Liber a écrit:Intemporelle a écrit:C'est tout le problème de l'établissement de critères, on se retrouve avec des œuvres hybrides, inclassables, comme les Confessions de Saint Augustin, ou les Essais de Montaigne, qui à la fois par certains aspects relèvent de l'autobiographie, mais qui ne répondent pas à tous les critères.
Normalement, une autobiographie devrait être écrite au soir de la vie, ou au moins lorsque notre existence a changé, afin de bénéficier d'un regard d'ensemble. Montaigne écrit au fil de ses expériences. Nous voyons sa philosophie se former au fur et à mesure de ses heurs et malheurs, ce qui fait toute la vie des Essais. Une autobiographie, au contraire, ressemble presque à une œuvre posthume. L'auteur nous y apparaît d'outre-tombe, pour reprendre le titre de mémoires célèbres. Il n'y a guère que Nietzsche qui ait écrit une autobiographie à 15 ans.
C'est la principale raison pour laquelle Lejeune l'exclut des autobiographies, plus le fait, assez lié finalement, qu'on ne puisse pas reconstituer véritablement de chronologie.
Desassossego a écrit:Intemporelle a écrit:mais aussi d'une conscience qui s'observe elle-même
Une conscience qui s'observe elle-même, cela n'implique-t-il pas une subjectivité ?Un article de Philippe Touchet sur le cogito augustinien
Auriez-vous le lien de cet article, cela m'intéresse !
Oui, c'est pourquoi je soutiens qu'il y a déjà une forme de sujet chez Saint-Augustin. Mais comme le fait remarquer Liber, cela n'implique pas une subjectivité au sens étroit du terme, c'est une subjectivité qui se veut exemplaire.
Voilà l'article : http://www.philosophie.ac-versailles.fr/bibliotheque/Augustin.PhT.cogito.pdf