Lou S. a écrit: Il y a encore quelque chose que j'aimerais comprendre. Si la perversité, la cruauté sont un défaut de conscience, et rendent donc inhumains ceux qui l'exercent, doit-on penser qu'ils basculent du côté de la nature ? J'ai juste du mal à envisager qu'on balance "de l'autre côté" ce que nous pouvons qualifier négativement... On ne conserve donc l'humanité que pour la noblesse, le reste c.a.d le "sale, mauvais, méchant" est lui renvoyé à la nature ?
La question est bonne, évidemment. A condition toutefois, et encore une fois, de considérer comme une évidence ce qu'on nous apprend à appeler "humanité". On ne sait pas ce que c'est, on n'a jamais su et on ne le saura jamais. Toutes les grandes humanités connues jusqu'à nous (les Grecs, etc.), sont très individuelles, particularistes, provincialistes, et ce n'est que comme telles qu'elles ont "intuité" ce que nous appelons l'universalité, ou l'humanité. Ainsi, la question est moins d'exclure en les indexant les êtres cruels, que de montrer qu'ils sont le signe d'une humanité qui est tout sauf une évidence, et même d'autant plus inepte qu'elle contribue à rendre impossible la simple faculté à faire l'expérience de l'autre, de l'altérité comme telle.
Dernière édition par Euterpe le Mer 12 Fév 2014 - 1:22, édité 1 fois