PhiloGL a écrit:Je resterai sur cette idée, qui ne concerne que moi, que je me sentirais mieux dans un monde sans psychanalyse.
Et moi je vivrais mieux sans tous ces névrosés, à commencer par moi-même... mais ils existent, alors bon. Trêve de plaisanterie, je ne vois pas en quoi le fait que la psychanalyse existe met à mal votre bien-être.
PhiloGL a écrit:Quand je vais acheter mon pain, sans préjugés à l'égard des intérêts intellectuels des boulangers, statistiquement donc, je doute qu'il poursuivrait une conversation sur l'enchantement que pouvaient causer les conférences de Lacan.
Bienheureusement ! De toute façon, Lacan c'est très obscur et on peut soupçonner à bon droit qu'il ne dise pas que des choses qui fassent sens. Cependant, on peut aussi vous mettre en garde contre la rhétorique d'un Michel Onfray, sa manière de simplifier à outrance par exemple.
JimmyB a écrit:Silentio, la psychanalyse demeure très étudiée en France ; il n'en reste pas moins que ce n'est plus le cas dans les pays qui sont en avance en terme de travaux en psychologie et en psychiatrie.
J'avais pourtant l'impression que la pratique psychanalytique était très développée aux États-Unis par exemple. Toujours est-il que je doute de l'efficacité d'une cure, sinon pour le théoricien qui peut en profiter pour pratiquer l'observation et affiner ses théories. Mais je ne crois pas que celles-ci, pour autant qu'elles puissent enrichir notre compréhension de l'homme (car j'y vois plutôt une forme d'anthropologie), aient un effet thérapeutique suffisant. En psychanalyse, on apprend au mieux à vivre avec ses problèmes, on ne guérit pas. On peut donner un autre sens à ces problèmes, changer nos représentations pour mieux les accepter. Je crois toutefois que l'apport que représente un gain en lucidité est faible, car on ne peut que très rarement influer sur la volonté. Dans bien des cas, me semble-t-il, l'intellect ne suffit pas. C'est peut-être pour cela que la psychanalyse peut apparaître comme quelque chose d'absurde et de sectaire, emprisonnant les patients dans une répétition rituelle sans fin, alors qu'il y a très peu de résultats. De sorte que si la psychanalyse n'est ni une science de la nature, ni une religion, et pas plus une thérapie efficace, elle peut demeurer une manière de décrire les phénomènes psychiques, et donc un cadre délimitant un objet dont on peut se servir comme d'une base. Et vous avez raison, le freudisme est à réinsérer dans une histoire, c'est un repère temporel dans la pensée.
Si l'on ne recourt plus à la psychanalyse, que met-on à la place (les neurosciences ?), avec quel objet d'étude ? Pense-t-on encore la psyché ? Si non, n'est-ce pas une perte ?