tomefringant a écrit: 40 ans ont passé…
Diable ! Ai-je lu ce livre après sa date de péremption ? :D
tomefringant a écrit: On est toujours débordé par ses fans…
Pour le coup, je vais même créer un forum entièrement dédié à Feyerabend, payant bien sûr, puisque j'y proposerai tous les produits dérivés, du poster traditionnel aux enregistrements live, en passant par les pin's ! :lol:
tomefringant a écrit: Les "tempêtes" donnent au contraire la parole à l'adversaire, s'auto-critiquent, se moquent d'eux-mêmes parfois, et font naître au-dessus de la tête du lecteur un orage d'incertitudes et de questions produites par leur propre esprit. "Contre la méthode", de la façon dont vous le présentez et malgré son ton polémique, serait un livre "azur" — je joue volontairement sur l'ambiguïté du titre —, mais ce n'était visiblement pas le souhait initial de l'auteur.
Il m'a suffi de dire que Feyerabend est à prendre au sérieux pour faire de son livre un livre
azur. Qui vous dit que ce n'est pas un livre
tempête ? Pour quelqu'un qui me catalogue hiérarchiste avec une promptitude redoutable, je trouve que vous avez la catégorie facile. :roll:
tomefringant a écrit: Je ne sais pas si vous réalisez où vous entraîne votre passion de la rhétorique, Euterpe.
Vous opposer des arguments auxquels vous renvoyez des étiquettes, vous appelez ça de la rhétorique ? Il faudra que je révise mes manuels, dans ce cas ; vous m'apprenez aujourd'hui ce qu'est la rhétorique.
tomefringant a écrit: Vous êtes en train de me dire que les méthodes sont toutes à considérer comme si elles étaient également valables — seulement différentes — pour expliquer le monde, que par exemple la conviction que la Voie Lactée aurait été vomie par une déité primitive pourrait expliquer aussi bien son mouvement que la mécanique Newtonienne.
Il faudra quand même vous mettre à la page de l'épistémologie. La question est réglée depuis plusieurs décennies. Les mythes cosmogoniques sont tout aussi rationnels que les théories scientifiques. Mais vous leur refusez toute rationalité au motif que ça n'explique pas le fonctionnement de l'univers, ne vous apercevant pas que vous êtes non seulement hors-sujet, mais que vous faites un contresens.
tomefringant a écrit: la science semble tellement efficiente qu'elle fournit davantage de faits
Elle les crée, ces faits, comme tout le monde. Dites-moi, votre science n'est pas l'Église de la Vérité, j'espère ?
tomefringant a écrit: La philosophie, qui peine à digérer cet afflux, devrait-elle à votre avis le rejeter en considérant sa source comme "une méthode parmi d'autres", malgré ses effets spectaculaires sur notre vie matérielle ?
Le philosophe n'est pas du genre à se laisser émouvoir par un transistor, ni par David Vincent, ni par les i phones. Ce qui ne signifie pas qu'il rejette la science. Il la regarde, y participe même, et se réserve le droit d'en juger philosophiquement.
tomefringant a écrit: ce n'est pas en récitant nos vieilles messes que nous allons adapter la philosophie à l'ère de l'homme-machine.
Mais la philosophie n'a pas à s'adapter aux actualités. Sans quoi on aurait jeté tous les philosophes, et la philosophie avec, aux orties. Or, ne vous en déplaise, les philosophies antérieures à l'ère technique sont autant sinon plus étudiées que les philosophies contemporaines. De Platon à Nietzsche, voilà des inactuels qui disent encore et diront toujours quelque chose aux hommes, tant qu'il y aura des hommes.
tomefringant a écrit: Ce sont des discours comme celui-ci qui font dire à Hawking que "la philosophie est morte"
Hawking comme le Dieu du Jugement dernier des philosophes, je n'y avais jamais pensé. Il faudrait proposer le scénario à un nouvel Aristophane.
tomefringant a écrit: moins justifiées quand c'est l'application paranoïaque du principe de précaution, et complètement hors sujet quand cela déteint sur le mode d'acquisition des connaissances.
C'est vrai que la bombe atomique, le clonage, etc., tout cela ne nécessite aucune précaution, sauf à être paranoïaque. :D
tomefringant a écrit: En science, l'évaluateur est le sujet de la connaissance, par sa conformité avec la prédiction de la méthode, et non l'expérimentateur et sa trompeuse conscience individuelle du résultat.
Ce que vous dites est naïf, c'est bel et bien une croyance que vous énoncez ! Comment pouvez-vous croire que l'objet (et pas le sujet) de la connaissance soit pur de toute intervention, de toute influence, de tout préjugé, de la part du scientifique ? Par quel miracle les scientifiques auraient-ils le privilège d'une objectivité qui n'existe pas ?
tomefringant a écrit: Par la suite, rien n'empêche de traiter ces résultats avec tous les filtres de conscience et de moralité que l'on souhaite. C'est une étape différente et c'est là où les philosophes ont toujours la première place, et ne doivent pas se la faire ravir par les scientifiques.
Sans autre explication de votre part, en l'état, cette remarque est d'un cynisme peu ragoûtant. Et puis, au fond, laissons les scientifiques nous fabriquer des bombes atomiques, des pilules high tech, et toute une panoplie de gadgets panacéens ; et que le philosophe n'ouvre sa gueule qu'après le cauchemar, et qu'il y aille de son jugement moral (sic) à condition que ce soit trop tard ?