Paul Valéry est considéré comme un philosophe français qui a animé la pensée constructiviste. A titre introductif on peut lire "Paul Valéry" et "Constructivisme" dans Wikipedia
Oui, bon, Paul Valéry est surtout et avant tout un poète et un écrivain mallarméen. Son "oeuvre" philosophique consiste essentiellement, comme le souligne Jacques Bouveresse, en une "anti-philosophie" dans la lignée des Kraus, Musil ou Lichtenberg. Quant à son soi-disant "constructivisme", il se réduit, comme le remarque encore Bouveresse,
à étendre "l'usage du possible à des domaines où le réel règne pratiquement sans partage et sans concurrence"(le Philosophe chez les Autophages), exactement ce que fait, par exemple, Musil dans l'Homme sans Qualité.Pour tenter de voir une filiation avec Newton au sujet du temps, j'ajoute une allusion à des réflexions faites par des exégètes de Kant ( cf. e.g : http://www.philopsis.fr/IMG/pdf/temps-kant-dupond.pdf).
C'est exactement ce que je disais : l'
esthétique transcendantale de Kant est plus proche de la conception
réaliste du temps qui est celle de Newton que de la position
idéaliste de Leibniz (qui nie la réalité du temps). Raison pour laquelle le temps ne peut pas, chez Kant, être qualifié de "phénoménal", ce qui reviendrait à dire qu'il fait partie de ce qui apparaît à nos sens, alors qu'il est, au contraire, l'une des deux (l'autre étant l'espace) conditions de possibilité de notre sensibilité.
Je me mêle peut-être à tort de votre conversation
Curieuse remarque ! Il n'y a pas de "conversation" sur Internet. Juste des échanges arguments/contre-arguments (dans le meilleur des cas). Raison pour laquelle je ne nomme pas l'auteur de l'argument.Hegel qui voulait faire mieux que Kant en tout remplace le transcendental par l'absolu comme dans le Savoir absolu et l'idéalisme absolu censé dépasser ceux de Fichte et Schelling qualifiés de subjectifs et objectifs. Et aussi le Mal Absolu, sa grande et de mon point de vue sa meilleure invention: et Hannah Arendt -qui a lu Hegel bien sûr- qualifiera la Shoah de Mal absolu..
Il n'y a pas d'
absolute Böse (mal absolu) chez Hegel. Pas plus que chez Arendt qui, s'agissant du nazisme et de ses conséquences, parle de "banalité du mal" (cf. son ouvrage éponyme consacré au procès d'Eichmann).
D'où certains délires New Age ou autres qu'on trouve dans des livres chez des éditeurs (des fois écrits par des scientifiques top niveau top formation comme ça m'est arrivé avec le livre d'un polytechnicien qui prétendait expliquer la MQ, un beau coup de pub pour l'éditeur je crois) et qui prétendent expliquer et justifier certains phénomènes dits paranormaux par le quantique tel fantômes, apparitions, OVNI, prémonitions ou visions, etc.
Voire considérer la conscience comme une des caractérisations la plus directe du quantique.
Effectivement, la physique quantique, comme d'ailleurs la psychanalyse, le bouddhisme, le yoga ou la philosophie de Wittgenstein, font l'objet d'une exploitation commerciale effrénée. Comment s'en étonner ? S'il y a de l'offre, c'est qu'il y a de la demande potentielle donc du profit à réaliser, non ?
vous soulevez une question que je me posai justement quand vous dites que la science crée son objet: à savoir si l'on ne transpose pas ce dualisme réalisme/idéalisme pour le coup dans une sorte de copie au niveau quantique à savoir dans un autre dualisme, celui réalisme scientifique/idéalisme scientifique. Pour autant qu'on soit susceptible de définir un idéalisme scientifique...
La science ne "crée pas son objet" mais le mode de présentation de son objet. "Réalisme scientifique" est une tautologie et "idéalisme scientifique" une contradiction. Il existe des scientifiques "réalistes" (Boltzmann) et d'autres "idéalistes" (Mach). Mais ils adoptent alors une posture métaphysique (donc philosophique) et non scientifique. Laquelle posture les guide, cela va de soi, en amont (formulation d'hypothèses) comme en aval (interprétation de l'application théorique) du processus scientifique. Mais il n'y a aucun sens à affirmer que le processus lui-même, en tant qu'il est formalisé
a priori et technicisé
a posteriori, serait "réaliste" ou "idéaliste".
La science et particulièrement les maths serait et semble bien pour le moment le seul langage articulable en phonèmes, morphèmes, syntaxe etc. dans ce monde-là pour le saisir sous une forme ou une autre comme apparence/réalité par exemple. Il manque pourtant à mon avis un organe essentiel, c.-à-d. le sens.
La science (au sens moderne, post-kantien du terme) ne se réduit pas aux mathématiques. Celles-ci formalisent,
a priori, des hypothèses destinées,
a posteriori, à être expérimentalement confirmées ou infirmées. Elles sont effectivement articulées en morphèmes (mais certainement pas en phonèmes !!!) qui se réduisent, en l'occurrence à une structure sujet/prédicat (f(
x)=
y se paraphrase en "
x est un f et
x prend la valeur
y dans telle et telle condition") et elles possèdent une syntaxe déductive très simple (
p =>
p). Par ailleurs, comme le montre Wittgenstein dans le
Tractatus, si elles sont, effectivement, dépourvues de sens par elles-mêmes, elles construisent,
a priori, une image du possible. Or, le
sens d'une proposition affirmative (qu'elle soit scientifique, c'est-à-dire mathématisée ou non) c'est, précisément, la supposition que l'
image du possible est confrontable à un
fait réel.