Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

La vérité dépend-elle de nous ?

power_settings_newSe connecter pour répondre
+4
Silentio
Desassocega
Liber
Euterpe
8 participants

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 5 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

more_horiz
Que lui arrive-t-il vraiment, à Platon, quand il s'embarque dans l'invention de la philosophie ? Et le surdoué Pascal ?

Pensez-vous qu'il leur soit réellement arrivé quelque chose ? Parfois je me dis qu'il n'y a que nous pour nous demander cela, que quand il s'agissait d'eux-mêmes, ils n'avaient pas l'impression qu'il leur arrivait quelque chose... Enfin je ne sais pas trop...

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 5 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

more_horiz
Je crois que je commence à comprendre... mais ce n'est pas certain ! Vous voulez dire que lorsqu'un esprit rencontre une vérité qui lui parle, Platon la philosophie (déjà le démon de Socrate...), Beethoven la musique, Van Gogh la peinture, il se passe quelque chose qui a rapport au vrai et dont cet esprit ne peut plus d'ailleurs se détourner... Est-ce bien dans cette direction qu'il faut vous suivre ?

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 5 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

more_horiz
aristippe de cyrène a écrit:
Pensez-vous qu'il leur soit réellement arrivé quelque chose ? Parfois je me dis qu'il n'y a que nous pour nous demander cela, que quand il s'agissait d'eux-mêmes, ils n'avaient pas l'impression qu'il leur arrivait quelque chose... Enfin je ne sais pas trop...

Chez Nietzsche et Pascal, c'est flagrant, ils en parlent. Pour Platon c'est un peu plus difficile parce qu'il faut induire plus de choses. Mais même pour un Lucrèce, pour qui c'est plus que difficile à reconstituer, on peut le faire, car il ne parle absolument pas comme ses contemporains, il est trop original pour être simplement épicurien. Il est plus qu'instructif pour connaître l'épicurisme, mais sa philosophie est différente.

friedrich crap a écrit:
Je crois que je commence à comprendre... mais ce n'est pas certain ! Vous voulez dire que lorsqu'un esprit rencontre une vérité qui lui parle, Platon la philosophie (déjà le démon de Socrate...), Beethoven la musique, Van Gogh la peinture, il se passe quelque chose qui a rapport au vrai et dont cet esprit ne peut plus d'ailleurs se détourner... Est-ce bien dans cette direction qu'il faut vous suivre?

Ça y est, vous commencez à comprendre en effet. Au fond, c'est quelque chose comme la vocation, un appel, une inspiration, dieu, le diable, etc. Vous en donnez un éminent exemple avec Socrate.

Dernière édition par Euterpe le Mer 27 Juil 2016 - 19:16, édité 1 fois

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 5 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

more_horiz
Me voilà soulagé (j'aime comprendre un interlocuteur de votre qualité et de votre culture). Mais, à mon corps défendant, je tiens à vous dire que s'il m'a fallu tant de propositions pour vous retrouver, c'est que je ne suis toujours pas certain que nous soyons bien dans le champ de la vérité et je préfère les derniers mots que vous avez écrits : l'appel, la vocation. Après tout Socrate aurait pu appeler son démon autrement, il ne l'a pas appelé d'une manière très précise n'est-ce pas ?
Alors que ce passe-t-il lorsque cela nous parle ? (car je n'ai pas votre modestie, il arrive que cela me parle - comme quoi cela ne parle pas qu'au génie)  
Et bien je vais peut-être vous surprendre, mais ce que j'aime quand ça me parle, c'est que, justement cela me parle.
Et vous voyez que nous sommes assez près du langage de l'être tel qu'Heidegger s'est efforcé de l'expliciter. Ce qui me parle n'est jamais du bavardage, il n'est jamais du domaine du "On".
Lorsque Beethoven écrit ses trois dernières sonates pour piano, cela parle aussi. Et ce qui fait vérité dans cette parole, c'est tout de même ce sentiment d'accord spirituel.
Vous réfutiez cette idée d'une vérité qui serait la marque de l'accord des esprits, sans doute parce qu'il était alors question d'un accord via le langage, via le concept. Mais une fois l'accord des esprits, éventuellement réussi grâce au concept (par ex. nos échanges sur cette question), il naît une seconde forme d'accord des esprits qui ont tout de même très envie de dire : "nous sommes dans le vrai".

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 5 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

more_horiz
friedrich crap a écrit:
Je crois que je commence à comprendre... mais ce n'est pas certain ! Vous voulez dire que lorsqu'un esprit rencontre une vérité qui lui parle, Platon la philosophie (déjà le démon de Socrate...), Beethoven la musique, Van Gogh la peinture, il se passe quelque chose qui a rapport au vrai et dont cet esprit ne peut plus d'ailleurs se détourner... Est-ce bien dans cette direction qu'il faut vous suivre?

La vérité change celui qui la vit, peu importe qu'il en ait les mots ou non. Sa vie bascule, la vérité y agit comme une puissance qui le transfigure. C'est à la fois un élément perturbateur et un élément de "retrouvaille", la vérité lui correspond (Nietzsche a une vocation, il se la découvre pour lui-même, assume et crée en même temps son propre destin). Le moment de basculement, par lequel la vérité pénètre dans l'existence, je crois que l'on nomme cela un hapax existentiel. C'est Montaigne qui tombe de cheval, Pascal aussi. Ce n'est certes pas la vérité qui se donne à soi, mais c'est le moment où le changement de trajet dans l'existence ouvre à un nouveau chemin, où l'on sent une puissance s'affirmer en nous, nous guider vers la nécessité de la vérité ou de la philosophie, ce qui nous approfondit dans notre être de manière impérieuse. Alors on suit ce chemin et l'on devient soi-même, même si on ne connaît pas d'emblée le contenu de la vérité recherchée et que se met en place un travail sur soi-même orienté par la vérité. Dans le mouvement on se sent perdu, mais on avance et on se sait autant perdu que justifié dans cette recherche qui met tout notre être en jeu. Le vrai serait-il alors l'adéquation, la reconnaissance de soi à soi, même si l'on est du côté de la vérité subjective (la vérité pour un être particulier serait son propre critère, ce qui résonne avec lui-même, confirme sa puissance, son être ; mais cela demanderait toujours de persévérer en soi, comme de persévérer vers la vérité objective qui toujours fuyante nous aide au moins à nous animer et à nous mettre en tension, en péril et en jeu dans notre propre existence ; on pourrait alors conserver ou comprendre mieux la dichotomie élaborée par Kierkegaard entre la subjectivité, sa vérité et le problème du péché qui mesure l'écart à la vérité objective) ?

Dernière édition par Silentio le Dim 24 Juil 2011 - 22:00, édité 1 fois
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre