Vangelis a écrit:La faille - si j'ose dire - ou plutôt l'entrevue d'une sortie et si minime soit-elle de cette impossibilité, c'est que si un vécu est par nature intransférable, une partie de celui-ci et d'une autre nature permet un partage.
Il est aussi implicite que la recherche sur la conscience ne peut pas se faire sans cela même que l'on cherche à démontrer. Mais là aussi il peut y avoir une issue à ce raisonnement circulaire dans le sens où chaque étape de la réflexion nous place à distance sur ce qu'on a à démontrer. Ce qui veut dire que sa nature est justement de faire cercle. Toute existence consciente existe comme consciente d'exister (Cf. Sartre - L'être et le néant, p.20)
Il est difficile d'en venir au déterminisme proprement dit si nous ne parlons pas de la même chose, vous en conviendrez. Et nous ne parlons manifestement pas de la même chose. Votre point de vue semble de croire en un monde persistant hors duquel s'extrait une conscience, en tant qu'épiphénomène, et selon des modalités à définir par une science. Un monde dans lequel des "êtres" persistent, même si "vous" n'êtes plus conscient. De ce point de vue le déterminisme peut parfaitement se concevoir et prendre plusieurs formes. Mais si l'on n'adhère pas à votre point de vue moniste matérialiste et si la thèse de la cogénérativité de l'expérience et de son auto-réflexion, de la conscience pure et de la conscience réflexive, n'est pas acquise, alors la théorie déterministe dilue son caractère universel dans une simple modalité de la conscience et il est vain d'en discuter sans s'assurer une meilleure compréhension du présupposé même de l'idée "déterminisme", c-à-d la relation entre conscience primaire, conscience réflexive et conscience de soi.
Vous citez Sartre, et c'est intéressant puisque lui aussi privilégie cette cogénérativité conscience pure/conscience réflexive, tout comme Descartes et bien d'autres philosophes avant lui, tout comme la majeure partie des scientifiques neuro/cognitivistes après lui. Pourtant cette cogénérativité est loin d'être acquise, ni dans l'absolu, ni par tous (Zelazo), et les arguments en sa défaveur ne manquent certainement pas.
La première partie de votre paragraphe m'intéresse au plus haut point. Pourriez-vous développer un peu plus ce que vous entendez par "nature du vécu partageable" ?
Pour terminer, et je vous l'accorde volontiers mais je ne pensais pas que la discussion prendrait cette tournure, il conviendrait de peut-être soit clôturer ce sujet-ci pour le continuer sur un nouveau fil assorti du titre adéquat, soit modifier le titre actuel.