Euterpe a écrit:juliendeb a écrit:Mes pensées sont un sujet informe : il n'y a pas de sujet."Mes pensées sont un sujet informe". Si des pensées se rapportent donc à un sujet, à moi, je ne peux savoir pour autant en quoi il (le sujet) consiste, puisqu'il ne consiste en rien de particulier, étant informe.
Ce que vous dites ressemble à une interprétation humienne de la chose. Et je ne suis pas d'accord. Montaigne ne dit pas mes pensées sont informes, mais "mes pensées sont un sujet informe" : il y a une unité à ces pensées. Aussi apprécierais-je que vous développiez ce point sur lequel vous me contredisez.
Euterpe a écrit:C'est inepte, de part en part. D'abord, vous glissez de la pensée comme "sujet informe" au sujet (subjectivité). Ensuite, vous postulez l'existence d'un objet en admettant ne pouvoir le connaître. Ni plus ni moins que si vous postuliez l'existence d'une école de planche à voile sur Neptune : vous ne savez pas, mais ça existe.
Moi je n'ai rien dit, je menais une interprétation, quoique je l'approuve.
Euterpe a écrit:Pour la bonne raison que sans extériorité, il n'y a pas d'intériorité.
Là, je suis d'accord avec vous! Mais alors il faut nous entendre sur le terme "extériorité" : lorsque je lis par exemple les Méditations Cartésienne de Husserl, il me semble que cette extériorité nécessaire à la reconnaissance de mon intériorité n'est pas celle d'un autre sujet, mais celle d'une extériorité objective, et grâce à laquelle je développe des habitus particuliers et un style particulier. Et dans le monde dont j'ai conscience, même autrui est un objet. Mais cette extériorité ne peut jamais me faire connaître ce style que je développe. C'est quelque chose qui est en moi, peut-être de manière inconsciente. Et ce que j'appelle le "jardin secret", c'est précisément cela.