bonjour à vous clément dousset...et avant que de reprendre la question de la conscience comme expérience et possible identification avec ce que les traditions spirituelles nomment "âme", voici si vous le voulez une des "solutions" néoplatoniciennes, celle de Proclus qui pose à la suite de Plotin la question de l'âme (je posterais plus tard un lien sur Proclus pour le moment ce site ne me l'autorise pas excusez moi)
donc, la réalité de la conscience est à ce point aussi une porte entrouverte sur la recherche du mind-body problem qui nous occupe à présent et en attendant impatiemment la contribution de PhiPhilo je partirais de ceci en exergue...
donc, la réalité de la conscience est à ce point aussi une porte entrouverte sur la recherche du mind-body problem qui nous occupe à présent et en attendant impatiemment la contribution de PhiPhilo je partirais de ceci en exergue...
en notre monde de l'information continue et de l'image symbolique, le recentrage de la conscience humaine semble être un enjeu premier puisque c'est toujours dans le risque d'une dispersion de la centralité au profit de l'actualisation du partage rapide qu'il se trouve souvent admis que la conscience ne soit "qu'une inter-communicabilité avec le monde"...
ce qui est recherché ici, c'est avant tout de rétablir ce qu'est l'acte conscient en vue de permettre si possible de trouver en quoi il est initiateur de la conscience...
pour ce faire nous diviserons ce travail en quatre parties :
1/ l'univers mental.
2/ l'information continue.
3/ les soucis...blocages ou affectations ?
4/ les causes du dénouement.
1/ l'univers mental
Nous puisons comme tout vivant par notre présence sensible à l'univers matériel, une acuité modulable de représentations et de significations, et puisque la tendance actuelle de l'humain est de parfaire plus ou moins librement sa capacité d'autonomisation(jusque dans l'aberration), c'est dans le champs de la conscience que se nouent les diverses fils relationnels de cette recherche d'autonomie absolue...
toutefois, comme la multiplicité et la diversité des contacts avec le réel exigent une réponse adéquate de chaque personne, ce sera par l'univers mental que se processus de réponses aura à se parfaire lui aussi, car il en va de l'état de la conscience comme de l'acte conscient(tout comme la liberté qui est état et acte), ils ont tous deux recourt à la singularité de la personne, comme point non négociable, c'est-à-dire comme donné brut immédiat et actuel de la présence corporelle et mentale de cette personne...
ce qui trouble souvent le jugement d'existence que nous posons sur notre propre présence au monde et sur celles des autres personnes, c'est que cette présence est en mouvement continuel et cela est dû aux trois mouvements du réel en nous et dans les autres, celui de la matière, celui de la vie et celui de l'individuation, et si parfois l'acte conscient permet de saisir par l'intelligence, la volonté et la mémoire, une immobilisation de ces trois mouvements, alors sont causées en nous consciemment une union et une unité...
union de la potentialité et de l'acte, et unité des contraires, d'ailleurs un rapide parallèle entre les trois spécificités des mouvements : matière, vie et individuation et des trois capacités : intellectuelle, volitive et mémorielle nous montre bien que ce que la nature nous donne c'est par la conscience, une possibilité de singulariser notre existence comme récapitulation personnelle, mais partielle, de l'univers dans notre univers mental...
l'autre entrée pour comprendre ce qu'est l'univers mental serait de voir que l'intelligence, la volonté et la mémoire sont les lieux propres des transcendantaux(entrevus déjà), pour recevoir : le vrai, le bien et l'un, et qu'ils sont adéquats pour être les réceptacles respectifs du mouvement de la matière, de la vie et de l'individuation...
ainsi l'univers mental dans son acte conscient et accompli serait donc cet "arrêt sur image" de l'univers dont nous faisons partie, cela semble évident et ne mérite pas d'autres explicitations...
2/ en ce qui concerne l'information continue, il y a plusieurs causes de récapitulation pour avoir accès à notre conscience puisque le devenir et les limites de contacts entre le réel et celle-ci sont multiples et diverses par les cinq sens et par les médias additifs de notre modernité, il serait donc indispensable de savoir ce qu'est cette information continue...
la reconnaissance, l'assentiment et la reposition sont les trois moments récapitulatifs de l'information continue qui permettent l'accès à notre conscience, ils sont évidement aussi et respectivement quelque chose de l'intelligence, de la volonté et de la mémoire, et en même temps un des apports à la croissance de notre personnalité, et donc aux limites de la vie psychique, comme nous allons le voir plus particulièrement dans la troisième partie qui traitera des soucis...
a/ reconnaissance de l'information continue
la récapitulation de cette reconnaissance nous optimise par le jugement d'existence pour percevoir toutes les réalités dans un ordre, c'est-à-dire dans leurs capacités particulières à être vraies, bonnes et unificatrices, ce pourquoi il est indispensable que cette récapitulation soit exempte des affectations de la conscience, car là aussi le risque de trouble dans la saisie brut de l'information est tel que les conséquences qui s'en suivent sont démesurées, et cela à cause de l'amplitude déformante qui se produit lors du contact avec le réel si il n'y a plus cette disponibilité, particulièrement au vrai, mais aussi évidement au bien et à l'unité...
v i s i o n c r i t i q u e
ce sera alors les erreurs de choix qui se multiplieront, occasionnant des remords et des regrets et renvoyant à la conscience, une fausse représentation de sa propre présence dans l'univers...
b/ assentiment de l'information continue
la récapitulation pas l'assentiment de la conscience pose une suite d'acceptabilités des réalités selon leur bienfaisance, leur bonté et leur bienséance, c'est-à-dire selon la relation, la présence et le moment de contact avec ces réalités, puisque la hiérarchisation des biens tout en étant personnelle, tient aussi à l'éducation et aux qualités de la culture qui sert de milieu éthique à la personne...
c'est pourquoi cet assentiment de l'information continue est un des fondements de la vie sociale, par la prudence politique qu'elle génère et exige même, à la suite de la prudence personnelle évidement...
enfin, si l'assentiment semble indiscutable dans l'ouverture et l'accès de la conscience au monde, dans le sens opposé la réprobation est le mouvement qui bloque l'information reconnue comme mauvaise, là même où l'intelligence ne l'avait pas reconnue nécessairement comme fausse...
c/ reposition de l'information continue
là nous avons un traitement de l'information continu spécifiquement soumis à deux contraintes, l'une est due à l'acte de mémorisation et l'autre à celui de la remémoration(distinction aristotélicienne), mais les deux sont de même nature, celle de la reposition, puisqu'il n'y a pas d'inventivité dans ces deux actes, juste une disposition à l'assimilation et à la restitution...
cette reposition est une astreinte car il est nécessaire d'avoir "un fond d'images" et "de références" pour que la conscience puisse avoir en retour une amplitude suffisante afin de se positionner face au réel...
donc la qualité première de cette reposition, sera de parfaire la disponibilité de la présence de la conscience face au réel, et cela dans la mesure où le devenir de la vie exige une continuelle ré-actualisation des informations...
3/ les soucis...blocages ou affectations...
tout d'abord, il semble que la notion de soucis soit apparue dans l'évolution de l'espèce humaine, au moment par lequel notre responsabilisation se trouva déborder de notre présence physiologique pour établir un "autre corps" relationnel et figuratif que l'on pourrait appeler "corps psychique", et qu'importe pour le moment si il était inconditionnellement une formalisation incontournable de l'évolution, pour l'instant nous sommes culturellement contraint de nous en servir pour compléter notre vie sociale...
toutefois cette contrainte qui est une manifestation interne du conditionnement externe de la vie en société, peut être nommée "soucis" sous les deux acceptions de prévenance, comme lorsque nous disons : "j'ai le soucis de bien faire"
et de trouble, comme lorsque nous disons : " cela me cause du soucis" ...
mais dans les deux cas, cela nous propose de gérer toutes nos relations sous deux modes, qui parfois s'additionnent, parfois se remplace l'un l'autre parfois encore se suppriment mutuellement, c'est le mode "blocage du soucis" et le mode "affectation par les soucis"...
sous le mode blocage, le soucis prévenant nous contraint à bien faire pour des raisons morales, comme dans la recherche de se savoir honnête ou responsable, mais comme trouble, le soucis bloquera notre disponibilité et notre motivation jusqu'à nous convaincre nous même d'incompétence et d'irresponsabilité, ce qui nous interdira d'entrevoir consciemment la croissance de notre personne...
sous le mode d'affectation, le soucis de prévenance aura l'effet de configurer notre agir à notre psychisme, et qui a déjà eu conscience de cet effort sait à quel point c'est une affectation quotidienne, car la prévenance de bien faire dans l'agir est une entreprise qui doit transformer les intentions en réalisations...
pour le soucis comme trouble, le mode d'affectation semble évident et pourtant comme il n'est pas du tout confortable de se sentir "affecter" dans sa conscience par le trouble du soucis, nous voulons fuir comme nous le faisons face à la douleur physique, alors l'affectation se transforme en renoncement de la cause du trouble si elle est identifiée, et à une gestion approximative de cette impasse si elle ne l'est pas...
or, tout soucis de prévenance contient aussi une part de trouble, puisqu'il s'agit de faire passer notre présence consciente dans toutes les nuances du conditionnement que le réel nous propose et/ou nous impose, et que toute affectation de notre conscience qui s'en suit peut ou pas nous bloquer, c'est pourquoi enfin, être soucieux et soucieuse nous donne une occasion de faire passer la croissance de notre personne par l'expérience singulière du contact de information continue en "filtrant le réel", ne gardant que ce qui nous est con-naturellement de "la nourriture psychique"...
nous pouvons donc conclure que le soucis est parfois une affectation si il est pressenti comme signe d'unification entre la prévenance et le trouble, et parfois le soucis est un blocage si il demeure comme un repoussoir à la croissance de notre personne...
4/ les causes du dénouement
le dénouement peut être comprit en deux significations, le fait de dénouer et le fait d'atteindre la fin d'une intrigue, et ce n'est pas sans raisons que l'accès à notre conscience tient des deux puisque il y a en notre être et en notre devenir une partie vitale commune qui doit faire croître symétriquement, 1/notre présence au monde et 2/notre conscience du monde, c'est-à-dire que ce que nous sommes en tant que personne humaine est appelée vitalement à en devenir une personne...
en fait c'est en dénouant que le dénouement est rendu 1/ possible, 2/ souhaitable et 3/ effectif, mais à chacune de ces trois modulations en devenir, il convient de faire participer l'intelligence, la volonté et la mémoire selon les lieux de blocages ou d'affectations comme nous allons le voir...
v i s i o n c r i t i q u e d e l a p s y c h o l o g i e
il n'existe aucun inconscient, juste une part de mémoration qui n'est pas définie comme telle par l'intelligence et se trouve en présence involontaire avec une autre part, c'est ce que l'on nomme un connu/inconnu et un inconnu/connu, ou plus exactement une attente de dénouement dans ces deux apories...
il n'existe pas non plus de complexes, ni de pulsions, ni de transfert rendus conscient suite à une introspection, juste le possible, le souhaitable et l'effectif moments de dénouer le seul soucis de l'existence et d'entrevoir sa fin, à savoir faire passer notre présence à l'état conscience...
1 le possible car la nature nous y convie à travers le devenir du corps, 2 le souhaitable car nos relations aux autres sont un appel à l'entraide, et 3 l'effectif car c'est par la réalisation de certaines activités que s'opère le don de notre présence et la réception du don de la présence des autres et du monde...
en ces trois modes de dénouements, nous atteignons notre finalité et c'est bien là aussi que la prudence prend toute sa force et devient tempérance, car si il existe une justice, c'est lorsqu'un être humain établi par sa présence ce pourquoi il existe...