Janus a écrit: Quant aux lois qui régissent nos sociétés modernes (je veux dire démocratiques), leur respect par le citoyen n'est pas incompatible avec sa liberté, dans la mesure où ces lois émanent de la volonté du peuple lui-même.
Même en théorie, ça ne tient plus. La crise de la représentation dont parlent régulièrement nos hommes politiques ne date pas d'aujourd'hui. D'une certaine manière, elle est inhérente à la Ve république depuis que le président est élu au suffrage universel direct. Le pouvoir législatif est très réduit. Comme on dit souvent (quoique la chose soit un peu exagérée) le parlement ne sert plus qu'à l'enregistrement.
Les lois ne peuvent être conçues comme une émanation de la volonté du peuple que dans une démocratie directe ou représentative (indirecte). Dans le cas d'une démocratie représentative, il faut non seulement que le pouvoir législatif soit égal au pouvoir exécutif, mais que la consultation populaire soit réelle. Elle le fut en 1788-1789. En 1790, ça sentait déjà le roussi. En 1791, c'était fini. Sous la troisième, il y a eu un moment comme une espèce d'unanimité autour du régime parlementaire. Quant à la légitimité de la Ve, aujourd'hui acquise, elle ne tient qu'à l'élection du président au suffrage universel, justement. C'est une folie pure, puisque cela consiste, pour le peuple, à se confisquer sa propre représentation en marchant allègrement sur la représentation parlementaire qu'il élit pourtant comme il élit son président. Voyez comme on se plaint de l'Europe quand il s'agit de négocier un accord, un traité, etc., on dit que les parlements
se substituent aux peuples. On veut le leurre et l'argent du leurre...
Dernière édition par Euterpe le Mar 14 Aoû 2012 - 22:48, édité 1 fois