu'en disait vos dernières interventions, permettra peut-être de préciser mon point de vue de façon plus générale :
On voit en effet qu'il est difficile d'envisager, comme le fait Crosswind, la question de la culture à la première personne du singulier, sachant qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un phénomène de société, induit par la vie en groupe, en ce qu'il contribue à forger des valeurs et lois que l'individu va trouver toutes déjà élaborées par ce même groupe, préalablement à sa naissance. C'est un peu comme si chaque ancêtre à sa mort avait quitté le train dans une autre gare que celle où il était né, et que la nouvelle génération avait à naître dans cette dernière gare qui sera pour les nouveaux venus le commencement du voyage.
D'ailleurs, la première caractéristique d'une culture est d'être ancrée dans les racines du passé (racines artistiques, religieuses, linguistiques, etc..) et d'offrir ainsi la fondation d'une certaine identité attachée au groupe auquel l'individu se sent intimement lié par sa famille, ses souvenirs, etc. Ce qui conduit à devoir aussi la distinguer de la civilisation, termes souvent confondus dans le langage courant, mais dont la différence est qu'elle est au contraire orientée vers l'avenir, dans une optique de progrès en suivant les évolutions du savoir, de la science, etc.. et de l'état de droit qui s'en suit.
Si la culture se rattache aux racines, très diverses d'une société à l'autre, sur un modèle de différenciation caractéristique de la diversité qu'offre la nature de l'homme elle-même, et s'observe aussi au niveau des particularités de chaque individu (fier de son originalité ancrée dans sa subjectivité, et convaincu de devoir conserver son propre libre arbitre, ses différences..) la civilisation au contraire présente des caractères contraignants, obligeant chacun à se conformer aux normes de caractère "objectif" élaborées par la société mais qu'il ressent comme "plus justes" ou le protégeant mieux que l'absence de loi qui régnait auparavant dans la nature : ce qui explique la difficulté, le "malaise" dirait Freud, qu'éprouve l'individu pour concilier ces deux tendances inverses qui le poussent dans des sens opposés, mais subsistent côte à côte.