Mais l'homme n'est-il pas tout aussi innocent que l'animal ? Tout est innocence, comme dirait Nietzsche.
Lou S. a écrit:il me semble que les données de la science nous permettent de remettre sérieusement en doute cette affirmation, non ? Malheureusement, je ne dispose pas de ces données, ni de recherches d'éthologie ou autres qui permettraient de réfléchir. Certains d'entre vous se sont-ils penchés dessus ? C'est un sujet qui me semble riche, mais à part un blog en particulier, je n'ai rien trouvé sur le net pour alimenter ma réflexion et j'ai faim !
Lou S. a écrit:Comment attribuer un comportement cruel aux animaux en leur refusant une conscience ?
Silentio a écrit:Lou S. a écrit:Il semblerait que souvent, la femelle y plaçait le petit, choisissant donc entre son propre instinct de survie et celui de l'espèce
Elle est peut-être "programmée" pour mettre en pratique cette préférence.
Silentio a écrit:Lou S. a écrit:Bon, ce qui interroge aussi, c'est la cruauté dont l'homme fait preuve sur les animaux pour parvenir à la connaissance...
Spinoza était cruel avec eux, je suppose même qu'il en tirait du plaisir et une satisfaction intellectuelle. Il pouvait passer du temps à observer des araignées s'entretuer, par exemple, après avoir provoqué leur rencontre. Je suppose qu'il les disséquait ou leur arrachait les pattes encore vivantes pour voir ce que ça ferait.
Baschus a écrit:Ce qui fait la différence de l'homme, c'est que sa conscience ne se fond pas, comme l'animal, avec la nature. C'est parce que l'homme s'est montré capable de s'élever au-delà du problème de sa survie qu'il a pu développer la technique, l'art, la politique, la science – la civilisation, en somme.
Silentio a écrit:La cruauté est une création humaine. Dans la nature il n'y a rien de cruel
Silentio a écrit:La société est au contraire basée sur le contrat
Silentio a écrit:La cruauté correspond au mal fait à autrui et au plaisir qui en est retiré
Silentio a écrit:C'est un défaut d'humanité qui apparaît dans un cadre humanisé.
Silentio a écrit:Un homme muet a bien une pensée : elle est un langage intérieur traduisant la conscience qu'il a d'avoir conscience
Silentio a écrit:l'homme a toujours voulu se distinguer de l'animal
Euterpe a écrit:Ce Spinoza n'a jamais existé.
Euterpe a écrit:Quelle société ? Et quel contrat ? Le contractualisme est un objet de la pensée politique moderne, très récent même au regard de l'histoire.
Euterpe a écrit:Ça correspond plutôt à la méchanceté ou à la perversité. Ça n'a pas le naturel de la cruauté.
Euterpe a écrit:Pour reprendre ce que je dis plus haut à Lou S., la cruauté est effectivement un défaut d'humanité, si on considère que la conscience n'est pas nécessairement le propre de l'homme.
Euterpe a écrit:Impossible sans une langue parlée. Autrement dit, pensez-vous à quelqu'un né muet, ou bien à quelqu'un qui est devenu muet ? Les sourds-muets compensent souvent le défaut d'abstraction, que le langage seul permet de développer correctement, par la force synthétique d'une appréhension visuelle, retrouvant les avantages de la conceptualisation avec les atouts d'une forme de stéréotypie.
Euterpe a écrit:On peut en douter. Nous avons perdu il y a bien longtemps tout contact avec l'animal, et avec la nature en général. On ne trouve pas chez nous les bestiaires qui faisaient aussi le quotidien des sociétés pré-modernes.
Euterpe a écrit:Lisez, de Boris Cyrulnik, Mémoire de singe et paroles d'hommes, Hachette, coll. Pluriel, 1983 et, sous sa direction, Si les lions pouvaient parler. Essais sur la condition animale, éd. Galllimard, coll. « Quarto », 1998. C'est très rigolo.