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L'homme dans la nature, la nature dans l'homme

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agur
Janus
Dienekes
Zingaro
9 participants

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kercoz a écrit:
Crosswind a écrit:
.......Je tiens à préciser que je me borne à réfléchir sur ce qu'est la culture, à sa définition, pas encore à la manière dont elle apparaît, se construit au sein d'un groupe. C'est fort différent.

C'est justement ce qui différencie nos approche du concept et de sa définition . Je pense que la culture n' """apparait pas au sein d' un groupe"""", puisque c'est elle qui fabrique le groupe .
Bourdieu dirait que se baser sur un constat des comportements est une erreur puisqu'on ne sait pas séparer le "Rite" du vécu. Il me semble que c'est en s' intéressant à la façon dont se construit le groupe qu' on peut le mieux comprendre le fait culturel .

Je ne sais pas si ce que je vais proposer s'apparente à une "définition", mais cette petite synthèse, en réaction à ce qu'en disait vos dernières interventions, permettra peut-être de préciser mon point de vue de façon plus générale :

On voit en effet qu'il est difficile d'envisager, comme le fait Crosswind, la question de la culture à la première personne du singulier, sachant qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un phénomène de société, induit par la vie en groupe, en ce qu'il contribue à forger des valeurs et lois que l'individu va trouver toutes déjà élaborées par ce même groupe, préalablement à sa naissance. C'est un peu comme si chaque ancêtre à sa mort avait quitté le train dans une autre gare que celle où il était né, et que la nouvelle génération avait à naître dans cette dernière gare qui sera pour les nouveaux venus le commencement du voyage. 

D'ailleurs, la première caractéristique d'une culture est d'être ancrée dans les racines du passé (racines artistiques, religieuses, linguistiques, etc..) et d'offrir ainsi la fondation d'une certaine identité attachée au groupe auquel l'individu se sent intimement lié par sa famille, ses souvenirs, etc. Ce qui conduit à devoir aussi la distinguer de la civilisation, termes souvent confondus dans le langage courant, mais dont la différence est qu'elle est au contraire orientée vers l'avenir, dans une optique de progrès en suivant les évolutions du savoir, de la science, etc.. et de l'état de droit qui s'en suit.

Si la culture se rattache aux racines, très diverses d'une société à l'autre, sur un modèle de différenciation caractéristique de la diversité qu'offre la nature de l'homme elle-même, et s'observe aussi au niveau des particularités de chaque individu (fier de son originalité ancrée dans sa subjectivité, et convaincu de devoir conserver son propre libre arbitre, ses différences..) la civilisation au contraire présente des caractères contraignants, obligeant chacun à se conformer aux normes de caractère "objectif"  élaborées par la société mais qu'il ressent comme "plus justes" ou le protégeant mieux que l'absence de loi qui régnait auparavant dans la nature : ce qui explique la  difficulté, le "malaise" dirait Freud, qu'éprouve l'individu pour concilier ces deux tendances inverses qui le poussent dans des sens opposés, mais subsistent côte à côte.

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Je me permets de réaffirmer la position du groupe dans ma définition...

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kercoz a écrit:
Je pense que la culture n' """apparait pas au sein d' un groupe"""", puisque c'est elle qui fabrique le groupe .

Il y a une tension entre société institutée et société instuante, qui peut être déclinée sur un plan vertical (diachronique) entre transmission et altération et sur un plan horizontal (synchronique) entre mimétisme et invention. Il y a l'histoire. Dans une certaine mesure elle nous oblige à reconnaître que c'est également le groupe et l'individu qui créent la culture (ou au moins "de" la culture). Même si elle est toujours déjà-là comme faisaient également remarquer Crosswind et Janus de différentes manières et même si ce déjà-là détermine presque rigoureusement ce qui est à être, que le groupe crée ou fabrique pour reprendre ce terme. Et cette fabrication la plupart du temps ne se révèle pas comme telle (ce qu'on pourrait appeler l'hétéronomie).
Par ailleurs, puisque vous évoquiez les sociétés animales, il faut voir que la communication chez les abeilles par exemple ne varie pas : tel signe équivaut toujours à telle information (à la limite, comme dans l'ordinateur, le signe est l'opération) ; tandis que le langage chez l'être humain même au niveau le plus élémentaire est déjà ouverture à autre chose (plein d'interstices, d'équivoques, la parole déborde de sens) et ainsi n'est pas réductible à de la communication - quoi qu'il puisse avoir cette fonction au cours d'activités bien définies et qu'on puisse théoriquement, et a postériori, chercher à l'y assimiler (comme avec l'imaginaire dans une autre discussion) -. Le verbe "crée", disait Janus ; le plus anodin des "bonjour" porte "quelque chose" à l'existence. La culture est médiation vers cet "Autre" porté à l'existence, nul part localisé ou localisable mais qui s'ancre et pénètre partout.
Ainsi l'être humain vient-il à un monde où rien ne relève de la pure perception ou de la stricte intellection mais où tout porte du sens. Même "ce qui ne vaut pas" ou "ce qui est impossible" revêt un sens, ces sens-là qui ne sont pas rien. Je peux me concentrer sur les perceptions visuelles, tactiles et même gustatives d'une rose mais non pas ignorer tout ce qu'elle porte en significations (évocations, connotations...) et la pénétration du langage dans les perceptions elles-même, qui me la fait concevoir comme une et cette rose.

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kercoz a écrit:
Vous utilisez aussi le signifiant "culturel"  pour des "productions" du groupe social. Je persiste à le rechercher dans ce qui peut être à l' origine du social.

Pour ma part, c'est l' inhibition de l' agressivité intra-spécifique par les "Rites" qui sont à l' origine de toute société animale . C'est l' éthologie par K.Lorenz qui peut nous éclairer sur l' agressivité et les Rites . E.Goffman  complétant l' approche des rites interactifs  chez l' humain .

Vous semblez bien différencier les cultures du groupe et celle des civilisations . Levi-Strauss montre bien , dans "Race et culture" Que chaque groupe développe une culture originale . Et que c'est l' agglomération itérative d ' un nombre important de cultures qui peut faire émerger une dynamique civilisationnelle . Pour ma part, je perçois ces "civilisations" qui toutes s'effondrent comme des dénaturations, ou déviances , tentatives organicistes ( Durkheim) destinées à échouer comme en a tenter des millions la "nature" ou la "néguentropie" qui avance à tâton.


- Vous utilisez aussi le signifiant "culturel"  pour des "productions" du groupe social.... mais je sens de votre part une certaine interprétation négative du mot "production" (?)

- Rechercher le culturel dans l'origine du social.?..  vous voulez peut-être dire, un peu dans l'optique de Rousseau, que selon vous le culturel (la vie en société) est nuisible pour l'homme qui était originairement pur et bon à l'état naturel ? La suite de vos remarques sur les civilisations me semble d'ailleurs cohérente avec ce présupposé, mais pas du tout vérifiée par rapport aux données telles que je les observe et les analyse, ne serait-ce qu'au niveau de cette assimilation que vous semblez établir entre les "sociétés" d'animaux et les société humaines. 

Quant aux civilisations, de mon point de vue de type holiste ou organiciste, à l'opposé du vôtre (?) j'estime que celles qui sont mortes à ce jour - et celles qui n'ont jamais vu le jour, comme ce cas exceptionnel du continent africain - sont celles où la voie des progrès (science, technologie, état de droit, liberté démocratique..) qui est celle suivie par la raison universelle, n'a pas été correctement empruntée, autrement dit quand le vécu de ces diverses sociétés humaines s'est écarté d'une réconciliation intelligente entre nature et culture qui consiste à en faire leur synthèse afin que, de ces conflits (diversité/unité  passé/futur) puisse naître la "substantifique moelle" initialement endormie mais déjà recelée au sein de la nature, à l'état de désordre.

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Janus a écrit:
[..] et celles qui n'ont jamais vu le jour, comme ce cas exceptionnel du continent africain.

Niez-vous une civilisation africaine ?
Janus a écrit:

[..]n'a pas été correctement empruntée,[..]

Que vient faire ici un jugement de valeur ?

Sinon, on ne voit toujours pas où mène ce sujet. Et il y a fort à parier c'est que si vous vous étiez focalisés sur la nature, le résultat aurait été le même.
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