Je vous remercie beaucoup pour votre réponse critique à mon message dans lequel j’expose simplement une intuition sur ce sujet. Selon Paul Valéry, la concision vise l'illumination mentale qui en un éclair révèle tout un champ de la connaissance. Le fond et la forme se fondent ici en un texte-image/formule qui ne se prête pas à la lecture habituelle, au patient déchiffrement linéaire des chaînes de mots et d'idées. Comme on ne peut pas faire l’économie de développements sur des sujets aussi complexes que ceux abordés ici, il faut considérer ce qui est avancé comme un appel à la discussion. Seuls des érudits pourraient répondre de façon académique à chacune de vos questions qui mériterait de très longs développements. Dans mon message, je ne parle pas de sciences sociales mais de constructivisme car la théorie quantique est fondamentalement phénoménologique, constructiviste et holistique. La philosophie qui l’anime est postkantienne (cf. Schopenhauer, Husserl, etc.). Les conceptions épistémologiques de Schopenhauer en font un précurseur de l'école de la phénoménologie. Husserl fait une vive critique du catéchisme positiviste d’Auguste Comte, mais on constate que des philosophies différentes peuvent cohabiter (par exemple, le positivisme logique semble avoir influencé des théoriciens comme Niels Bohr ou Werner Heisenberg - ce n’est pas un réalisme métaphysique que Schrödinger oppose à la tentation positiviste, mais un constructivisme incarné dans l’idée de modèle – sans parler de Pauli). L’holisme épistémologique est sous-tendu par l’indétermination des théories par l’expérience. van Fraassen insiste sur le caractère holistique du monde quantique. L’impossibilité de factoriser le vecteur d’état associé à un système composé signifie d’après lui que les propriétés d’un système composé de plusieurs particules ne se réduisent pas aux propriétés individuelles de ces particules. Plutôt que de plaider la thèse trop générale de l’holisme, on peut s’en tenir à la thèse apparemment plus spécifique de la «non-séparabilité ».
J’admets bien volontiers votre critique à propos de Newton car la conception newtonienne propose une durée infinie (qui ne se distingue pas du temps absolu) qui rejoint la conception aristotélicienne de l’éternité de l’Univers. Cependant cette conception éternaliste du temps ne sépare pas le temps objectif (infini) et le temps subjectif (fini), le temps physique et le temps vécu - alors que d'un point de vue phénoménologique le temps est phénoménal. Chez Kant, le temps et l’espace n’appartiennent pas aux phénomènes mais sont des formes a priori de notre sensibilité. Dans le système kantien, le temps phénoménal coïncide avec le temps transcendantal - le temps représenté et représentant se confondent.
J’admets bien volontiers votre critique à propos de Newton car la conception newtonienne propose une durée infinie (qui ne se distingue pas du temps absolu) qui rejoint la conception aristotélicienne de l’éternité de l’Univers. Cependant cette conception éternaliste du temps ne sépare pas le temps objectif (infini) et le temps subjectif (fini), le temps physique et le temps vécu - alors que d'un point de vue phénoménologique le temps est phénoménal. Chez Kant, le temps et l’espace n’appartiennent pas aux phénomènes mais sont des formes a priori de notre sensibilité. Dans le système kantien, le temps phénoménal coïncide avec le temps transcendantal - le temps représenté et représentant se confondent.
Ilias Yocaris a écrit:
Des images et des paraboles : Niels Bohr et le discours descriptif en physique quantique
http://journals.openedition.org/narratologie/6025
En termes kantiens, la physique quantique met au jour un niveau de réalité qui échappe aux « formes pures de l’intuition sensible » (Kant 1980 : 783-784), l’espace et le temps.