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Le philosophe doit-il être irréligieux ?

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5 participants

descriptionLe philosophe doit-il être irréligieux ? - Page 2 EmptyRe: Le philosophe doit-il être irréligieux ?

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Je ne parlais pas d'Onfray, mais des "gens" en général.

Liber a écrit:
Schopenhauer ne respecte en rien la religion. Il est athée et violemment anti-clérical.


Athée, oui. Anti-clérical, je n'en suis pas si sûr. Schopenhauer, dans Parerga & paralipomena, défend le fait religieux.
Schopenhauer, Parerga & paralipomena a écrit:
les religions sont nécessaires à l’homme, elles sont pour lui un inestimable bienfait, les temples et les églises témoignent de ce besoin métaphysique de l’homme


Liber a écrit:
Spinoza, selon Nietzsche, était resté proche du judaïsme.

Proche du Judaïsme ? Je me demande bien ce que Nietzsche voulait entendre par là... Le Dieu des juifs est certainement le Dieu le plus personnel qui soit, celui qui certainement s'oppose le plus à ce que Spinoza entend par "Dieu".
Spinoza a subi le Herem, qui est la forme d'exclusion la plus sévère, à tel point que la liste des exclus ne tiendrait pas sur un petit bout de papier, et à cette époque, Spinoza n'a que 24 ans. Les années suivantes ne font que creuser l'écart entre Spinoza et la communauté juive (et tout ce qu'elle représente). Donc je me demande bien où Nietzsche veut en venir. Si vous voulez mon avis, je pense que Nietzsche a toujours eu du mal avec Spinoza (je pense même que Spinoza est le philosophe qui pose le plus de problème à Nietzsche). Nietzsche avait une sorte de rancœur envers Spinoza, et il lui fallait bien trouver un angle d'attaque, il en a trouvé deux : 1) le juif 2) le métaphysicien. Si le deuxième point peut être recevable (et encore...), le premier point n'est qu'une bassesse.

descriptionLe philosophe doit-il être irréligieux ? - Page 2 EmptyRe: Le philosophe doit-il être irréligieux ?

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La religion n'a pas à être respectée plus qu'autre chose. Il existe bon nombre d'opposants à toute une somme de communautés d'idées donc pourquoi devoir choyer la religion ?
Un philosophe n'est pas tout le monde ? Rassurez-moi il fait quand même partie de l'espèce humaine ?

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Desassossego a écrit:
Athée, oui. Anti-clérical, je n'en suis pas si sûr. Schopenhauer, dans Parerga & paralipomena, défend le fait religieux.

J'aimerais que vous évitiez de construire votre pensée à partir d'une seule citation, et de là, extrapoler n'importe quoi. Si je vous dis que Schopenhauer, (qu'apparemment vous ne connaissez pas, vous avez au moins l'honnêteté de le reconnaître), était anti-clérical, c'est qu'il l'était. Voyez cette page, où votre citation est mêlée à d'innombrables citations contre la religion. Donc, je vous mets en garde contre une telle manière de procéder, façon de faire qui n'a aucune valeur philosophique, et qui était vilipendée par Schopenhauer lui-même quand on attaquait son ouvrage dans la presse. Essayez de rendre compte d'une pensée dans son ensemble et pas en piochant de-ci de-là, je ne suis pas sûr que ça vous réussisse dans l'avenir (ni même sur ce forum, j'ai en horreur ce genre de manière déloyale).

Nietzsche avait une sorte de rancœur envers Spinoza, et il lui fallait bien trouver un angle d'attaque, il en a trouvé deux : 1) le juif 2) le métaphysicien. Si le deuxième point peut être recevable (et encore...), le premier point n'est qu'une bassesse.

Ne faites pas de Spinoza un saint. Nietzsche n'avait aucune rancœur à son égard. Vous devriez savoir que la critique de Nietzsche porte sur ces deux points que vous citez, quel que soit le philosophe (né après Jésus-Christ, bien sûr). En plus, vous commettez une erreur grave en assimilant judaïsme et juif. Si Nietzsche [modéré] en voulait à Spinoza, c'eût été contre son judaïsme, c'est-à-dire contre des restes de religiosité, pas parce qu'il était juif. Mais en effet, Nietzsche voit chez Spinoza, comme chez tout autre philosophe, du judaïsme (Schopenhauer les critiquait déjà de même). Nietzsche critique le christianisme parce qu'il a été perverti par le judaïsme (Saint Paul).

JimmyB a écrit:
La religion n'a pas à être respectée plus qu'autre chose. Il existe bon nombre d'opposants à toute une somme de communautés d'idées donc pourquoi devoir choyer la religion ?

Pour l'instant, Desassossego ne nous a donné aucun argument pour soutenir son opinion, que ce soit vis-à-vis d'Onfray ou de monsieur tout le monde.

descriptionLe philosophe doit-il être irréligieux ? - Page 2 EmptyRe: Le philosophe doit-il être irréligieux ?

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JimmyB a écrit:
La religion n'a pas à être respectée plus qu'autre chose. Il existe bon nombre d'opposants à toute une somme de communautés d'idées donc pourquoi devoir choyer la religion ?

Je n'ai pas dit le contraire.

Un philosophe n'est pas tout le monde ? Rassurez-moi il fait quand même partie de l'espèce humaine ?

Relisez ce que Platon et Aristote disent du philosophe, au lieu de faire le malin.
Aristote le dit clairement : "le philosophe s'occupe de choses divines", c'est-à-dire extraordinaires. Bref, le philosophe s'occupe de ce qui est extra-ordinaire, para-doxal (cf. Socrate). Il n'est donc pas comme tout le monde, ce qui ne veut pas dire que c'est un bonhomme vert qui vient d'une autre planète...

Liber a écrit:
J'aimerais que vous évitiez de construire votre pensée à partir d'une seule citation, et de là, extrapoler n'importe quoi. [...]. Donc, je vous mets en garde contre une telle manière de procéder, façon de faire qui n'a aucune valeur philosophique

Je vous accorde le fait qu'il faut prendre en compte l'œuvre dans sa globalité, et que sortir une citation ainsi peut mener à bien des confusions. J'abandonne donc l'exemple de Schopenhauer, puisqu'en effet je ne le connais pas assez.

Liber a écrit:
Ne faites pas de Spinoza un saint. Vous devriez savoir que la critique de Nietzsche porte sur ces deux points que vous citez, quel que soit le philosophe (né après Jésus-Christ, bien sûr).

Ce n'est pas ce que je fais, et je ne dis pas que Spinoza est une exception dans la critique de Nietzsche. Je dis seulement que Nietzsche se trompe sur Spinoza quand il fait de lui un religieux, ce qu'il n'est pas du tout, je le répète. Cela étant, je le rappelle, pour corriger (ou du moins nuancer) votre propos qui sous-entendait que celui qui respecte la religion a quelque chose de religieux.

Liber a écrit:
Pour l'instant, Desassossego ne nous a donné aucun argument pour soutenir son opinion, que ce soit vis-à-vis d'Onfray ou de monsieur tout le monde.

Mais je n'ai rien à soutenir, précisément car je n'ai pas émis une quelconque théorie qui demanderait une preuve ou des arguments !

Dernière édition par Desassossego le Sam 3 Nov 2012 - 10:48, édité 4 fois

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Je ne voulais en aucun cas parler de soumission, mais plutôt d'une sorte de tolérance, de "politesse". Si j'ai une "politesse" envers la religion, c'est tout simplement parce que je considère l'importance des valeurs morales qu'elle peut porter, valeurs qui d'ailleurs n'ont pas besoin de la religion (encore moins d'un Dieu) pour être reconnues et/ou épousées. Je ne suis pas croyant, mais cela ne m'empêche pas de considérer ce que la religion peut apporter à l'homme, notamment au niveau social et politique (cf. ce que peut en dire Spinoza dans son Traité théologico-politique).
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