Aristippe de cyrène a écrit: Concernant l'humanité des Nazis, mon professeur de philosophie nous disait il y a peu qu'un être humain était celui qui écoutait la raison ; un non-humain celui qui ne l'écoutait pas ; et un inhumain celui qui utilisait la raison pour s'en servir (ex : un crime préparé rationnellement. La raison, si on l'écoutait, nous pousserait à ne pas commettre ce crime. Mais préférant nous livrer à nos instincts bestiaux, nous utilisons la raison pour le commettre.)
Si l'on admet cela et que l'on suit cette logique, alors ce qu'ont fait les nazis est inhumain, non ? Que pensez-vous de cela ?
Il doit y avoir un peu de freudisme dans cette interprétation. Le nazi est jugé comme un être double, comme chacun de nous l'est, c'est-à-dire une bête aux instincts féroces recouverte par un mince vernis de civilisation, ou si vous voulez, de morale, de raison, de pitié... La raison n'est pas alors à prendre dans le sens d'un idéal, mais dans le sens de "raisonnable", c'est-à-dire de "modéré". Quand le vernis craque, la modération s'en va avec, et l'homme apparaît tel qu'il est en lui-même, une bête indomptée. On peut alors dire que la civilisation n'a fait qu'amplifier une sauvagerie latente, en nous fournissant des instruments mentaux et physiques que ne possèdent pas les animaux. Ainsi, en m'appuyant ici sur Nietzsche (mais aussi sur Freud), je dirai que enfermer en soi ses instincts violents, comme l'homme a dû le faire pour vivre en paix avec ses semblables, a rendus ces instincts plus raffinés, plus violents, plus pervers.