Aïe, quel barrage de phrases, Euterpe. Ce post commence à ressembler à une guerre de tranchées ;)
J'ai bien conscience que mon impertinence provoque la levée immédiate de fortifications,
mais les réponses sont dans le texte : Je compare les philosophies (classiques) à des religions parce qu'objectivement elles reposent sur des croyances, non démontrables, et cyniquement parce que les adeptes sont parfois tellement fiers d'avoir réussi à décrypter le "maître" qu'ils ne songent pas un instant à remettre en question sa parole, mais plutôt à développer les sens cachés qu'elle pourrait contenir.
Heureusement un philosophe n'a pas que des adeptes, il a aussi des élèves, qui analysent, reformulent et souvent contredisent. Ce processus n'est jamais terminé et, quelques siècles plus tard, il ne reste plus grand chose qui tienne debout dans les théories du philosophe. Ce qui persiste le mieux est la méthode de pensée par laquelle il est parvenu à les créer. Celle-ci peut se révéler toujours aussi performante au fur et à mesure que surviennent de nouveaux faits à traiter. Les grecs, ainsi, ne sont pas remarquables par leurs théories successives sur le monde et la matière, mais par le mode de pensée qu'ils ont créé et qui est encore fortement à la base de chacune de nos réflexions. N'allons pas dire qu'ils ont inventé la philosophie et s'agglutiner aux malhonnêtes qui font fi des autres cultures.
Ainsi, même si la méthodologie scientifique rebute par sa raideur et ses amibitons conquérantes, nous sommes bien obligés de l'intégrer au panel des outils à penser. Je vois la philosophie comme la spécialité de gestion des modes de pensée. Elle peut prétendre englober ainsi les religions et la science fondamentale, et sert en pratique d'arbitre : Quand la science se faisait brûler par l'inquisition, elle tentait d'en sauver les cendres. A présent que la science piétine les croyances, elle essaye d'en regonfler quelques-unes.
Prétendre vous intéresser aux systèmes de pensée sans vouloir s'intéresser au fonctionnement du cerveau me semble relever du pur plaisir de la contradiction, Euterpe. J'espère que vous ne le croyez pas vraiment. Ne trouvez-vous pas justement navrant que la plupart de nos contemporains se servent d'innombrables gadgets qui modèlent chaque jour de leur vie, sans rien comprendre à l'électronique ? C'est ainsi que la science devient magie, incompréhensible, diabolique ? J'ai encouragé mes enfants à faire de petits montages électroniques dès le début de leur adolescence pour éviter cela.
Vous souhaitez tenir à l'écart les neurosciences, mais vous aventurez pourtant dans la neurologie. Vous confondez la spécialisation dans les tâches cérébrales et la spécialisation dans les connaissances. Confusion également entre les capacités d'origine génétique et acquises : Les cerveaux les plus performants sont capables d'un regard pointu sur le monde tout en courant le 100m en un temps raisonnable, en se chargeant de tout le bricolage à la maison, et en résolvant quelques équations mathématiques difficiles, mais il reste que se consacrer préférentiellement à l'une de ces tâches permet de devenir plus performant, par facilitation et recrutement des neurones. Démontré pour les activités physiques, c'est une hypothèse pour les tâches purement mentales, mais pensez-vous que celles-ci procèdent d'un autre support biologique ? Je souhaiterais en tout cas des arguments plus fondamentaux pour m'en convaincre. Je vous rejoins par contre sur "le philosophe a besoin des connaissances de son temps", et peut-être pourriez-vous vous présenter vous-même un peu plus en détail, Euterpe ?
Enfin, même si l'on inclut dans la définition de la philosophie la recherche de la finalité des actions humaines, qui nous dit que les baleines ne s'en préoccupent pas ? J'inclue volontiers dans mon questionnement quelles sombres divinités nous pourrions représenter pour elles :cry:
J'ai bien conscience que mon impertinence provoque la levée immédiate de fortifications,
mais les réponses sont dans le texte : Je compare les philosophies (classiques) à des religions parce qu'objectivement elles reposent sur des croyances, non démontrables, et cyniquement parce que les adeptes sont parfois tellement fiers d'avoir réussi à décrypter le "maître" qu'ils ne songent pas un instant à remettre en question sa parole, mais plutôt à développer les sens cachés qu'elle pourrait contenir.
Heureusement un philosophe n'a pas que des adeptes, il a aussi des élèves, qui analysent, reformulent et souvent contredisent. Ce processus n'est jamais terminé et, quelques siècles plus tard, il ne reste plus grand chose qui tienne debout dans les théories du philosophe. Ce qui persiste le mieux est la méthode de pensée par laquelle il est parvenu à les créer. Celle-ci peut se révéler toujours aussi performante au fur et à mesure que surviennent de nouveaux faits à traiter. Les grecs, ainsi, ne sont pas remarquables par leurs théories successives sur le monde et la matière, mais par le mode de pensée qu'ils ont créé et qui est encore fortement à la base de chacune de nos réflexions. N'allons pas dire qu'ils ont inventé la philosophie et s'agglutiner aux malhonnêtes qui font fi des autres cultures.
Ainsi, même si la méthodologie scientifique rebute par sa raideur et ses amibitons conquérantes, nous sommes bien obligés de l'intégrer au panel des outils à penser. Je vois la philosophie comme la spécialité de gestion des modes de pensée. Elle peut prétendre englober ainsi les religions et la science fondamentale, et sert en pratique d'arbitre : Quand la science se faisait brûler par l'inquisition, elle tentait d'en sauver les cendres. A présent que la science piétine les croyances, elle essaye d'en regonfler quelques-unes.
Prétendre vous intéresser aux systèmes de pensée sans vouloir s'intéresser au fonctionnement du cerveau me semble relever du pur plaisir de la contradiction, Euterpe. J'espère que vous ne le croyez pas vraiment. Ne trouvez-vous pas justement navrant que la plupart de nos contemporains se servent d'innombrables gadgets qui modèlent chaque jour de leur vie, sans rien comprendre à l'électronique ? C'est ainsi que la science devient magie, incompréhensible, diabolique ? J'ai encouragé mes enfants à faire de petits montages électroniques dès le début de leur adolescence pour éviter cela.
Vous souhaitez tenir à l'écart les neurosciences, mais vous aventurez pourtant dans la neurologie. Vous confondez la spécialisation dans les tâches cérébrales et la spécialisation dans les connaissances. Confusion également entre les capacités d'origine génétique et acquises : Les cerveaux les plus performants sont capables d'un regard pointu sur le monde tout en courant le 100m en un temps raisonnable, en se chargeant de tout le bricolage à la maison, et en résolvant quelques équations mathématiques difficiles, mais il reste que se consacrer préférentiellement à l'une de ces tâches permet de devenir plus performant, par facilitation et recrutement des neurones. Démontré pour les activités physiques, c'est une hypothèse pour les tâches purement mentales, mais pensez-vous que celles-ci procèdent d'un autre support biologique ? Je souhaiterais en tout cas des arguments plus fondamentaux pour m'en convaincre. Je vous rejoins par contre sur "le philosophe a besoin des connaissances de son temps", et peut-être pourriez-vous vous présenter vous-même un peu plus en détail, Euterpe ?
Enfin, même si l'on inclut dans la définition de la philosophie la recherche de la finalité des actions humaines, qui nous dit que les baleines ne s'en préoccupent pas ? J'inclue volontiers dans mon questionnement quelles sombres divinités nous pourrions représenter pour elles :cry: